Quand on parle d’hélicoptères légers monoturbines ce n’est jamais le constructeur auquel on pense de prime abord. Pourtant MD Helicopters est toujours bien présent sur le marché, principalement en Amérique du Nord et en Asie. L’hélicoptériste se paye même le luxe de faire évoluer ses MD-520N et MD-530N vers une motorisation commune afin de faciliter leurs ventes. C’est sur le marché militaire qu’il a le plus de peine à s’imposer !
La force de la société MD Helicopters, mais aussi d’une certaine manière sa faiblesse, c’est de n’être jamais sortie des évolutions et améliorations progressives du Hughes Model 500 dont elle a hérité. Du MD-520 au MD-900 Explorer il s’agit de machines dont l’esthétique et les grandes lignes techniques sont issues de la version civile et parapublique du Cayuse. C’est un peu comme si Airbus Helicopters s’était contenté de n’avoir qu’une seule gamme d’hélicoptères hérités de l’Aérospatiale SA.330 Puma et tirée jusqu’aux H225 et H225M. En terme d’ingénierie ce n’est pas super abouti et commercialement parlant c’est assez fragile comme position. Pourtant c’est bien ainsi qu’existe aujourd’hui MD Helicopters.
L’idée donc de l’hélicoptériste américain est que deux de ses produits phares, le MD-520N et MD-530N, disposent de la même motorisation sous la forme de la turbine «britannique» Rolls-Royce M250-C30. Il s’agit en fait du renommage de l’Allison Model 250 tout ce qu’il y a de plus américaine. La Model 250-C30 était déjà présente dans le catalogue MD Helicopters aux travers du MD-530F. Pourtant jusque là elle n’avait jamais débarqué sur la version de l’hélico équipée du système anticouple NOTAR.
Rappelons que celui-ci est en quelques sortes la réponse américaine au Fenestron français. Sauf que le NOTAR est tellement complexe à mettre en œuvre et d’une technologie fragile qu’aucun hélicoptériste autre que MD Helicopters ne l’a jamais employé. À la grande différence du Fenestron que l’on retrouve aujourd’hui sur des machines chinoises, japonaises, russes, et… américaines !
L’uniformisation des motorisations autour de la turbine M250-C30 pour les MD-520N et MD-530N doit permettre à MD Helicopters de rester à flot face à la concurrence internationale. Car sur le segment de marché des monoturbines légers ses machines ne sont pas particulièrement bien placées. Agusta-Westland, Airbus Helicopters, et Bell sont nettement plus visibles grâces à leurs best-sellers respectifs que sont les AW.109 et AW.119, H125 et H130, et, Model 407 et Model 505. En outre MD Helicopters a vu débarquer cette année sur le marché un petit nouveau très ambitieux sous la forme du Robinson R88 qui pourrait bien lui grappiller des parts de marché. Sans compter que Leonardo possède également son AW.09, anciennement connu comme Kopter SH09.
Si ses appareils à rotor anticouples réussissent tant bien que mal à se vendre sur le marché défense, là encore saturé par les géants européens du secteur et par Bell, les MD-520N et MD-530N y sont quasi absents. Les décideurs militaires semblent définitivement bouder le NOTAR. Paradoxalement les forces de l’ordre l’apprécient. C’est bien pour cela que les marchés défense et parapublique sont si différents.
Photos © MD Helicopters
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