Les Atlantique 2 de la Marine Nationale en mission face à la Russie.

Pour le NATO Maritime Command les équipages des Flottilles 21F et 23F sont de précieux auxiliaires. En témoigne les missions actuellement menées par nos marins du ciel à bord de leurs Dassault-Breguet ATL-2 Atlantique au-dessus des eaux de la Baltique et de la Mer Noire. Des avions français qui contrecarrent (désormais) au quotidien les volontés d’hégémonie du Kremlin sur ces deux mers ô combien stratégiques. La patrouille maritime est un vrai savoir-faire dans la Marine Nationale.

Qui dit NATO Maritime Command dit forcément donc alliance Atlantique. Pourtant les deux missions ne sont pas océaniques mais maritimes. C’est en Baltique et en Mer Noire qu’actuellement les Atlantique 2 de la Marine Nationale patrouillent pour le compte de l’OTAN. Et dans les deux cas leurs équipages doivent autant sécuriser les flux commerciaux européens et nord-américains que défier la fédération de Russie dans sa volonté de transformer ces deux mers en mare nostrum, en zone de non droit sous sa seule coupe.

Géographiquement parlant la Baltique et la Mer Noire n’ont rien en commun, hormis peut-être l’eau salée. Plus sérieusement la première est une mer intracontinentale reliée directement à la Mer du Nord tandis que la seconde est une mer intérieure reliée à la Mer d’Azov (également intérieure) au nord et à la Méditerranée au sud par les hyper stratégiques détroits du Bosphore et des Dardanelles. Là où le Baltique ne descend pas au-delà des 460 mètres de profondeur la Mer Noire plonge à plus de deux kilomètres sous la surface de ses eaux. Et à mers différentes missions différentes pour les Dassault-Breguet ATL-2 Atlantique de la Marine Nationale.

En Baltique donc le NATO Maritime Command a confié à nos marins du ciel la mission de contrôler les flux maritimes, civils et militaires, dans une zone où les sabotages de câbles (internet) sous-marins et les tentatives de violation des interdictions de navigation des pétroliers russes sont fréquents. La tristement célèbre flotte fantôme du Kremlin est ainsi traquée depuis la surface par les navires de guerre et à partir des airs par les avions de patrouille maritime, notamment français. Les ATL-2 Atlantique de la Marine Nationale doivent notamment monitorer les navires de guerre ennemis entrant ou sortant de l’oblast exclavé de Kaliningrad. Dans le golfe de Finlande, partie orientale de la Baltique, les équipages de l’OTAN surveille également les navires russes quittant la partie continentale du pays.

En Mer Noire leur mission est très différente. Officiellement le ministère des Armées reconnait y «contribuer à la liberté de navigation et à la sûreté maritime». Il s’agit là d’une formule diplomatique polie pour dire que les équipages de nos Atlantique 2 traquent les mines maritimes disposées depuis février 2022 par la Russie. Des dispositifs explosifs qui peuvent endommager voire couler les navires de commerces autant que ceux de guerre des pays alliés comme la Bulgarie, la Roumanie, ou encore la Turquie. Et bien entendu ceux qui voguent sous pavillon de l’Ukraine libre. Avec leurs équipements de lutte anti-sous-marine et en communication permanente avec les bâtiments de l’OTAN les marins volants français peuvent localiser et aider à la destruction de ces armes ô combien mortelles. Ils permettent également de traquer les mouilleurs de mines russes qui agissent en toute illégalité. Rappelons qu’il est formellement interdit de miner les eaux internationales ou encore celles de pays souverains. On n’a juste le droit, dans certaines limites définies par le droit international, de réaliser des actions de minages de ses propres eaux afin de protéger des sites sensibles ou encore des arsenaux et bases navales. La Russie n’en a rien à faire et a transformé la Mer Noire en véritable champs de mines. Un danger de mort pour tous les navires non dotés d’équipements de détection. D’où la présence dans le ciel, et aussi au ras des flots de nos puissants bimoteurs turbopropulsés.

En Baltique et en Mer Noire donc la Marine Nationale participe à restreindre les actions de guerre hybride de la fédération de Russie. Cette dernière se conduit en véritable voyou des mers, en racaille des flots, en délinquant sans vergogne en Mer Noire. Les Français, et d’autres, ne se laissent pas faire.

Photos © ministère des Armée et OTAN.