Faudrait peut-être dire à nos amis belges que le comique de répétition c’est bien mais qu’il ne faut pas trop en abuser non plus ! Après la blague de l’exemplaire FL011 tombé en panne aux Açores et demeuré sur place dix jours voilà que le ministère belge de la défense se rend compte que son territoire est trop petit pour le nouvel avion. Outre-Quiévrain les pilotes de Lockheed-Martin F-35A Lightning II n’auraient tout simplement pas la place de s’entraîner correctement. Ne riez pas l’affaire est très sérieuse.
Je dois dire que je suis très fan du Grand Cactus, le show humoristique et satirique de la RTBF. Je me dis qu’avec les déboires belges du F-35A Lightning II les rédacteurs de l’émission ont matière à sketchs au moins pour les six mois à venir. Car actuellement ce n’est pas une fois par mois ou même par semaine que l’avion de 5e génération nous offre en Belgique matière à blagues et à chambrages. C’est plutôt deux ou trois fois dans la même semaine.
Dernier écueil l’annonce du ministère de la défense de Bruxelles autour de la recherche de partenariats avec des pays utilisateurs du chasseur furtif de Lockheed-Martin. On parle actuellement de pistes avec l’Italie, la Norvège, ou encore les Pays-Bas. Les généraux belges estiment désormais que leur pays est trop petit pour permettre d’assurer correctement l’entraînement avancé et la transformation opérationnelle des pilotes de F-35A. Les 30 528 kilomètres carrés du territoire belge seraient trop faibles pour permettre aux pilote de s’entraîner correctement. L’argument pourrait parfaitement être recevable.
Le conditionnel est important car il faut se souvenir qu’avec des chasseurs précédents comme le General Dynamics F-16A/B Fighting Falcon ou avant lui le Dassault Mirage 5 le territoire et l’espace aérien, tous deux inchangés actuellement, étaient largement suffisant. Ce qui allait pour ces deux jets de combat monoréacteur n’irait donc pas pour le nouveau jet de combat monoréacteur. Les négociations sont menées par Bruxelles par le toujours sémillant et ô combien sympathique ministre de la défense Théo Franken. J’imagine d’ici la tête de ses homologues italiens, néerlandais, ou encore norvégiens quand il va leur dire que la Belgique est trop petite pour le F-35A Lightning II. Ou inversement. Là où les pourparlers avec les Pays-Bas deviennent risibles c’est que le ministère belge de la défense ne propose pas que les vols d’entraînement se déroulent conjointement entre les deux pays mais bien dans le seul espace aérien néerlandais. Le territoire des Pays-Bas c’est 42 677 kilomètres carrés donc guère plus que celui de la Belgique.
Le seul point positif cette semaine pour le Lockheed-Martin F-35A Lightning II en Belgique nous vient du FL011. Ses vacances aux Açores sont terminées. Il est (enfin) arrivé à Florennes ce vendredi 24 octobre 2025 dans l’après-midi. L’Armée de l’Air et de l’Espace pourrait proposer à la Composante Air et Espace de venir s’entraîner en France mais il est à craindre que dans nos 550 000 kilomètres carrés le F-35A Lightning II se sente un peu trop petit… vous ne croyez pas ?
Affaire (bien évidemment) à suivre.
Photo © Composante Air et Espace
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16 réponses
Et si la belgique est trop petite,
Qu’en est il de la suisse en vue de relief?
Même problème, même si les pilotes suisses ont l’habitude de voler aussi au dessus de l’est de la France essentiellement en Franche-Comté. D’ailleurs un F-18 s’y était écrasé en 2015 dans le Doubs. Après la Suisse ne fait pas partie de l’OTAN donc elle n’a pas d’obligations otanienne et son aviation fait moins de rotations.
Ce n’est pas un problème… Aux heures de bureau, celles que pratique l’aviation helvétique, la Suisse est plate. Les montagnes ne réapparaissent que lorsqu’on lève la tête du boulot, c’est à dire entre midi et 2, le soir après 18 heures, et pendant le ouiquende.
