Depuis 2006, l’Armée de l’Air dispose d’une unité d’hospitalisation aéroporté nommé MORPHEE (acronyme de MOdules de Réanimation pour Patients à Haute Élongation d’Évacuation) qui a la capacité d’être installé en très peu de temps à bord d’un avion ravitailleur Boeing C-135FR. Celui ci a largement décuplé les capacités d’évacuation sanitaire des aviateurs français. En février 2009 le système MORPHEE a été mis sous les flashs des journalistes en procédant à l’évacuation de jeunes lycéens blessés dans un attentat en Égypte.
Il y a presque deux ans nous vous présentions déjà une infographie concernant le MORPHEE. Depuis il a été employé en Afghanistan, au Kosovo, mais aussi plus récemment au Mali pour rapatrier des militaires français lourdement blessés. Il faut dire que ce système est très polyvalent. Il permet notamment de transporter six blessés très lourdement médicalisés (avec monitoring et assistance cardio-respiratoire) ou bien un mixe de quatre blessés de ce type et huit autres plus légèrement médicalisés, mais néanmoins placés sous perfusion. Sans compter également les personnels soignants, médecins et infirmières, qui peuvent même travailler en vol.
Une fois l’alerte donnée, les personnels du Service de Santé des Armées (le SSA) ont 24 heures pour être à pied d’œuvre. C’est aussi ça la souplesse d’emploi du C-135FR, un avion désormais bien connu des militaires français.
D’où l’interrogation compréhensible sur l’avenir du système MORPHEE. Celui ci est il appelé à disparaitre avec le C-135FR quand le quadriréacteur de Boeing quittera le service actif aux alentours de 2018/2020 ? Sera t’il adapté au futur ravitailleur de l’Armée de l’Air, l’Airbus A330MRTT ? Ou bien sera t’il adapté à l’Airbus A400M qui fait désormais son apparition dans le parc aérien français ?
Loin de moi l’idée de me dire que l’Armée de l’Air, le SSA, ou encore le ministère de la défense pourraient vouloir abandonner un outil comme MORPHEE mais vous m’accorderez que l’interrogation est légitime. Notamment en ces périodes d’économies tous azimuts, où chacun y va de sa pierre à l’édifice de la réduction des coûts étatiques. Mais bon une bourde aussi grosse me semble tout de même difficile à faire.
Toujours est-il qu’avec les engagements français actuels au Mali et en Centrafrique les besoins dans MORPHEE sont toujours d’actualité. Car si on médiatise énormément, et pour cause, les décès de nos combattants, les blessures sont nettement moins connus du grand public. Or des combattants lourdement touchés il faut bien souvent les rapatrier en France pour leur offrir des soins à la mesure de leur engagement et de leur état de santé.
Photos (c) Armée de l’Air.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.