Drame du vol MS804, l’aéronavale américaine apporte son concours

Comme souvent en pareilles circonstances, les bonnes volontés sont toutes à prendre. Même si la majorité des victimes de la catastrophe du vol MS804 sont de nationalités égyptiennes et françaises, d’autres pays viennent en aide aux équipes de secours. Un avion de patrouille maritime Lockheed P-3C Orion appartenant à l’US Navy a quitté ce jeudi 19 mai 2016 en après-midi sa base sicilienne de NAS Sigonella pour rejoindre la zone supposée où l’A320 se serait abîmé. Ce déploiement fait suite à une demande expresse du gouvernement grec auprès de l’ambassade américaine à Athènes.

Au départ de NAS-Sigonella.
Au départ de NAS-Sigonella.

L’avion en question appartient au squadron VP-4, une unité habituellement basée sur l’archipel d’Hawaï mais déployée en Europe méridionale depuis quelques mois en raison de la crise des migrants autant que de la guerre menée contre l’autoproclamé État Islamique dont elle découle.

À l’instar du Falcon 50M français également envoyé sur zone, le Lockheed P-3C dispose d’appareillages pouvant permettre une localisation rapide des débris, et éventuellement des corps des victimes. En effet son puissant détecteur d’anomalies magnétiques (également connu sous l’acronyme anglophone MAD pour magnetic anomaly detector) de type AN/ASQ-81 situé à l’arrière du fuselage, derrière l’empennage peut détecter n’importe quelle masse métallique, et donc magnétique, dans l’eau de mer. Il peut aussi compter sur ses fameuses bouées sonars AN/AQA-7, plus habituée à pourchasser les submersibles ennemis qu’à rechercher des boites noires sous plusieurs dizaines de mètres de fond. Ils devraient aussi permettre de retrouver des éléments de structure de l’Airbus A320, si bien sûr le biréacteur n’a pas été pulvérisé à l’impact.

Mais surtout avec son autonomie supérieure à celle du Falcon 50M français le quadriturbopropulseur américain se paye le luxe de pouvoir rester sur zone de recherche plus de six heures d’affilé avant de rejoindre n’importe quelle base alliée. Gageons que les installations des forces aériennes et aéronavales grecques sauront accueillir comme il se doit cet invité de marque, tout autant d’ailleurs que le triréacteur français.

Au cas où certains en douteraient encore c’est donc bien vers la création rapide d’une armada aérienne que se profile le drame du vol MS804. Une flottille dont le but, non avoué, pourrait être bien plus la récupération des boites noires que le repêchage des éventuelles dépouilles. Il faut dire que la première est bien plus simple que le second.

Photos © US Navy.

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 réponses

  1. Je remarque que la plupart des avions de patrouille maritime n’ont pas de nez vitré, contrairement aux ATL, pourquoi? Ce n’est pas si utile que ça?
    Sinon pour « rester sur zone de recherche plus de six heures d’affilé avant de rejoindre n’importe quelle base alliée » on attend toujours l’Atlantique 3 et son système de ravitaillement en vol…

    1. En général le nez renferme un radar, l’ATL2 a choisi de mettre son radar dans un radôme sous le fuselage, et ce à la conception contrairement à ses collègues (sauf peut-être les Russes et Chinois) qui sont dervirés d’avions civils, ce qui augmenterait le coût de la transformation et que cela ne vaut pas la chandelle

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