Alors ce n’est vraiment pas le plus célèbre des Falcon et sans la Marine Nationale il y aurait de fortes chances qu’il soit encore moins connu. Pourtant ce mardi 1er décembre 1970 quand la Générale Aéronautique Marcel Dassault fait voler le prototype du Falcon 10 beaucoup d’espoirs sont fondés dans ce biréacteur. Il doit permettre de garantir le socle commercial de l’avionneur français sur le marché d’affaires. Petite consolation chez Dassault : son seul concurrent français, l’Aérospatiale SN-601 Corvette, aura encore moins de succès que lui.
En cette fin d’année 1970 il n’est pas excessif de dire que le Dassault Mystère XX, marketé à l’étranger comme Falcon 20, cartonne ! Depuis cinq ans et demi qu’il a été certifié ce biréacteur d’affaire enchaîne commandes sur commandes, aussi bien de la part des clients civils que militaires. La GAMD, la Générale Aéronautique Marcel Dassault, jusque là connue surtout pour ses avions de chasse Mystère IV et Mirage III devient peu à peu une entreprise à vocation civile. On retrouve des Mystère XX partout en France, et notamment dans l’Armée de l’Air où l’avion a été adopté par le général De Gaulle pour ses déplacements officiels puis par son successeur George Pompidou. À l’étranger le Falcon 20 se vend aux quatre coins du monde, y compris aux États-Unis et au Japon où l’avionneur français a réussi à damer le pion aux constructeurs américains.
Vouloir donner un successeur au Mystère XX est donc logique. Un temps appelé Mystère X ce nouvel avion est finalement baptisé Falcon 10 marquant ainsi les ambitions internationales de la GAMD. Surtout qu’en cette fin d’année 1970 la fusion avec Breguet a été actée et doit donner naissance dans quelques mois à une nouvelle raison sociale : l’AMD-BA, pour Avions Marcel Dassault – Breguet Aviation. C’est donc devant tout l’aréopage de l’entreprise que l’avion s’élance en ce froid matin de décembre 1970. Aux commandes c’est Hervé Leprince-Ringuet, chef pilote d’essais de l’entreprise. Le vol d’une durée d’une heure se déroule sans le moindre souci.
Les essais en vol ultérieurs démontreront cependant que les réacteurs General Electric CJ610 d’origine doivent être remplacé par des Garrett TFE731. Le 31 octobre 1972 un vol d’essais se termine mal quand le prototype se disloque en vol, entraînant dans la mort son équipage sous les ordres du pilote d’essais Alain Trétout. Quelques semaines plus tard le Falcon 10 était certifié et pouvait débuter sa carrière commerciale. Un total de 195 exemplaires en furent produits auxquels il convient d’ajouter trente-et-un Falcon 100, une version améliorée. Le Falcon 10 est donc un demi échec ou une demi réussite commerciale pour son constructeur.
La Marine Nationale a pris livraison de sept avions sous le vocable de Falcon 10 MER (pour Marine Entraînement Radar) au sein de l’Escadrille 57S. Ces avions sont toujours en dotation actuellement même si leur remplacement est à l’ordre du jour, des Pilatus PC-24 suisses ayant été choisi pour ce rôle.

De nos jours de nombreux Dassault Falcon 10 / Falcon 100 volent encore un peu partout dans le monde. Cet avion est réputé très apprécié de ses pilotes qui vantent ses qualités proches de celles d’un avion de chasse. À bien des égards il est considéré comme l’ancêtre des actuels VLJ. Et dire que tout est partie d’une froide matinée d’automne voici 55 ans.
Photos © Marine Nationale
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