Les familles des victimes de la catastrophe aérienne attendent beaucoup du procès en appel qui s’est ouvert hier matin sur l’Île-de-la-Cité. Deux ans et demi après le procès en première instance de l’avionneur Airbus et de la compagnie aérienne Air France on va peut-être en savoir un peu plus sur les responsabilités des uns et des autres dans ce drame qui avait coûté la vie à 228 passagers et membres d’équipage. Pour mémoire le givrage des sondes de Pitot de l’A330-200 immatriculé F-GZCP avait été retenu comme une cause principale et aucune sanction n’avait eu lieu alors. Les parties civiles attendent désormais mieux de la justice.
Juger une catastrophe aérienne accidentelle n’est sans doute pas simple, d’autant que l’avion n’a pas été intégralement retrouvé. Et pour cause le vol AF447 s’est abîmé dans l’Atlantique sud ce 1er juin 2009. Oui le procès en appel d’Airbus et d’Air France s’ouvre donc un peu plus de seize ans après la catastrophe aérienne. Pourtant le drame du Rio Paris est toujours dans toutes les mémoires, et pas uniquement des passionnés d’aviation. Il faut dire qu’à l’époque les chaînes de télé s’étaient mises en boucle afin de rendre les recherches les plus télévisuelles possibles.
Le procès en appel doit durer deux mois là où celui en première instance s’était étalé sur six. Tribunal de Paris, porte de Clichy pour le premier, Palais de la Cité, Île-de-la-Cité pour celui-ci. Dans la justice française le décorum ça a du sens. La cour d’appel est chez elle à deux pas de la Conciergerie et de la Sainte-Chapelle, sur l’arrière de la Préfecture de Police. Et il suffisait ce lundi matin de voir le nombre de cars de télé pour comprendre que oui ce procès en appel d’Airbus et d’Air France était attendu. Tous les grands médias étaient là de BFMTV à France 24 en passant par TF1/LCI ou encore France Infos, et niveau radio pas mieux. Que s’est-il passé il y a seize ans ? Des zones d’ombre subsistent t-elles ? Comme pour montrer que l’avionneur a compris le poids d’un tel procès, un procès pour l’histoire, c’est son numéro 1 qui est venu. Guillaume Faury n’est pas un simple homme d’affaires c’est avant tout un homme d’aéronautique, un ingénieur passé par Sup’Aéro.
Malheureusement cela ne suffira sans doute pas aux familles des victimes. Elles veulent une réponse, ce qu’elles n’ont pas eu avec la relaxe du printemps 2023. Elles veulent une condamnation pour l’exemple, mais là encore pour l’histoire. Pour que les 228 passagers et membres d’équipage de l’A330-200 ne soient pas morts pour rien. Rappelons que les dépouilles de tous les passagers n’ont pas été retrouvées, et donc rendues à leurs proches. Toutes n’ont pas eu droit à une sépulture, et n’ont pas été rendue par l’océan. Pour les familles c’est une épreuve de plus dans le travail de deuil.
Alors pendant les deux prochains mois le droit devra être observé et respecté, mais aussi le chagrin et une certaine colère. C’est ça l’intérêt de cet appel : répondre aux questions des proches des victimes. Comprendre pourquoi ils sont morts. Et enfin savoir vraiment qui est responsable ? Réponse entre fin novembre et début décembre. Espérons que la justice saura être à la hauteur, à la fois des familles de victimes mais aussi de la réalité aéronautique.
Photo © Marinha do Brasil
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