Il y a 60 ans volait l’impressionnant Antonov An-22 Cock.

C’est encore aujourd’hui un des avions conçus en Ukraine parmi les plus surprenants. Le samedi 27 février 1965 le prototype de l’Antonov An-22 Cock réalisait son premier vol depuis Hostomel. Non seulement c’était alors le plus gros avion-cargo en Union Soviétique mais c’était aussi le plus puissant avion «à hélices» au monde, ex-æquo avec le bombardier lourd Tupolev Tu-95 Bear. Il faut dire que ces deux géants partageaient la même motorisation.

Quand en ce mois de février 1965 l’Antonov An-22 Cock fait son apparition le transport aérien militaire soviétique tourne principalement autour de cinq modèles d’avions principaux : les Antonov An-8 Camp, An-10 Cat, et An-12 Cub, mais aussi les Ilyushin Il-14 Crate et Il-18 Coot. Aucun n’est alors comparable à ce nouvel avion, et ce sous n’importe quel aspect. Et pour cause l’An-22 Cock est le premier géant soviétique des airs. Il a été pensé pour servir dans l’Aeroflot des années 1960, autant dire pour le compte des militaires bien plus que pour celui de l’aviation civile. Il doit pouvoir transporter n’importe où en URSS mais aussi à l’étranger des charges aussi extravagantes à l’époque qu’un char de combat, des engins du génie, ou encore… 200 parachutistes armés et équipés.

Paire d’Antonov An-22 Cock sous livrée de l’Aeroflot.

Très vite l’avion impressionne ! Loin de le cacher l’Union Soviétique envoie son prototype au 26e Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace du Bourget en juin 1965, soit quelques semaines seulement après ce vol inaugural. Et vous savez quoi ? Il en devient la vedette incontesté. Il faut dire que l’Antonov An-22 Cock est énorme, il est bien plus gros que ce que la majorité des aérophiles et spécialistes français connaissent alors. Au Bourget l’URSS marque des points face aux États-Unis. Il faut dire que l’Amérique n’a alors aucun avion équivalent. Ses Douglas C-124 Globemaster II et C-133 Cargomaster paraissent bien petits par rapport à lui. Surtout les 60 000 chevaux que développent ses quatre turbopropulseurs NK-12MA font de lui un champion des airs.

En fait c’est de l’autre côté de la Manche qu’il faut aller chercher à cette époque le seul véritable concurrent de l’Antonov An-22 Cock. Il s’appelle Short SC.5 Belfast et a volé quelques mois auparavant. Pour autant l’avion britannique est nettement moins puissant que son équivalent soviétique.

L’An-22 Cock au Bourget en 1965. Remarquez le SO.1221 Djinn à l’avant-plan et l’empennage du Trident à l’arrière plan.

De nos jours l’Antonov An-22 Cock ne vole guère plus que sous les couleurs russes. Trois exemplaires seraient encore en état de vol sur les soixante-huit produits jusqu’en 1975 inclus. Avouez qu’il a une sacrée gueule.
Joyeux anniversaire à cet avion ô combien légendaire.

Photos © San Diego Air & Space Museum


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

19 réponses

  1. Bravo pour ce super article. Je me demandais si le 27 février n’est pas aussi l’anniversaire du premier vol du Curtiss XF-15C? En tous célébrer celui du AN22 est vraiment intéressant.
    Signé d’une lectrice qui vous lit très souvent mais ne poste presque jamais.

    1. En même temps le XF15C est un prototype parfaitement méconnu et anecdotique, tandis que l’AN-22 est un avion hors norme mondialement connu.
      Si on doit fêter l’anniversaire de tout les projets et les prototype abandonnés, on est pas rendu.

      1. C’est bien un Hawker Trident, vous avez parfaitement raison, on reconnait bien les 3 réacteurs avec la petite bosse sur celui du milieu, de même que l’empennage en T. caractéristique.
        Le Bac 111 étant un biréacteur, il n’y a pas de confusion possible.

    1. Désolé Bertram mais tu t’es planté grave, c’est bien un Trident. Ou as tu vu un BAC One Eleven avec un réacteur sur le dessus ? Si tu veux mettre en doute Arnaud (ce que jamais je n’oserais à titre personnel) faut que tu ais de vrais arguments.

      La preuve en photo : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/6d/British_Airways_Trident3B_%287107744185%29.jpg/1280px-British_Airways_Trident3B_%287107744185%29.jpg

    2. Bertram,
      Juste une petite observation (je choisis de vous répondre à vous plutôt qu’à Guy, car votre observation était, au moins sur la forme, plus courtoise) : l’empennage que l’on voit en arrière-plan est celui d’un triréacteur (il est en effet possible de voir la prise d’air du réacteur n°2 au niveau de la dérive). Le BAC One Eleven étant un biréacteur, votre hypothèse n’est pas bonne.
      Après, je ne sais pas s’il s’agit d’un Trident ou d’un Boeing 727 (je ne suis pas assez expert pour ça), mais d’après ce que j’ai pu voir, je serais plutôt enclin à rejoindre Arnaud.
      Cordialement

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