Et pour la France vous pouvez presque doubler la surface car il y a un grand espace aérien disponible au dessus de l’Atlantique et de la Méditerranée . Moi aussi je ne comprends pas le problème car du temps des F-16 l’espace aérien de la Belgique était le même. Le F-35 est-il nul en virage? Met-il 100km à faire demi-tour ? Je plaisante. Le plus logique serait qu’ils s’entraînent aux côtés de leur voisin néerlandais. Ils auraient même le droit à un grand espace aérien au dessus de la mer du nord.
Ce ne serait (conditionnel présent) pas en raison de la taille du pays, mais en raison du bruit généré par le F35, en effet cela devrait (toujours conditionnel présent) gêner certains…
Je les “comprends”. Mes parents sont survolés par les Rafales de la base de Luxeuil tout les mardi à partir de 18h pendant 15 à 30 mn. Ça dépote. Pour compenser c’est devenu l’apéro Time 🙂
Au niveau comique, il faut essayer PE, il s’est fait la spécialité d’évoquer la vie publique belge.
Le problème c’est que pour aller en Norvège ou en Italie il faut voler longtemps, le risque est d’avoir des pannes en transit au-dessus de la France, du Danemark et de devoir laisser des F35 au sol à chaque fois… Le personnel au sol belge (que je salue) va pouvoir découvrir l’Europe pour aller secourir ses avions abandonnés épars sur x terrains.
Et comme le dit Stef, ce qui est vrai pour la Belgique l’est aussi pour la Suisse car le principal soucis du F-35 serait le bruit qu’il génère, bien plus désagréable et élevé que celui d’un F-16… Pas simple avec la réverbération des Alpes alentours. Mais ça, il fallait y penser avant…
Donc, si je comprend bien, plutôt que de casser les oreilles de ses administrés, l’état belge préfère casser les oreilles de ses voisins…
Accessoirement, au dessus de la mer, ça dérange beaucoup moins de monde. Et il y a des côtes en Belgique non? Mais peut-être ont-ils peur de voir un de leur appareil finir à la flotte.
Il y a surtout une seule côte en Belgique, celle de la Mer du Nord, 60 km dont l’espace aérien ne s’enfonce pas à plus d’une cinquantaine de kilomètres au large. La taille d’un département français de taille moyenne en gros.
Bonjour Dimitri,
Donc pour vous et ceux ayant la même vue sur le F-35, la taille du pays, pour le F-16 ou le Rafale cela n’aurait pas été un problème.
Votre hargne sur le F*35 vient qu’une majorité de pays ignore le Rafale lors de la commande il y a dix ans et six ans pour la Belgique ou Dassault n’a même pas soumissionné pour son fétiche volant et pourtant, il avait toutes ces chances (une majorité de pilote était en sa faveur.) si le constructeur avait accepté comme pour l’Inde des modifications destinée a leur arme atomique gravitationnelle…
Il est vrai que pour l’Inde la commande est tout autre que celle des Belges.
Bonne journée.
Si vous lisez l’un de mes commentaires précédents vous pouvez remarquer que je me demande aussi comme vous pourquoi c’est un problème aujourd’hui pour le F-35 alors que ce n’en était pas un pour le F-16.
Et puis en ce qui concerne la bombe atomique, jamais les États-Unis n’aurait accepté qu’un Rafale puisse emporter une B61-12. Donc si la Belgique choisissait le Rafale elle aurait dû dire, a priori, adieu à la bombe. Donc la balle était loin d’être uniquement dans le camp de Dassault.
Dans ma prime jeunesse, fin des années ’60, j’allais souvent chez mes grands parents qui habitaient au sud de Charleroi. J’y ai connu pas mal de ‘bangs’ supersoniques. Les habitants avaient toujours peur pour leurs vitres (en simple vitrage). Une sacrée époque… Il s’agissait sans doute de F-104 venant de Florennes.
