Le moins qu’on puisse dire c’est que l’Indian Air Force a du talent quand il s’agit de faire monter le suspens. Elle entend désormais commander fermement 90 exemplaires du Dassault Aviation Rafale F4 sur les 114 annoncés le mois dernier. Les 24 derniers formeraient une option qui pourrait être transformée sous trois ans sous une forme assez nouvelle : le futur Rafale F5. L’Inde est donc le premier pays à envisager le futur standard de l’avion de combat français.
L’aspect le plus intéressant dans la commande à venir de 90 Rafale F4 fermes par l’Inde et l’option sur 24 Rafale F5 c’est que cela n’intègre nullement d’éventuelles futures chances de l’avion clodoaldien dans le programme MRFA. Ces 114 avions n’en font en fait pas partie, l’Indian Air Force compte juste faire de lui le cœur de son aviation de combat pour les vingt-cinq années à venir comme le Sukhoi Su-30MKI Flanker-H l’a été au cours des vingt dernières. Et selon l’air chief marshall Amar Preet Singh, actuel numéro 1 de l’IAF, la seule pierre d’achoppement qui existe encore entre Français et Indiens concerne la répartition entre production française en France et production franco-indienne en Inde.
De toutes manières, et malgré l’ouverture de l’ultramoderne usine francilienne de Cergy, Dassault Aviation ne peut pas produire les 90 Rafale F4 que veux l’Inde. Même en se limitant à ne produire que pour elle et en délaissant les autres clients internationaux. Il lui faut forcément produire localement. Sur ce total de 90 avions les Indiens aimeraient en produire environ 80% dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, entendez par là via un transfert de technologie à destination de leur industrie aéronautique. C’est à Nagpour dans le centre du pays que la production aura lieu. Les 20% restant, les premiers en fait, seraient bel et bien assemblés dans l’Hexagone.
Les Indiens veulent aller très vite. Ils entendent que le contrat soit du type G2G c’est à dire un accord de gouvernement à gouvernement entre Emmanuel Macron et Narendra Modi. Il faut savoir qu’ils scrutent de très près les instabilités institutionnelles qui existent actuellement en France et la crise intergouvernementale que nous subissons. Pour faire simple ils veulent que le contrat soit signé au premier semestre 2026 avant une éventuelle démission du Président de la République qui risquerait de remettre tout à plat et de dégrader les relations franco-indiennes. Ils louent les excellents liens entre Macron et Modi et craignent qu’ils ne soient pas aussi étroits en cas de victoire à une présidentielle anticipée d’un autre camp politique. C’est plutôt logique comme point de vue.
Surtout on retiendra que l’option pour 24 avions supplémentaires doit durer trente-six mois et déboucher sur ce qui serait la première commande export du futur Rafale F5. Un avion qui, rappelons le, n’a pas encore volé. On peut se dire que le ministère des Armée et/ou Dassault Aviation ont confié à l’Indian Air Force des données techniques concernant celui-ci. Ce qui là encore n’aurait rien d’illogique aux vues de l’importance du contrat en jeu.
La signature est donc espérée au plus tard en juin prochain. Les Indiens connaissent bien le Rafale et savent le sérieux des équipes de Dassault Aviation.
Affaire à suivre.
Photo © Armée de l’Air et de l’Espace
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