Dans le code OTAN, on nomme FOX-1 un missile équipé d’un système de guidage radar semi-actif. Ce système fut un des premiers développés car assez simple à concevoir, mais il montra rapidement ses limites.
Le principe de fonctionnement est assez simple. Le radar de bord du chasseur balaye le ciel, avant de se focaliser sur la cible qui doit être détruite. Un ou plusieurs missiles sont alors tirés (au vu de la fiabilité des missiles de première génération, il était courant de les tirer en salve pour qu’au moins un touche sa cible) tandis que le radar continue à « éclairer » l’avion ennemi. Le missile n’a plus qu’à se diriger vers la cible grâce aux ondes radar qui se réfléchissent dessus. Même si à l’origine les radars n’étaient pas assez puissants pour guider les missiles aux distances initialement prévues, ce système permettait malgré tout de viser des cibles placées à plusieurs dizaines de kilomètres. Il était donc plutôt utilisé pour les combat dit BVR (Beyond the Visual Range) c’est-à-dire au-delà de la portée visuelle.
Il y a trois désavantages majeurs à ce système. Le premier est que, depuis plusieurs décennies, la quasi-totalité des avions de combat sont équipés de systèmes RWR (Radar Warning Receiver) qui signalent au pilote de l’avion-cible qu’un radar de poursuite est braqué sur lui, et qu’il a intérêt à commencer les manœuvres d’évitement. Mais l’ailier de l’avion-cible le sait aussi et il peut à son tour tirer un missile pour le sauver en exploitant le deuxième défaut. Ce second défaut est qu’une fois le missile tiré, le radar doit absolument rester verrouillé sur la cible. Pour quitter le combat ou éviter le missile de l’ailier, il faut abandonner le guidage du missile et donc laisser tranquille l’avion-cible. D’aucun diront « je n’ai qu’à envoyer un missile à chacun, comme ça il n’y aura pas de jaloux ». Malheureusement, troisième défaut, il n’y a qu’un seul radar dans l’avion et il prend assez de place comme ça. Le pilote peut tirer plusieurs missiles si ça lui chante mais uniquement vers une seule cible. En situation d’infériorité numérique, mieux vaut de ne pas rester dans le coin.
Le premier FOX-1 opérationnel fut le Hughes AIM-4 Falcon qui entra en service en 1956. Il n’avait pas la portée suffisante (moins de 10 kilomètres) pour en faire un bon chasseur de bombardier soviétique, mais il n’eut heureusement jamais à le prouver. Une version fut même équipée d’une petit tête nucléaire, ce qui voulait dire que le pilote devait se diriger droit vers une explosion atomique qu’il allait lui-même déclencher.
Il fut par la suite remplacé par l’AIM-7 Sparrow (rien à voir avec Jack, ça veut dire moineau) qui fut le missile de moyenne portée (15 à 50 km) de base de l’armée de l’air américaine depuis la guerre du Vietnam jusqu’à son remplacement par les AIM-120 AMRAAM après la première guerre du Golfe. Même si sa charge explosive, de 30 à 40 kg selon les versions, était conçue pour abattre des bombardiers, il fut plus souvent utilisé pour abattre des chasseurs à moyenne distance, ou lorsque tous les AIM-9 avaient raté leur cible.
Après plusieurs tentatives, le groupe français Matra (actuellement partie intégrante de MBDA) créa au début des années 60 le Super 530 qui, dans sa version initiale, n’avait que 15 km de portée mais fut utilisé avec succès par les Mirages israéliens. Les versions F (utilisée par le Mirage F-1) et D (utilisée par les premières versions du Mirage 2000) ont gagné une portée de 25 puis 40 km et pouvaient atteindre des vitesses légèrement inférieures à Mach 5 (5 fois la vitesse du son contre Mach 4 pour le Sparrow), ce qui représentait un avantage décisif lorsqu’on vous tirait dessus avec un autre FOX-1, car même si vous tiriez une fraction de second plus tard, votre missile sera le premier à atteindre sa cible, poussant votre adversaire à l’esquiver et donc abandonner son attaque.
De son côté, l’URSS développa des missiles à moyenne et longue portée comme le R-27 (AA-10 Alamo) monté sur les chasseurs « classiques » et le R-40 (AA-6 Acrid) monté sur les intercepteurs trisoniques MiG-25. Ces deux missiles existaient en version FOX-1 et FOX-2 . On peut aussi signaler l’existence de plusieurs missiles inspirés de l’AIM-7, comme le Skyflash britannique ou l’Aspide italien qui fut lui-même à l’origine du PL-10 chinois.
Avec la multiplication des missiles FOX-3 dans les années 90, les missiles à guidage semi-actif ont commencé à disparaître. Mais ils restent toujours en réserve dans de nombreux pays, voire sont utilisés faute de mieux par les pays n’ayant pas les moyens de développer ou d’acheter des FOX-3.
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