Actuellement la Força Aérea Brasileira devrait aligner vingt Saab JAS 39E/F Gripen sur les trente-six qu’elle a initialement commandé. Malheureusement pour elle ce chiffre n’est que de dix, soit la moitié du calendrier prévisionnel. Suite à ces très lourds retards elle a décidé il y a quelques jours que l’objectif de retrait du service de ses quarante-deux Northrop F-5E/F Tiger II pour 2029 ne sera pas respecté. Ils voleront donc encore durant la décennie prochaine.
Dans quelques semaines, avant la fin de l’année civile 2025, la Força Aérea Brasileira devrait retirer du service ses vingt-quatre avions légers d’attaque au sol AMX International A-1M/BM. Tout comme les Northrop F-5E/F Tiger II ces monoréacteurs sont depuis plusieurs années maintenant sur la courte liste des avions remplaçables par le chasseur d’origine suédoise localement connu comme F-39 Jaguar. Et tout comme les chasseurs d’origine américaine ils sont particulièrement usés, sauf qu’à la différence de ces derniers ils ne sont pas vraiment essentiels à la souveraineté du Brésil. Donc oui, sauf énorme surprise de dernière minute, les AMX quitteront le service actif aux alentours de Noël prochain.
La quarantaine de Northrop F-5E/F Tiger II de son côté devra encore voler au minimum six ans, voire plus logiquement sept. Rappelons que ces chasseurs ont actuellement un demi-siècle de service opérationnel dans la Força Aérea Brasileira et que malgré des chantiers fréquents de remise à jour ce sont de vieux avions désormais. Qu’à cela ne tienne le Brésil ne peut pas protéger l’immensité de son territoire en sachant pertinemment qu’il n’aura pas la pleine dotation de ses trente-six Saab F-39 Jaguar avant au plus tôt 2031.
Brasilia doit donc prochainement commander à Embraer un nouveau chantier de modernisation. Un de plus. Les Brésiliens ne les comptent même plus. Ce qui est intéressant c’est que certains spécialistes locaux prédisent que le Tiger II pourrait bien demeurer en service dans la FAB jusqu’à… ses 60 ans. C’est à dire qu’il volerait encore dans dix ans ! Malgré la robustesse et la rusticité de ce biréacteur léger c’est un avion aujourd’hui totalement dépassé.
Les fréquents retards de Saab dans le programme brésilien sont pointés du doigt par ses concurrents américains et européens sur les compétitions en Colombie et au Pérou. Il faut remarquer que malgré des annonces tonitruantes des médias la victoire du Gripen dans ces deux pays n’a été confirmée ni par l’avionneur suédois ni par les forces aériennes en question. Et si le cas brésilien avait fait capoter quelque peu les négociations. C’est en tous cas ce qu’on semble vouloir croire du côté de Dassault Aviation, la Korean Aerospace Industries, et de Lockheed-Martin. Et en attendant le Northrop F-5E/F Tiger II doit continuer de voler encore et encore au-dessus de l’Amazonie.
Photos © Força Aérea Brasileira
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2 réponses
La difficulté de Saab à fournir ces Gripens interpelle, est ce du au fait qu’il sont assemblés au Brésil? Parce que, contrairement à Dassault avec le Rafale, les commandes ne sont quand même débordante pour le moment…
C’est un tout Christian. C’est à la fois Embraer et Saab qui sur ce coup là font défauts. Mais Saab reste tout de même le maître d’œuvre dont c’est à l’avionneur suédois que revient la charge d’assumer les erreurs.