Un E-8 Joint Stars américain accusé d’espionnage aérien par la marine russe.

L’affaire fait grand bruit à Moscou. Ce lundi 7 octobre 2019 un avion de surveillance E-8C Joint Stars appartenant à l’US Air Force a été surpris par les forces navales russes lors d’une patrouille en mer Baltique. Selon les marins l’avion américain espionnait la base navale de Baltiysk, une des deux principales dans l’ouest de la Russie. De son côté le Pentagone insiste sur le fait que l’avion a respecté toutes les procédures en vigueur sans jamais pénétré les espaces russes.

Il faut dire que lorsqu’elle vole dans la région de la mer Baltique l’aviation américaine fait tout, dans la mesure du possible et des nécessités tactiques, pour demeurer dans l’espace aérien international sans jamais pénétré la zone d’identification russe et encore moins son espace aérien souverain. D’ailleurs l’E-8C Joint Stars en question volait avec le transpondeur allumé et sans aucun chasseur d’escorte. Non pas que l’US Air Force joue la transparence, ce n’est pas le genre, mais plutôt qu’elle essaye de réduire au maximum les possibilités pour l’aviation ou l’aéronavale russe d’avoir à faire décoller leur chasse pour identification.

Et visiblement ça a marché puisque l’avion porteur du numéro de série 93-1097 est demeuré à faire des hippodromes au large de l’enclave de Kaliningrad durant presque six heures. Selon Moscou il semblait observer les activités de la base navale de Baltiysk dans le sud de l’oblast. C’est là que sont basées le gros des forces amphibies de la flotte de la Baltique et notamment les bâtiments de la classe Ropucha, ainsi que plusieurs aéroglisseurs de débarquement. Des corvettes, des frégates, et quelques chasseurs de mines y trouve également refuge assez fréquemment. Une corvette lance-missile de nouvelle génération de classe Karakurt y a été récemment observé.

L’avion américain avait décollé de Ramstein AB en Allemagne et y est retourné une fois sa mission d’observation et de surveillance réalisée et terminée. Au grand dam de ses détracteurs l’aviation américaine a si bien respecté le droit international dans cette mission d’espionnage aéroporté que l’aviation russe n’a même pas eu à faire prendre les airs à ses chasseurs. Désormais les experts du Pentagone (et sans doute de l’OTAN) vont pouvoir décortiquer les images et informations collectés par le quadriréacteur. Une manière de mieux comprendre les forces adverses en présence à quelques encâblures seulement des eaux lituaniennes et polonaises.

Photo © US Department of Defense.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 Responses

  1. « Business as usual » comme disent les Américains. Tout de même beaucoup moins agressant que les avions russes qui volent transpondeurs éteints !

  2. Rien de bien sensationnel puisqu’une mission banale de recueil de renseignements. Quelques constations cependant:
    – l’avion n’a pas été surpris car il ne se cachait pas…
    -d’expérience, les experts du renseignement risquent de ne pas avoir grand chose à se mettre sous la dent car lorsque que l’on sait que ce genre d’avion rode dans les parages, on reste discret et on ne dévoile pas ses équipements sensibles..Faut pas prendre les russes pour des naïfs…
    Donc plutôt de la gesticulation et de la com…

  3. Juste pour comprendre, une phrase m’interpelle:
     » … pour demeurer dans l’espace aérien international sans jamais pénétré la zone d’identification russe et encore moins son espace aérien souverain. »
    ???

    1. Un pays dispose d’un espace aérien souverain où il est seul maître à bord, généralement dans ses frontières et un peu au-delà au-dessus des mers. Au-delà de cet espace aérien souverain, il y a la zone d’identification – en gros, un pays peut exiger d’un avion de s’identifier AVANT de rentrer dans son espace aérien souverain. Au-delà, c’est l’espace aérien international, qui appartient par définition à tout le monde et où personne n’a de droit plus fort qu’un autre. Ç’est essentiellement le même principe que pour la marine.

  4. Merci pour la réponse mais je connais tout ceci pour l’avoir pratiqué pas mal d’années…Sauf qu’une zone d’identification officielle ça n’existe pas ( c’est une zone tampon décrété par un état dans lequel il fera décoller des avions pour ( si besoin) identification bien avant sa zone de souveraineté)…La Chine en impose une en mer de Chine mais il me semble que personne ne la reconnait..La teneur de ma remarque tenait dans le fait qu’en Baltique c’est compliqué au niveau des espaces aériens ( zone géographique relativement restreinte) et que je cherche, vainement ,une carte de ces zones tampons…Pour être précis, un pays exige tout le temps de connaitre l’identification d’un avion qui pénétrè dans son espace aérien ( plan de vol, previmouvetran ( pour les militaires: prévisions des mouvements à l’étranger soumis à l’autorisation des pays survolés)), IFF, contact avec le contrôle civil, etc…)

  5. Un ministre de Poutine lors d’une visite a Kaliningrad, affirme que la Mer Baltique est une Mer intérieure Russe.
    Il se reprit quelques jours plus tard suite aux protestations des pays bordant cette Mer.
    Ce qu’il dit tout des pensées de certains dirigeants Russes avec peut-être l’aval de Poutine, sur l’envie d’une Russie de l’Atlantique au Pacifique

    Que les navire étranger qui s’y rendent n’y sont autorisé que pour éviter des conflits entre pays ayant fait partie de l’URSS, comme les pays Balte et la Pologne avec cette partie de l’Allemagne qui fut tout un temps le point des grandes avancées soviétique

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