Le Transall a fait ses adieux à Djibouti.

Pour beaucoup de militaires, et pas seulement français, le vieux bimoteur était un peu «chez lui» dans la corne de l’Afrique. Après trente-six ans de présence sans interruption le Transall C.160 a définitivement quitté le territoire de Djibouti au profit du Casa CN-235. Une cérémonie a marqué ce retrait le jeudi 18 juillet 2019 en présence de hautes autorités locales et nationales. Plus que jamais la retraite semble approcher pour cet avion de facture franco-allemande.

Placé sous le haute patronage de l’ambassadeur de France à Djibouti et en présence de généraux et colonels mais aussi de personnalités djiboutiennes cette cérémonie a vu à la fois un changement de commandement au sein de la Base Aérienne 188 de Djibouti et une profonde mutation de l’Escadron de Transport 88 Larzac. Dorénavant cette unité ne volera plus sur C.160R Transall mais sur CN-235. Un avion espagnol plus petit donc mais également souvent présenté comme bien plus polyvalents et modulable de que le vieil appareil franco-allemand.

En cette fin juillet 2019 donc l’Escadron de Transport 88 Larzac vole sur un avion-cargo Casa CN-235 et trois hélicoptères Aérospatiale SA.330B Puma. C’est la fin d’une aventure technologique et humaine de trente-six ans dans cette région de l’Afrique orientale. C’est en effet en juin 1983 que l’avion franco-allemand arriva sur Djibouti. Il remplaçait alors le N.2501 Noratlas présent sur zone depuis seize ans… seulement.
À l’époque beaucoup de vieux briscards voyaient d’un mauvais œil l’arrivée de cet avion-cargo que presque tous jugeaient trop gros pour opérer efficacement dans la région. Aujourd’hui le CN-235 n’a pas à affronter ce type de jugement à hâtif. D’abord parce que l’avion est bien plus petit que le Transall et surtout en fait parce que la majorité des personnels de l’Armée de l’Air connaît les très grandes qualités de l’avion espagnol.

La Base Aérienne 188 de Djibouti fait ses adieux officiels au vénérable Transall.

Reste à savoir si dans une trentaine d’années le Casa CN-235 sera encore présent au sein de l’Escadron de Transport 88 Larzac ou bien s’il aura été remplacé par plus récent. Peut-être même par un drone de transport, un avion-cargo sans pilote. Qui sait à quoi ressemblera le transport aérien militaire en 2050 ? Quoiqu’il en soit sans doute que le souvenir du rustique et robuste Transall persistera encore dans la mémoire de quelques vieux aviateurs…

Photos © Armée de l’Air.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 Responses

  1. 6 tonnes de charge utile contre 16. Il va en faire 2 fois plus des aller retour le petit transallito.
    Le jour où le dernier transall français sera retiré du service je crois que je vais vraiment verser ma petite larme. Pareil pour le Mirage 2000.

  2. Ah oui, moi aussi je verserai des larmes. Cet excellent appareil , je l’ai combien de fois vu et entendu sur la base de Cognac. Et je ne parle pas des nombreux jours où je les entendait passer de jour comme de nuit. Verticale Cognac, en route vers Orléans ou l’inverse. Et bien le doux ronronnement des Rolls Royce Tyne, je ne les entends pratiquement plus. Et sur la base de Cognac, ils sont aux abonnés absents depuis 3 ou 4 ans. C’est la vie, tout à une fin. Il était un très bon compromis entre le C 130 et le CN 235. Dommage que la chaine de fabrication n’aie pas pu continuer dans les années 90 ou début 2000, pour fabriquer des Transall NG, à l’instar des C 130. On a peut être louper le coche, mais le Transall était sur un petit marché, largement dominé par le C 130. Alors dans les DOM TOM, pourquoi ne pas louer des C 295 à des compagnies aériennes civiles? Ils ont un peu plus de capacité que le CN 235, et cela serait moins contraignant pour l’armée de l’air qui garderait bien sûr le contrôle des bases aériennes. Cela pourrait être une solution. Car ces Dom Tom nous coûtent très cher, même s’ils nous procurent de grands espaces maritimes.

    1. Tout bonnement parce que le C-295 ne s’inscrit pas dans le schéma de l’Armée de l’Air et que de toutes manières à ma connaissance nous n’avons jamais loué d’avions tactiques. Les CN-235 sont parfaitement adaptés aux soutien de forces et au SP en régions ultramarines.

  3. Ce C160 et un C160 de 1967 ou C160 NG de 1982 ?

    Cette machine sera versée au 2/64 Anjou sur la BA105 d’Evreux, ou sera retirée du service, pour musée voir casse ?

    1. C’est un C.160R comme la photo réalisée pendant la prise d’arme le montre. L’Armée de l’Air n’a pas communiqué par contre sur son avenir mais il y a de fortes chances qu’il finisse à la ferraille !

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