Donald Trump et les équipes de la Maison-Blanche sont allés trop loin dans l’idée d’épater Vladimir Poutine. Vendredi 15 août 2025 le Président des États-Unis recevait à Anchorage en Alaska le maître du Kremlin pour une série de discussions de paix, axées bien sûr autour de l’invasion de l’Ukraine souveraine. Sauf qu’une erreur diplomatique lourde a eu lieu sur le tarmac où l’Ilyushin Il-96 Camber-C officiel russe s’est posé : les Américains ont tenté un coup d’esbrouffe qui n’est pas du tout passé auprès des Russes. Pourtant habituellement avec Trump plus c’est gros plus ça passe… mais pas là.
Aussi bien pour des raisons de sécurité que de protocole le quadriréacteur long courrier officiel de la fédération de Russie, un Il-96-300PU, s’est posé sur la Joint Base Elmondorf. Outre le fait que le Boeing VC-25A connu comme Air Force One était déjà présent afin que Donald Trump puisse accueillir dignement le dictateur russe plusieurs avions étaient présents sur le tarmac, comme une démonstration de force bien peu diplomatique.


À foison des Lockheed-Martin F-22A Raptor du 3rd Wing de l’US Air Force, stationnés en Alaska, et un pauvre Northrop B-2A Spirit du 509th Bomb Wing isolé bien loin de son nid du Missouri. Ils étaient là pour impressionner le chef d’état russe, il semble qu’ils n’aient pas eu l’effet escompté. Si on en croit la presse moscovite qui depuis une dizaine de jours maintenant tourne en ridicule la démonstration de force trumpienne. Des avions qui selon la propagande d’état russe masquent mal les hésitations américaines autour de la crise ukrainienne et le malaise de la Maison-Blanche vis-à-vis du Kremlin. Je n’entrerais pas dans ces considérations diplomatiques.

Il n’en demeure cependant pas moins que oui aligner des F-22A Raptor et un B-2A Spirit sur le tarmac alaskéen pendant qu’un autre de ces bombardiers ailes volantes et quatre chasseurs de supériorité aérienne réalisent un passage basse altitude est un peu ridicule. Car même s’il s’agit là d’avions à la furtivité largement prouvée ce sont aussi des appareils d’ancienne génération. Le Raptor fut le premier chasseur furtif construit en série (rappelons que malgré sa désignation le Lockheed F-117 Night Hawk était un avion d’attaque au sol) et le Spirit le premier bombardier également furtif lui aussi construit en série. Pourtant ce sont des avions vieillissants, connus depuis une grosse vingtaine d’années. Ce n’est pas cela qui risquait de réellement impressionner Vladimir Poutine et ses conseillers. D’ailleurs dans une série de négociations diplomatiques telle que Alaska 2025 impressionner son interlocuteur n’était pas forcément une bonne idée. En même temps les mauvaises décisions c’est un peu la marque de fabrique de l’autoritaire locataire de la Maison Blanche.



Est-ce que l’US Air Force s’est ridiculisée sur ce coup là ? Sans doute pas. Car plus que sa marque c’est bien celle de l’équipe Trump qu’on voit au travers de ce coup médiatique… raté ! Au moins ça aura fait se bidonner les Russes et par les temps qui courent à Moscou c’est déjà ça de pris.
Photos © US Air Force
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