Cette nuit du lundi 15 au mardi 16 janvier 2024 les Gardiens de la Révolution ont réhaussé d’un cran les exécrables relations diplomatiques entre Téhéran et Washington DC. Plusieurs de leurs drones de combat ainsi que des munitions rodeuses ont été lancé dans une série de frappes aériennes contre le Kurdistan irakien. Parmi les cibles des forces islamistes iraniennes on trouve le consulat des États-Unis à Erbil ainsi que l’aéroport international de la ville. Alors que les Iraniens revendiquent une action de grande ampleur les Américains minimisent en insistant sur la faiblesse des dégâts causés à l’encontre de leurs intérêts.
Il est impossible de ne pas voir dans ce raid aérien la réponse du berger à la bergère, c’est à dire de l’Iran aux États-Unis suite au déploiement de moyens américains dans le Golfe afin d’en finir avec les milices islamistes houthis soutenues ouvertement par Téhéran et ses Gardiens de la Révolution. Ces derniers avaient clairement menacé les États-Unis et le Royaume-Uni après une série de frappes aériennes réalisée la semaine dernière au Yémen contre les dites forces terroristes. Dans cet énorme méli-mélo diplomatico-militaire l’Iran emboite aussi bien les Américains que les Britanniques ou encore les Israéliens. Ces derniers n’ont aucune force dans la région !
Il reste donc que des drones de combat, sans doute des Shahed 129 (voir photo ci-dessus) ou peut-être des plus modernes Shahed 149 tous deux produits par HESA, ont mené l’attaque. Les canaux de propagande de la dictature islamique parlent également de l’emploi de la munition rodeuse Meraj 521, une copie locale sans autorisation de la fameuse AeroVironment Switchblade 300 américaine notamment achetée par la France, tandis que d’autres sources seraient plutôt sur de la Shahed 136. C’est celle-ci que la Russie utilise contre les populations civiles ukrainiennes.
Si les dégâts autour de l’aéroport d’Erbil semblent assez conséquents ceux sur le consulat américain sont bien moindre. Aucune victime américaine n’est à déploré et pas le moindre blessé non plus parmi les Irakiens travaillant pour le consulat. Il n’en demeure pas moins que l’Iran a frappé une représentation officielle d’un état tiers, ce qui en droit international est très grave. Pourtant contrairement à ce que certains médias sensationnalistes ont pu écrire cela ne représente en rien un casus belli des Iraniens vis-à-vis des Américains. Ils ont frappé un consulat, pas une ambassade. Ils ont bombardé une représentation diplomatique secondaire pas la principale. Le consulat américain au Kurdistan n’est d’ailleurs pas un territoire américain contrairement à l’ambassade de Bagdad. Les Gardiens de la Révolution savent bien jusqu’où ils peuvent aller sans avoir à craindre une réponse trop forte des États-Unis. Celle-ci pourtant ne devrait pas tarder à se faire ressentir. L’US Air Force et l’US Navy disposant de moyens conséquent dans la région.
Affaire à suivre.
Photo © agence IRNA.
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