Très vite les vols supersoniques ont été interdits pour les entrainements au dessus du territoire, prière d’aller au dessus de la mer du nord ! Donc aller faire joujou au-dessus de la mer du nord est probablement encore faisable aujourd’hui avec les F-35.
Il faut dire que la densité de population en Belgique est très élevée et beaucoup d’habitants ne supportent plus aucune nuisance, même parfois le champ des coqs est critiqué par certains ! Alors que dire du hurlement du F-35…
Il n’y a pas de solution facile à présent que l’erreur originelle (l’achat) a été commise.
Je plains les Suisses, ils ont de superbes lacs mais pas de mer proche, je sens que ce sera encore plus difficile pour eux.
Ah, cette belle affirmation pleine d’enthousiasme : « Le F-35 va révolutionner nos capacités ! » Il faut dire qu’avec un espace aérien belge à peine suffisant pour tourner en rond trois minutes sans sortir du pays, il fallait bien un avion de combat de cinquième génération. En réalité, cette déclaration n’est rien d’autre qu’un joli prétexte, bien emballé, pour justifier l’achat de cet engin à prix d’or. Car ce n’est pas comme si notre force aérienne n’avait jamais su s’entraîner sérieusement.
Et d’ailleurs, on peut se poser une question toute bête : comment faisaient nos pilotes avant l’arrivée du F-35 ? L’espace aérien belge, miraculeusement plus grand à l’époque ? Spoiler : non. Les F-16, eux aussi, s’entraînaient ici et ailleurs, sans que cela pose problème. Et pourtant, les caractéristiques de vol sont similaires, les conditions opérationnelles quasiment identiques. Mais bon, il fallait bien un argument de plus pour justifier l’injustifiable.
Depuis des décennies, nos pilotes font leurs valises pour s’exercer dans divers coins d’Europe : Norvège, France (ah, Solenzara dans les années 70…), Italie, Espagne pour le TLP, sans oublier la Crète pour les grands classiques au soleil. Plus loin encore : Nellis aux États-Unis pour Red Flag, le Canada pour les longues campagnes. Bref, ça volait, ça s’entraînait, ça fonctionnait.
Mais voilà que débarquent les F-35 – livrés avec tambour, trompette et bug fixes en option – et là, tout se complique. Traverser l’Atlantique devient un défi technique. On en envoie quatre ? Trois arrivent. Statistiquement, c’est déjà une catastrophe ; logistiquement, c’est une blague. Dix jours de panne à l’aller, dix jours au retour. Vingt jours d’immobilisation pour un avion supposé incarner la fiabilité et l’innovation. Et même pas besoin de ce pseudo-fameux bouton magique qui clouerait l’avion au sol : il tombe en panne tout seul. Sans parler des frais, car poser un avion sur un tarmac étranger, ce n’est pas cadeau : taxes d’atterrissage, services au sol, et tous les petits suppléments qui font plaisir.
Évidemment, tout ce cirque a un coût. Et ce coût, il fallait bien le faire passer. Notre ministre – jamais à court de créativité quand il s’agit de maquiller l’absurde – a donc trouvé une solution brillante : confier l’entraînement de la composante aérienne… à l’OCASC. Oui, l’OCASC, ce charmant organisme social de la Défense belge, connu pour son catalogue de destinations de vacances plutôt que pour ses simulateurs de guerre aérienne.
Résultat ? Nos valeureux pilotes et mécanos pourront reprendre leurs circuits touristiques à travers l’Europe. Exit les États-Unis et le Canada, devenus trop risqués, trop coûteux, trop aléatoires. Désormais, l’action se passe plus près : Espagne, Italie, Norvège, Crète… On hésite même à envisager le Maroc – qui offre pourtant de vastes espaces aériens idéaux – mais imaginez un peu la scène : un F-35 en panne, suspendu au-dessus de la Méditerranée… Ce serait gênant.
Quant à la France ? Oh non, surtout pas. Trop de voyelles nasales, peut-être. