Hiller ROE Rotorcycle

Fiche d'identité

Appareil : Hiller ROE Rotorcycle
Constructeur : Hiller Aircraft Company
Désignation : ROE
Nom / Surnom : Rotorcycle
Code allié / OTAN :
Variante : Model 1033
Mise en service : 1958
Pays d'origine : Etats-Unis
Catégorie : Hélicoptères
Rôle et missions : Hélicoptère de surveillance et d'observation

Sommaire

“ L'hélicoptère ultraléger de l'US Marines Corps ”

Histoire de l'appareil

Durant la guerre froide les forces de l’OTAN eurent sans cesse l’idée fixe de disposer de moyens aériens individuels censés permettre la dépose de fantassins, ou plus exactement de forces spéciales, sur un point donné dans la plus grande discrétion. Si la majorité des programmes était digne de n’importe quel épisode de la saga James Bond certains eurent finalement la chance d’être développés. Quelques-uns, très rares, connurent même une production en série très limitée. Tel fut le cas du Hiller ROE Rotorcraft.

En 1953 l’US Navy ouvrit un marché, pour le compte de l’US Marines Corps, visant à développer un hélicoptère monoplace ultraléger destiné au soutien du fantassin et à l’observation du champ de bataille. Assez étrangement seuls deux constructeurs se mirent sur les rangs : Gyrodine et Hiller. Les grands hélicoptéristes de l’époque type Bell, Kaman, ou encore Sikorsky s’en désintéressèrent très vite jugeant ce programme par trop fantaisiste et irréalisable.
Les deux proposition étaient radicalement opposées puisque Gyrodine avançait un hélicoptère à doubles rotors contrarotatifs lorsque Hiller présentait une machine beaucoup plus conventionnelle avec son rotor principal unique et son rotor anti-couple.

Étant déjà largement fournisseur du Pentagone au travers du H-23 Raven c’est logiquement la machine de Hiller, désignée alors Model 1033 Rotorcycle qui fut sélectionnée fin 1954. Deux prototypes furent commandés sous la désignation militaire de XROE.
Il ne restait plus à l’hélicoptériste qu’à trouver un motoriste acceptant de lui fournir un moteur d’une puissance de 40 chevaux. Ayant d’abord songé aux fabricants de moteurs d’automobiles et de motocyclettes, les ingénieurs se tournèrent vers l’avionneur américain Nelson.

Mal connu des passionnés de nos jours Nelson a pourtant conçu et réalisé quelques-uns des meilleurs planeurs et motoplaneurs américains des années 1940 aux années 1960. Et sa particularité résidait dans le fait qu’il disposait d’une branche de motorisation lui fournissant des moteurs de petite cylindrée pour ses motoplaneurs. Un contrat fut passé pour la fourniture à Hiller de deux moteurs à quatre cylindres à plat Nelson H-59 d’une puissance de 40 chevaux.

Extérieurement le Hiller XROE Rotorcycle était surprenant. Il se présentait sous la forme d’un hélicoptère monoplace doté d’un rotor bipale. Motorisé donc par le Nelson H-59 son avionique était réduite au strict minimum : une barre de direction et de contrôle permettant de stabiliser et de diriger la machine, et deux pédales. Aucun indicateur de bord ne s’y trouvait. Pas plus de fuselage ni même de cabine d’ailleurs, le pilote était installé dans un petit siège en plastique thermoformé fixé sur l’une des trois poutres supportant l’atterrisseur.
C’est dans cette configuration que le premier vol eut lieu le 23 novembre 1956.

Rapidement les essais en vol montèrent une relative inadaptation du Nelson H-59 au XROE. Le motoriste eut alors l’idée de proposer son Nelson H-63 de 43 chevaux, bien plus compact. Dans la nomenclature militaire américaine ce moteur était désigné O-65-2. Et finalement celui-ci fut accepté sur le second prototype. En parallèle les responsables de chez Hiller espérait pouvoir proposer leur machine sur le marché de l’export. Un accord de coopération fut signé avec le constructeur britannique Saunder-Roe afin que celui-ci construise sous licence les futurs Rotorcycle destinés au marché européen.

Après une présentation officielle aux États-Unis, à Arlington, devant un parterre d’officiels et de militaires de haut rang, dix machines furent commandés. Il s’agissait de cinq YROE de présérie et de cinq ROE-1 assurant la première série pour les missions d’entraînement.
L’US Marines Corps tablait alors sur un marché de 250 à 300 exemplaires.
Dans le même temps Hiller présenta son hélicoptère au salon du Bourget 1959 où il suscita autant d’intérêts que de moqueries.

Lors des essais de présérie la majorité des pilotes démontra que le Hiller ROE Rotorcycle était inapte aux opérations au-dessus du champ de bataille. Sans protection balistique le pilote représentait une cible de choix pour les troupes ennemis. Avec un simple fusil il devenait désormais possible d’abattre un hélicoptère militaire américain.
Plus gênant encore plusieurs pilotes connurent des malaises lors de leur retour de vol. Le fait de devoir tourner la tête, engoncé dans le casque, leur faisait perdre une partie de leurs repères. Un phénomène qui n’existait alors pas sur les hélicoptères classiques.
Début 1960 un YROE faillit même être perdu en raison de ce problème, le pilote étant pris d’un évanouissement lors d’une phase d’atterrissage. Fort heureusement sa machine ne se trouvait qu’à trois mètres du sol. Le pilote s’en sorti avec quelques bleus et contusions et l’hélicoptère put être remis en état.

Pour autant l’US Marines Corps qui ne voulait pas perdre la face accepta au service les cinq Hiller ROE-1 en novembre 1958. Jamais déployés en unités de combat ils ne furent utilisés que pour surveiller les exercices et manœuvres jusqu’en juin 1961.
Évidemment la commande espérée pour 250 à 300 machines ne fut jamais passée.

Entre 1962 et 1970 les cinq YROE et deux ROE-1 furent revendus à des clients civils. Deux d’entre-eux volèrent même en France pour le compte de la société Hélico-Air basée à Issy-les-Moulineaux en proche banlieue parisienne. Ils assurèrent notamment des missions de surveillance routière au-dessus du boulevard périphérique ou encore des prises de vues aériennes pour le cinéma.

De nos jours la très grande majorité des Hiller ROE Rotorcycle est préservée dans des musées aéronautiques aux États-Unis. Il est intéressant de voir que l’architecture si particulière de l’hélicoptère fut reprise quelques années plus tard en Allemagne de l’Ouest par Dornier pour son Do 32. De même que le principe de mobilité aérienne du fantassin accoucha là encore après le ROE du Ludion français. Lui aussi demeura forcément sans suite réelle.
Il reste qu’aujourd’hui encore, si on excepte les drones, le ROE Rotorcycle demeure le plus petit hélicoptère militaire américain. Et ça, ce n’est pas rien !

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Photos du Hiller ROE Rotorcycle

Caractéristiques techniques

Modèle : Hiller ROE-1 Rotorcycle
Envergure : 5.64 m diamètre du rotor principal.
Longueur : 3.81 m
Hauteur : 2.28 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 1 moteur à plat Nelson O-65-2
Puissance totale : 1 x 43 ch.
Armement : aucun
Charge utile : -
Poids en charge : 255 kg
Vitesse max. : 125 km/h en croisière maximale.
Plafond pratique : 2800 m
Distance max. : 120 Km à masse maximale.
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du Hiller ROE Rotorcycle

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Hiller ROE Rotorcycle
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Hiller ROE Rotorcycle

Vidéo de propagande du Hiller ROE