Sud-Est SE.161 Languedoc

Fiche d'identité

Appareil : Sud-Est SE.161 Languedoc
Constructeur : Société Nationale de Constructions Aéronautiques du Sud-Est (SNCASE)
Désignation : SE.161
Nom / Surnom : Languedoc
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1946
Pays d'origine : France
Catégorie : Avions de transport
Rôle et missions : Avion de transport

Sommaire

“ le quadrimoteur français d'après-guerre ”

Histoire de l'appareil

Quand en juin 1937, l’ingénieur Marcel Bloch fit voler son quadrimoteur de ligne MB-160, il était certainement loin de se dire que cette machine ne déboucherait finalement sur une série que près de dix ans plus tard. En effet, mis à part les deux prototypes de cet avion, propulsé par des Hispano Suiza 12X en étoile de 720 chevaux chacun, le MB-160 en resta là. Et pourtant il était à l’époque un des rares aéronefs commerciaux véritablement modernes dans le monde. Ses deux exemplaires furent finalement réquisitionnés par l’Armée de l’Air en 1939 pour des transports de troupes, notamment dans les colonies, avant de rejoindre les rangs de Vichy. On n’aurait pu croire que l’avion allait, comme nombre de programmes lancés en France à cette époque, en rester là. Pourtant dans l’immédiat lendemain de la Libération son développement fut repris, notamment sous l’impulsion des militaires, et cela donna naissance au SE-161 Languedoc.

Par rapport au MB-160 d’origine, le nouvel avion construit par la Société Nationale de Construction Aéronautique du Sud-Est (SNCASE ou Sud-Est) disposait de nombreuses améliorations, liées entre autre à l’accès aux équipements d’origine américaine. De MB-160 il devint SE-161 et fut baptisé Languedoc.

Cet avion se présentait sous la forme d’un monoplan à aile basse cantilever quadrimoteur construit en grande partie en métal. Disposant d’un empennage à double dérive et d’un train d’atterrissage tricycle partiellement escamotable doté d’une roulette de queue orientable. La motorisation était assurée par quatre SNECMA 14N de 1 150 chevaux poussée unitaire entraînant chacun une hélice tripale en métal. La cabine, prévue pour une trentaine de passagers, pouvait en outre être équipée d’une porte de chargement de fret. Le prototype du SE-161 réalisa son premier vol le 25 août 1945.

Immédiatement, l’avion fut commandé en série par l’Armée de l’Air et l’Aéronautique Navale à hauteur respectivement de 16 et 25 exemplaires. Certains exemplaires de la Marine étant équipés d’un radar H2S, identique à celui des bombardiers Lancaster de la RAF, sous le ventre, destinant alors l’avion à des missions de surveillance maritime et de sauvetage en mer. Les avions frappés de la cocarde à ancre furent mis en service prioritairement par les Flottille 10S, 31S, 54S et ; tandis que ceux des aviateurs prirent le chemin du GT (Groupes de Transport) 1/61 Maine.

Toutefois le trentième Languedoc de série fut confié par l’Armée de l’Air au CEAM (Centre d’Essais des Armements et Matériels) qui s’en servit comme avion de servitude et comme banc d’essais volant. En 1951, quelques SE-161 de l’Armée de l’Air furent transformés en SE-161R avec de nouveaux moteurs SNECMA 14R d’une puissance unitaire accrue à 1 600 chevaux. Toutefois ces moteurs ne donnèrent jamais pleinement satisfaction.

En 1945, la compagnie Air France passa également commande pour quarante exemplaires ayant la particularité d’avoir été remotorisés avec des Pratt & Whitney R-1830 de 1 200 chevaux chacun. Ces avions restèrent en service jusqu’en 1952 sur des lignes entre Paris et les principales capitales européennes. Lorsque la compagnie nationale française les retira du service, l’Armée de l’Air émit le souhait d’en acquérir dix.

Ces avions ne furent pas immédiatement mis en service puisqu’ils furent renvoyés à la SNCASE afin d’être transformés en machines de recherche et de sauvetage en mer sous la désignation de SE-161 SAR, de l’anglicisme Search And Rescue, reprit sur le fuselage de l’avion. Outre sa cocarde classique, l’avion disposait d’un drapeau français sur l’empennage. Divers équipements furent installés comme des bouées de marquage, des fusées fumigènes, ou encore les premières chaînes de sauvetage composés de pneumatiques légers, de brassières de sécurités, de sifflets, et de rations de survie étanches. Mais la modification la plus visible était une gondole vitrée ventrale placée sous le cockpit ainsi que des postes d’observations latéraux. Appareils destinés prioritairement au sauvetage en mer le SE-161 SAR n’était pas armé.

Les dix appareils de ce type furent mis en service par l’EARS-99 (Escadrille Aérienne de Recherche et de Sauvetage) en remplacement des SO-30P Bretagne utilisés jusque là pour ce genre de mission. Par rapport au Bretagne le Languedoc était un avion clairement beaucoup plus efficace et polyvalent. Entrés en service en 1954, ces avions furent immédiatement installés sur la BA-142 de Boufarik en Algérie. Durant tout le conflit franco-algérien, les SE-161 SAR furent utilisés pour des missions de sauvetage en mer et de recherche des aéronefs tombés dans le désert et dans les montagnes algériennes. Ces avions restèrent en service jusqu’à la fin de la Guerre d’Algérie et furent finalement remplacés en 1962 par des Lockheed Constellation, là encore spécialement modifiés.

Si les Languedoc de transport de l’Armée de l’Air furent remplacés par des Breguet Br-765 Sahara au sein du GT 1/61, il en fut tout autrement dans la Marine où aucun successeur réel ne fut trouvé. Outre ces deux utilisateurs, quatre Languedoc portèrent en France les couleurs du CEV (Centre d’Essais en Vol) où ils servirent aussi bien de bancs d’essais volant, que d’appareils de servitude, ou encore d’avion porteur. Dans ce dernier cas, ils participèrent largement au programme des aéronefs Leduc.

Au total, le Languedoc fut construit à une petite centaine d’exemplaires, dont plus de la moitié portèrent tout ou tard les couleurs militaires ou étatiques françaises. Cet avion demeure un des plus élégants avions de transport militaire français et fut l’un des artisans du professionnalisme des personnels de celui qu’on appela pendant longtemps le CoTAM.

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Photos du Sud-Est SE.161 Languedoc

Caractéristiques techniques

Modèle : Sud-Est SE.161 Languedoc
Envergure : 29.39 m
Longueur : 24.25 m
Hauteur : 5.15 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 4 moteurs en étoile SNECMA 14N
Puissance totale : 4 x 1150 ch.
Armement : aucun
Charge utile : 33 passagers ou 42 soldats équipés ou 30 parachutistes
Poids en charge : 20577 kg
Vitesse max. : 430 km/h à 3300 m
Plafond pratique : 7200 m
Distance max. : 2300 Km
Equipage : 4
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Plan 3 vues

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Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Sud-Est SE.161 Languedoc

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