Joseph FRANTZ

Le pilote du premier combat aérien

Joseph Frantz_photothèque MAEJoseph Frantz est né le 7 août 1890 à Beaujeu dans le département du Rhône, au sein d’une famille de petits commerçants. Brillant élève, allant jusqu’au baccalauréat, il découvre l’aviation en 1910 à l’occasion d’une démonstration aérienne dans sa région. Il décide alors de passer son brevet de pilote qu’il obtient en février 1911. Quelques semaines plus tard, il devient pilote d’essais pour le constructeur Savary. Frantz passe alors plusieurs mois à tester diverses formules de biplans plus ou moins stables. Il se taille auprès de ses collègues une solide réputation de bon technicien.

Fin 1912, Joseph Frantz effectue son service militaire obligatoire au sein du 151ème régiment d’infanterie, basé à Verdun. Au cours de cette période, il réussit à convaincre sa hiérarchie de le laisser intégrer une équipe d’aviateurs de l’armée. En septembre 1913, il réalise une simulation de bombardement au-dessus d’un terrain militaire de Toulouse devant une partie du grand état-major français. Il est rendu à la vie civile en juin 1914 et intègre la société Breguet en tant que pilote d’essais.

Quelques semaines plus tard l’entrée en guerre de la France contre l’Allemagne et l’empire austro-hongrois change la donne. Joseph Frantz retourne sous les drapeaux avec le grade de sergent. Il se voit affecter un biplan Voisin LA-III au sein de l’escadrille V24. Son observateur-mitrailleur attitré est le caporal Louis Quenault. Ensemble ils réalisent plusieurs missions de reconnaissance et de bombardement au-dessus des positions ennemies.

Joseph Frantz entre dans l’Histoire, en compagnie de son ami Louis Quenault, le 5 octobre 1914. Ce jour là, leur avion doit réaliser un bombardement au-dessus de troupes allemandes stationnées non loin de Reims. Alors qu’ils survolent encore les lignes françaises Frantz aperçoit un avion allemand, un biplan de reconnaissance Aviatik B.I. Ce biplace n’est pas réputé armé. Aussitôt Frantz dirige son LA-III vers lui, et demande à Quenault d’armer leur puissante mitrailleuse Hotchkiss de calibre 8mm. Il leur faudra environ vingt minutes pour réussir à descendre l’avion ennemi qui s’écrase au milieu des lignes françaises, dans un marais de la commune de Jonchery-sur-Vesle.

Joseph Frantz vient d’entrer dans l’histoire de l’aviation comme étant le premier aviateur militaire à avoir abattu un avion ennemi. L’ironie du sort veut que jamais le Voisin LA-III ne fut pensé dans ce rôle.

L’année suivante, il est confié aux ateliers franciliens de la société Voisin afin de développer un bombardier lourd triplan quadrimoteur. Bien que n’ayant pas dépassé le stade du prototype, cet avion planta les bases du bombardement stratégique en France. Par la suite, Joseph Frantz participe au développement du Voisin VIII, réalisant également les essais en vol.

Démobilisé au grade de lieutenant en 1918, Joseph Frantz reprend ses activités de pilote d’essais avant de se tourner vers le monde des affaires. En 1920, il crée sa propre société qui se spécialise quatre ans plus tard dans l’électrolyse industrielle. Celle-ci, « Frantz Électrolyse » existe toujours de nos jours et est leader dans son domaine.

En septembre 1939, le capitaine de réserve Joseph Frantz est mobilisé et obtient le grade de commandant. L’état-major refuse pourtant de l’affecter à une unité offensive, il dirige une unité de transport aérien. Il est démobilisé en juin 1940. Il passera l’ensemble des années d’Occupation à empêcher l’action de l’armée allemande, allant même jusqu’à saboter l’outil industriel de son entreprise, pour éviter qu’il ne serve au profit des nazis. Il est honoré à la Libération pour son action générale de résistance.

Joseph Frantz prend sa retraite au début des années 1960, laissant l’entreprise à ses fils. Toujours passionné d’aviation, il a fondé la célèbre association des Vieilles Tiges qui permet de faire se revoir d’anciens aviateurs de la Première Guerre mondiale, et ce quelque qu’ai été leur camps à l’époque. Bréguet, Coppens, Fonck, et Nungesser, pour ne citer qu’eux en ont été membres.

Joseph Frantz meurt le 12 septembre 1979 à Paris. Il était récipiendaire de la Légion d’Honneur au grade de Grand Officier, et des médailles militaires et de l’aéronautique.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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