Les bombardiers d’eau grecs au bord de la rupture

C’est une situation sans précédent depuis quarante ans que connait actuellement la Grèce avec des feux de forêts d’une violence inouïe. On parle déjà de plus de 80 morts en moins de trois jours et d’une lutte acharnée des soldats du feu au sol et dans les airs. Justement dans le ciel les équipages des avions bombardiers d’eau luttent sans compter leurs heures ni leur fatigue pour tenter d’endiguer l’avancée des flammes. Ce mercredi 25 juillet on a appris que des renforts européens étaient arrivés dans la région. Des avions et hélicoptères de lutte contre les incendies qui permettront peut-être de soulager un peu leurs collègues locaux.

Car ces feux sont d’une intensité inégalée depuis 1977 et la dernière grande série de feux de forêts particulièrement meurtriers dans la région. Dans les airs la flotte complète de bombardiers d’eau de la Polemikí Aeroporía lutte sans dscontinuer pour ralentir la propagation des feux. Les Canadair CL-215 et Bombardier CL-415 bien sûr mais également les monomoteurs légers PZL M18 Dromader affectés d’ordinaire à la démoustication. Leurs réservoirs ont été purgés et ces avions assurent désormais une mission de piquet aérien avancé, un peu à l’image de ce qui existe en France avec nos Tracker.

L’aviation grecque a également déployé une demi-douzaine d’hélicoptères militaires, dont deux Eurocopter AS.332 Super Puma. Équipés de bambi bucket ils attaquent eux-aussi les flammes au plus près. De plus des hélicoptères civils ont été loué afin de leur prêter main forte.

Mais rapidement le gouvernement grec a demandé l’aide internationale auprès de l’Union Européenne. Les deux premiers pays à avoir répondu sont l’Italie et la Roumanie. La première a immédiatement fait prendre les airs à deux CL-415 tandis que la seconde a envoyé sur zone un Antonov An-26 équipé d’un kit de lutte anti-incendie. En fin de journée la Roumanie étudiait la possibilité d’y déployer également un de ses Alenia C-27J doté du même genre d’équipement mais pouvant voler bien plus bas.

Au sol des renforts sont arrivés d’Albanie, d’Allemagne, d’Irlande, d’Israël, de Macédoine, de Malte, et même de Turquie. Ce pays est pourtant en conflit larvé avec la Grèce depuis de nombreuses décennies. Mais il existe un statu-quo entre les deux pays quand il s’agit de catastrophes naturelles.

L’US Air Force de son côté a proposé à la Grèce de faire survoler la région de l’Attique où se concentrent les principaux foyers incendiaires par un drone General Atomics MQ-9. Une utilisation du Reaper qui peut surprendre mais qui n’est pas si incongrue que cela. Les nombreux capteurs permettent de voir à travers les flammes et ainsi de guider au mieux les soldats du feu au sol autant que dans les cockpits de leurs avions et hélicoptères.

Alors désormais la Grèce se tourne vers ses alliés historiques : l’Espagne et la France. Si l’Ejército del Aire s’est dit prête à déployer également deux CL-415 dès ce jeudi 26 juillet il en est différemment de la Sécurité Civile. Nos bombardiers d’eau sont actuellement en mission dans une zone très inhabituelle : la Scandinavie. Et le sud de la France commence à son tour à brûler en raison de fortes chaleurs et d’un début d’épisode de canicule sur l’ensemble du territoire. Cependant il n’est pas à exclure qu’à l’Élysée ordre soit donné qu’un ou deux de nos amphibies rejoignent la Grèce dans les heures qui viennent.

 

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

10 réponses

  1. Ce serai bien qu’on y envoie un petit quelque-chose quand même, même si on doit en garder pour la scandinavie et pour nous-même, la coopération internationale en terme de lutte anti-incendie me semble être la base, s’entraider dans les coups durs face à un ennemi qui n’est ni politique, ni militaire, ni commercial, ni même humain, c’est le début de l’entente globale.

