Comme de nombreux pays le Brésil voit aussi certains de ses sites les plus sensibles régulièrement survolés par des drones plus ou moins faciles à identifier et à mettre hors d’état de nuire. Aussi à force de rechercher des solutions deux parlementaires ont récemment proposé que la Força Aérea Brasileira adapte une partie de ses avions d’attaque légère Embraer A-29B Super Tucano aux représailles contre ces engins. Un tel recours serait forcément moins onéreux que celui aux Northrop F-5EM/FM Tiger II et Saab F-39E/F Jaguar. Et aux vues du succès international de l’avion cela pourrait donner des idées à d’autres utilisateurs.

Comme l’ont très bien expliqué les deux parlementaires en question il faut savoir différencier les drones entre eux. Il est évident qu’on engage pas un A-29B Super Tucano sur un drone grand public type DJI Phantom ou Parrot AR comme on le ferait face à une munition rodeuse ou encore à un drone de surveillance tel un RQ-11 Raven ou un Orlan 10. Et c’est évidemment encore une autre question si on doit intercepter et éventuellement descendre un drone MALE à l’image des General Atomics RQ-1 Predator et I.A.I. Heron. Le monde des drones est tellement vaste qu’il faut savoir faire preuve d’adaptabilité.
Alors pourquoi l’A-29B Super Tucano plutôt par exemple que l’A-1AM AMX ? D’abord parce que ce second avion est un jet donc sensiblement trop rapide pour n’importe quel drone, y compris les plus onéreux. Et ensuite parce qu’il est en voie de disparition au sein des forces brésiliennes alors même que l’A-29B Super Tucano est lui toujours dans sa phase d’essor. En fait l’A-29B Super Tucano a tout de l’avion idéal pour les militaires brésiliens dans l’optique d’une destruction en vol de drone. Ses deux mitrailleuses d’ailes de calibre 12.7 millimètres peuvent venir à bout de n’importe quel drone léger en une ou deux rafales courtes bien placées. Face à des engins plus lourds et/ou plus rapides et capables de prendre la fuite la capacité d’emport et de tir de roquettes en paniers voire de missiles air-air MAA-1 Piranha peut faire la différence.
À quelle menace de drones le Brésil fait-il face ? Les tentatives de déstabilisations estampillées Kremlin comme en Europe ne sont pas connues là-bas. Par contre les autorités brésiliennes doivent faire face à la montée en puissance de groupes mafieux proches des cartels de la drogue qui n’hésitent pas à employer de tels engins volants afin de survoler des sites sensibles et d’y recueillir du renseignement à même ensuite de leur servir dans leur entreprise de nuisance. Par ailleurs la livraison de drogues par drones semble être devenu très lucratif au Brésil, on parle de «cargaisons» pouvant parfois dépasser les deux ou trois kilos de cocaïnes placés sous des drones grands publics bidouillés pour l’occasion.

Actuellement la Força Aérea Brasileira aligne une soixantaine d’A-29B Super Tucano. De tels avions n’auraient en fait pas vraiment besoin d’amélioration. Le tout serait plutôt d’habituer leurs pilotes à cette nouvelle mission. Et pour cela rien ne vaut l’expérience. Ça tombe bien qu’il existe un type de drones qu’on appelle les cibles volantes. La boucle est donc bouclée, non ?
Affaire à suivre.
Photos © Força Aérea Brasileira
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