Un Su-34 Fullback percute un immeuble d’habitation en Russie.

Le bilan provisoire de l’accident est d’ores et déjà très lourd. Il faisait déjà nuit ce lundi 17 octobre 2022 en toute fin d’après-midi à Ieïsk dans le sud-ouest de la Russie quand un avion d’attaque au sol Sukhoi Su-34 Fullback a violemment percuté la façade d’une barre d’habitation. Si les deux membres d’équipage ont à priori réussi à s’éjecter l’impact et l’explosion ont entraîné la mort d’au moins treize civils tandis qu’une trentaine d’autres ont été plus ou moins grièvement blessés. À Moscou les médias d’états ont mis un certain temps à reconnaître la catastrophe.

L’avion de combat avait décollé quelques secondes plus tôt de la base aérienne voisine et devait prendre la direction de l’est ukrainien pour une mission de frappe en profondeur. Il possédait sa charge de combat et ses réservoirs de carburant étaient pleins. Autant dire que lorsque le pilote a perdu le contrôle de son jet et l’a précipité, sans doute sans intention de le faire, contre cet immeuble d’habitation de Ieïsk c’était une véritable bombe volante qui a explosé. La violence du souffle et la chaleur dégagée ont donc tué treize civils, dont trois enfants d’une même fratrie.

Quand les services de secours de la ville sont arrivés beaucoup ont d’abord cru à une frappe de missiles sol-sol en provenance d’Ukraine. Ieïsk se trouve en effet sur le littoral de la mer d’Azov à moins de 50 kilomètres de la ligne de front. Les premiers témoins ont cependant rapidement parlé d’un avion qui s’était littéralement encastré dans l’immeuble.
L’organisation des secours annonçait six heures et demi plus tard qu’au moins dix personnes avaient perdu la vie et qu’il manquait encore une trentaine de riverains à l’appel. On sait donc que le bilan s’est alourdi.

Et ce matin les pompiers russes poursuivent leurs recherches dans les décombres de l’immeuble à la recherche à la fois de survivants mais aussi de dépouilles. Selon les autorités locales l’incendie a dégagé une chaleur de plus de 5000°C. Il ne reste d’ailleurs quasiment rien du Su-34 Fullback. Quant à l’équipage si on est sûr qu’un membre a réussi à s’éjecter on ignore si les deux l’ont fait. Ni ce qu’il est advenu d’eux.
Dans les premières heures de la tragédie les médias d’état russes ont été incapables de relayer l’information de manière convenable. Durant plus de deux heures ils répétaient à qui voulait l’entendre qu’il s’agissait là d’une frappe ukrainienne. Finalement en début de nuit ils ont reconnu l’accident d’avion.

Sur la droite de l’image vous pouvez apercevoir le parachute de l’un des deux membres d’équipage. L’avion vient juste d’impacter la barre d’habitation.

Cet accident soulève des questions à la fois sur le niveau d’entretien de la flotte d’avions d’attaque Su-34 Fullback mais aussi sur le niveau de formation des équipages en Russie. Comment expliquer que le pilote n’a pas pu éviter cet immeuble d’habitation ?
Peu de chances cependant que nous obtenions beaucoup d’informations de la part de la Russie, la transparence n’est pas dans sa culture.

Treize morts, vingt-sept blessés dont dix-neuf en état graves c’est un bilan dramatique. Cet accident risque malheureusement de rester dans les mémoires de par sa violence.

Photo © Agence France Presse.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

9 Responses

  1. Sur le niveau de formation des équipages en russie, et comment expliquer que le pilote n’a pas pu éviter cet immeuble d’habitation… ça arrive aussi à des avions militaires US (et pas qu’eux) de ce crascher sur des bâtiments civils..

  2. Ça va commencer a faire un sacré trou dans l’inventaire coté SU34:
    17 perdus d’après le recensement d’ORYX
    + les deux perdus par collision en 2019

  3. C’est ce qu’il se passe tout les jours dans les villes ukrainiennes. Ils ont voulu semer la mort et la désolation chez leur voisin mais finalement il l’ont fait sur leur propre territoire. Mais je n’irai pas jusqu’à qualifier ceci en un retour de karma.

    1. Je suis entièrement d’accord avec vous Dimitri. Les victimes de ce crash sont des civils russes pas des combattants. Ils sont donc innocents vis-à-vis de ce conflit. Il serait inhumain et intellectuellement malhonnête de se réjouir de leurs morts.

      1. Paix à leurs âmes, la nationalité n’a rien à voir là-dedans, ils sont les victimes d’un drame horrible.

  4. Complètement d’accord avec vous !
    Mais alors pourquoi je n’arrive pas à éprouver de la tristesse pour ces non-combattants ? Suis je un salopard ? Après tant d’images d’horreur commises en Ukraine…j’en perd mon humanité.

  5. Ce nouveau crash d’un avion de combat russe dans ce contexte pose plusieurs questions (non exhaustives) :
    – qualité du décollage (cap, vitesse, assiette, maintien des constantes de vol après la rotation)
    – influence de la charge offensive (surcharge/centrage)
    – panne moteur ?
    – qualification de l’équipage sur cet appareil
    – maintenance de l’appareil
    – anticipation de l’équipage à éviter la collision
    – séquence d’éjection.

    Oui on voit un deuxième parachute (pas ouvert complètement) ce qui suggère une très courte double éjection avant cet impact au sol. Après, il sera probablement difficile de répondre à toutes ces questions en tout cas.
    La question c’est : y aura-t’il au moins une analyse post-accident par les militaires russes dans ce contexte de conflit ?

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