    Apres cela relance un débat qui avait deja vu le jour l’année dernière à Bruxelles et qui parlait de monter une flotte aérienne europénne de lutte contre les incendies, on est exactement dans un cas ou cela serai le plus utile.

  2. On nous parle sans cesse d’avenir sombre en ce qui concerne les canicules,il serait peut etre temps de voir plus gros au niveau lutte anti incendie que de petit Canadair aujourd’hui a bout de souffle.

    1. C’est pour cela qu’il existe aujourd’hui des machines plus grosses à l’image du Bombardier Dash 8 en service notamment en France ou encore du BAe 146 en service aux États-Unis.

      1. Je penses nous restons « petit bras ». Avec le réchauffement climatique les incendies seront de plus en plus fort.
        Il existe un appareil encore plus polyvalent et d’emport supérieur.
        Pourquoi au lieu de multiplier les vecteurs d’intervention n’achetons nous pas une flotte de ShinMaywa US-2 quitte à le re-motoriser. Les capacités sont 15 t d’eau chargées en 20 secondes, ou en avion de transport aérien certifié, d’une capacité atteignant jusqu’à 38 passagers.
        Nous ne pouvons ignorer de telle performances…

        1. Plus chère, plus onéreux à l’entretien et plus imposant donc moins souple a l’utilisation qu’un CL-415 pour faire le plein d’eau les plan d’eau utilisables par le CL-415 ne le seront peut-être pas par le US-2. Je préfère utiliser 2 Canadair que un seul US-2.

    2. Le CL-415 n’est pas à bout de souffle, il est à mi-vie. Il y avait bien un projet de A310 bombardier d’eau utilisable par l’ensemble de l’Europe suivant les besoins mais c’est resté lettre morte. Il y a bien le Beriev 200 qui est un mélange entre un CL-415 et un dash 8 mais il est russe donc on connait la réponse. De toute façon ces feux de forêts c’est le même refrain chaque année. Quoi-que cette année le Portugal est pour l’instant épargné. J’y suis et nous n’avons pas un temps estival digne du Portugal.

      1. Le Beriev a été évalué par la DGA. Sa nationalité n’était pas un problème, il faut arrêter avec ca…
        En revanche les chocs violents qu’encaissaient sa structure lors des écopages (à une vitesse bien supérieure à celle d’un CL-415, taille de l’appareil oblige) en étaient un. Les moteurs ukrainiens aussi je crois.
        Or Safran/Saturn ont signé un accord avec Beriev pour remotoriser le Be-200 avec un dérivé du SaM-146 qui équipe le Sukhoi Superjet. Sans doute parce qu’ils voient des perspectives à l’export pour cet avion. Et pourquoi pas en France avec un moteur à moitié français et en adaptant le cadre d’intervention !

        1. Je ne serais pas aussi catégorique que vous sur le fait qu’il existe une corrélation entre le fait que Be 200 soit fabriqué en Russie et non commandé par la France, en plus de ses défauts connus. Ça m’étonnerait fort que nos décideurs acceptent d’acheter du matériel aussi sensible que des bombardiers d’eau auprès d’un pays qui se permet d’intimider notre marine comme le fait la Russie.

  3. La corrélation existe c’est sûr. Et puis je suis sûr qu’il y aurait un risque que la Russie bloque la livraison de pièces de rechange pour faire pression sur les pays occidentaux. Si cet appareil était occidental il se vendrait plus facilement.

  4. Pour avoir observer des dash en action sur feu et parler avec des pilotes de 415. Leurs appareils ne démérite pas mais il devienne sous calibre au vue des incendies de plus en plus violents et importants. De plus, l’hydravion Japonais, décolle très court et il est sur motorisé. De plus, les interventions se déplace sur toute l’Europe et au-delà. Je penses qu’une évaluation serai nécessaire et les véritable coup analysé. Nos CL 415 tournent 3 fois plus que prévue et les coups d’entretiens explosent…

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