Un Boeing 787 dérouté à Roissy-CDG en raison d’une alerte terroriste

Le risque terroriste demeurant élevé en France, toute forme de menace est prise très au sérieux et le domaine du transport commercial aérien est particulièrement surveillé. Ce jeudi 26 juillet 2018 en début d’après-midi un avion de ligne Boeing 787-9 appartenant à la compagnie Air China a été obligé de retourner à Roissy Charles de Gaulle d’où il avait décollé quelques minutes plus tôt en raison d’une alerte terroriste émise par la compagnie aérienne. À l’heure actuelle on sait que celle-ci était fausse mais on ignore encore s’il s’agit d’un canular (de très mauvais goût) ou bien d’une erreur d’interprétation. Après inspection par les services de police l’avion a pu redécoller en direction de Pékin.

Le Boeing 787-9 en question, vol CA876, se trouvait au-dessus de la commune d’Anizy-le-Château dans les Hauts-de-France quand son équipage a reçu l’ordre de revenir en urgence à Roissy Charles de Gaulle. Quelques minutes auparavant le comptoir aéroportuaire d’Air China avait reçu un appel téléphonique d’une personne avec un fort accent anglophone annonçant qu’un engin explosif se trouvait à bord. Immédiatement les personnels du transporteur en ont avisé les autorités de l’aviation civile française et une procédure de déroutement de l’avion a été engagée.

Sur le tarmac des équipes de la Gendarmerie des Transports Aériens et de la Police aux Frontières, accompagnés de démineurs attendaient le biréacteur. Une fois celui-ci évacué de ses passagers et membres d’équipage ils sont entrés en action. Leurs investigations n’ont rien révélé d’inhabituel et encore moins de dangereux à bord.
Quelques dizaines de minutes plus tard le Boeing 787-9 redécollait de l’aéroport parisien à destination de la capitale chinoise.

Entre temps un ressortissant australien a été interpellé et placé en garde à vue. Il a reconnu auprès des officiers de police judiciaire être l’auteur de l’appel. Même si ses explications sont confuses une chose semble désormais assurée : il n’avait aucun motif terroriste.
Selon lui il s’agirait d’un quiproquo avec l’hôtesse au comptoir Air China. Il aurait expliqué être en retard à cause d’un paquet suspect dans le métro parisien et l’employée de la compagnie aurait compris que l’homme menaçait de faire exploser l’avion.
Quoiqu’il en soit le parquet de Bobigny en Seine-Saint-Denis, compétent pour ce genre de faits délictuels a décidé d’ouvrir une information judiciaire.

Pour mémoire le droit français est très clair sur la question, si l’intention de nuisance est retenue quand à cette fausse alerte à la bombe, voici ce que prévoit l’article 322-14 du code pénal :
«Le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende».
Désormais le ressortissant australien n’a plus qu’à prouver sa bonne foi et le quiproquo pour espérer un abandon des charges.

Photo © Wikimédia Commons.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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