En 1935, la RAF émit la Spécification 1/35 concernant un bombardier moyen susceptible de pouvoir atteindre les côtes Nord-Est de l’Allemagne et de revenir. Vickers proposa alors de construire un bimoteur sur le principe de l’architecture géodésique, comme sur le Wellesley et le tout nouveau Wellington. Les difficultés de conception et les priorités données à des appareils jugés prioritaires, suite aux opérations allemandes en Espagne et à l’Anschluss, firent que le programme prit un retard important. A tel point que lorsque le prototype vola le 13 août 1939 pour la première fois, la guerre était imminente.
L’avion reçu le nom de baptême de Warwick. Les premiers Warwick Mk-I arrivèrent au sein du Bomber Command en avril 1940. Malgré des qualités intrinsèques flagrantes, le Warwick fut massivement rejeté par les équipages. Les Blenheim restèrent alors en première ligne, attendant l’arrivée des avions américains dont les premiers Martin B-26. Les Warwick Mk-I de bombardement furent retirés du service en janvier 1943. Ils furent tous convertis en machine d’entraînement sous la désignation de Warwick Mk-IA.
Le Warwick se présentait comme un bimoteur de bombardement avec une architecture géodésique et une aile médiane. Sa forme générale rappelle fortement le Wellington du même avionneur. Il est doté de deux moteurs Bristol Centaurus et d’un armement défensif assez conséquent. Son train d’atterrissage classique est entièrement escamotable, y compris la roulette de queue.
En janvier 1943, après l’arrêt des missions de bombardement une partie des équipages fut réaffectée au Coastal Command, afin de suivre les convois naviguant en Atlantique Nord, où les U-boots régnaient alors en maîtres. Un premier lot de 275 Warwick ASR Mk-I fut alors livré. Ces avions étaient chargés de la recherche des équipages de navire coulés, des pilotes dont l’avion se serait abîmé en mer, et des éventuels bâtiments ennemis. Pour cette dernière mission, les Warwick ASR Mk-I étaient faiblement armés, pour pouvoir emporter le plus de matériel de SAR et un équipement électronique plus important, particulièrement encombrante et lourd à cette époque. Les Warwick de sauvetage participèrent à plus de missions que l’ensemble des hydravions à coques du Coastal Command, Short Sunderland compris.
En juillet 1943, commencèrent à arriver les premières versions de reconnaissance lointaine du Coastal Command, les Warwick GR Mk-II suivit quelques semaines plus tard par les GR Mk-IV. La première version fut construite à hauteur de 132 exemplaires et la seconde à 210. Quelques Warwick GR Mk-IV participèrent aux préparatifs de l’opération Overlord dans les jours qui précédèrent le 6 juin 1944. L’un d’eux coula notamment un U-boot qui tentait de franchir la Mer d’Irlande, dans la nuit du 25 au 26 juin. Lors de ces opérations, les bimoteurs de Vickers volaient sous la protection de chasseurs du Fighter Command. En septembre 1944, deux Warwick GR Mk-II du Squadron 502 participèrent aux côtés du cuirassé Lorraine des Forces Françaises Libres à une mission de chasse contre le U-boot 27 dans la région de Dieppe. Le submersible disparut, mais fut finalement repéré quelques semaines plus tard par un Liberator du même Coastal Command, qui cette fois-ci ne le laissa pas s’échapper.
Parmi les missions les plus spéciales qui furent fournies aux Warwick de la RAF figurent celles de recherche des sous-marins du IIIème Reich afin de « capturer » les machines de cryptage Enigma.
Une des versions les plus surprenantes de ce bimoteur est antérieure aux machines de reconnaissance, puisque le marché fut lancé en novembre 1942. La BOAC (British Overseas Airways Corporation) commanda en effet une version de transport de personnels, apte également au transport des hautes personnalités et au transport de courrier. Dans cette mission, les Warwick C Mk-I remplacèrent les bombardiers modifiés et désarmés Armstrong-Whitworth Whitley. Les Warwick restèrent en service au sein de la BOAC jusqu’en décembre 1944, époque à laquelle ils furent transférés au Squadron 167 de la Royal Air Force. Un de ces appareils fut notamment affecté au transport exclusif de l’Amiral Andrew Browne Cunningham. Il s’agissait du seul et unique Warwick à avoir porter les couleurs de la Fleet Air Arm.
Les Warwick restèrent en service au sein de la RAF jusqu’en mars 1947.
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