La transformation opérationnelle

Ce contenu est une partie du dossier thématique : Récits historiques et légendaires

Ni tout à fait déjà sur avions de chasse plus vraiment sur jets d’entraînement, telle pourrait être la définition de la transformation opérationnelle. Cette discipline qui s’inscrit dans la formation avancée des futurs pilotes précède leur lâché sur avion de combat.
Focus sur cette discipline méconnue qui tend à disparaître au profit des simulateurs de vols.

Une fois le macaronnage réalisé, c’est à dire la cérémonie officialisant et sanctionnant la fin de la formation avancée des futurs pilotes ceux ci ne sont pas encore aptes à voler sur avions d’armes. Pour cela ils vont devoir réaliser un minimum d’heures de vol à bord de biplaces dérivés de leur futures montures monoplaces. Ainsi dans l’Armée de l’Air ceux qui étaient jadis appelés à voler sur SEPECAT Jaguar A passaient d’abord par l’exigu cockpit du Jaguar E.

La transformation opérationnelle permet notamment de valider certaines phases techniques difficiles voire impossibles à travailler avec de classiques avions d’entraînement avancé comme l’Alpha Jet, l’Aviojet, ou le Hawk : le ravitaillement en vol, l’entraînement au tir air-air, les manœuvres de vol en patrouilles de combat, ou encore les vols en condition d’opérations extérieures.

Entrainement au ravitaillement sur Mirage 2000B.

Car le pilote en phase de transformation opérationnelle n’est plus un élève, c’est déjà un chasseur. Mais un chasseur sans expérience qui va devoir acquérir toutes ces petites ficelles qui depuis l’avènement des avions de combat à réaction fait la différence entre un aviateur et un pilote de chasse ! Durant la guerre froide par exemple il n’était pas rare de voir des pilotes américains évoluant sur Convair TF-102A Delta Dagger de transformation opérationnelle engagés dans des missions de surveillance et de défense de l’espace aérien des États-Unis.

Il est à noter que justement à cette époque les avions soviétiques de transformation opérationnelle disposaient de leurs propres noms de codes dans la nomenclature de l’OTAN.
Bien entendu comme souvent il existe des exceptions, par exemple le biplace Mikoyan MiG-29UB de transformation opérationnel à conserver son indicatif de Fulcrum.
Petit tour d’horizon des désignations spéciales :

Avec l’avènement de programmes aéronautiques ultra onéreux comme le Dassault Aviation Rafale, l’Eurofigther EF2000 Typhoon, ou encore le Lockheed-Martin F-22 Raptor la nécessité d’avoir recours à des avions de transformation opérationnelle ne se fait plus sentir. Il faut dire que depuis les années 1980 les progrès réalisés dans le domaine des simulateurs de vol a permis de s’affranchir de cette contrainte de concevoir des avions de combat à doubles commandes.

La quintessence des avions de transformation opérationnelle : le Lockheed SR-71B.

Véritables symboles de l’entraînement avancé des pilotes de combat durant la guerre froide la transformation opérationnelle aura finalement bien vécu. De nos jours cependant des avions comme le Dassault Aviation Mirage 2000B ou McDonnell Douglas F-15D peuvent aisément être considérés comme ses ultimes avatars.

PARTAGER
ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
Autres dossiers