Sauvetage dangereux à Anglet

Ce mercredi 5 février 2014 en milieu de matinée un vraquier battant pavillon espagnol, le Luno, se présentait aux abords du port de Bayonne sur la côte Atlantique. Cependant le navire n’a jamais réussi à l’atteindre. La mer était très mauvaise, suite à un fort épisode de tempête qui a touché tout l’ouest du pays depuis la veille. Le cargo a été drossé contre une digue de la plage d’Anglet. Rapidement les secours ont été averti.

Les rouleaux et le fort courant ont empêché l’approche des vedettes de la SNSM et de la Gendarmerie Maritime. Les hélicoptères ont donc été obligés de prendre les airs malgré des rafales de vent au-delà de 110 kilomètres par heures.

L’Écureuil de la Gendarmerie Nationale de Bayonne s’est très rapidement rendu sur zone. Cependant ses capacités de sauvetage dans ce cas étant trop limité, un renfort a été demandé. Il a prit la forme (voire photo ci-dessus) d’un Aérospatiale SA.330 Puma de l’Armée de l’Air, appartenant à l’Escadron Hélicoptère 1/67 Pyrénées en provenance de la Base Aérienne 120 de Cazaux. Le puissant biturbine a permis d’hélitreuiller sur le pont un plongeur secouriste, puis très rapidement de procéder à l’évacuation des onze membres d’équipages et du pilote du port de Bayonne déjà à bord. Mis à part l’un d’entre eux légèrement blessés au visage, ils sont en légère hypothermie mais sains et saufs et ont pu être pris en charge par le poste médical avancé mis en place par le SAMU-64 et par les pompiers locaux à quelques mètres de la plage.

Le pilote de l'hélicoptère de la Gendarmerie affronte des rafales importantes pour maintenir son appareil.
Le pilote de l’hélicoptère de la Gendarmerie affronte des rafales importantes pour maintenir son appareil.

La seconde partie de l’opération aérienne a consisté à surveiller l’épave. Bien que vide de toute cargaison le Luno disposait de 127 mètres cubes de fioul dans ses réservoirs au moment de l’échouage. Comme le navire s’est cassé en deux, les risques de pollution aux hydrocarbures sont élevés. Le plan POLMAR a d’ailleurs été activé et un hélicoptère de la Marine Nationale, un SA-365F Dauphin 2 a été déployé avec des experts de la lutte anti-pollution à son bord. Il doit notamment surveillé la propagation du fioul autour de l’épave et sur les plages. Un navire de sauvetage POLMAR est attendu dans la soirée.

En outre au moins un hélicoptère affrété par des médias français survole la plage d’Anglet, rajoutant un peu plus d’embouteillage dans le ciel à cet endroit là. D’après les premiers éléments d’enquêtes donnés par le ministères des transports une avarie moteur serait à l’origine de l’accident, en plus bien entendu des exécrables conditions météorologiques. L’entretien du Luno ne semble pas remis en question, l’armateur espagnol ayant réalisé récemment une visite technique approfondie.

Avec un bilan finalement léger la catastrophe a été évité de peu, notamment grâce au professionnalisme des aviateurs de l’EH-1/67 et à leur maîtrise du Puma. Cet article leur est dédié ainsi qu’à tous les acteurs de ce sauvetage rocambolesque et pourtant bien réel. Chapeau bas, vous méritez tous tout notre respect.

Photos (c) Sud-Ouest & Ouest-France.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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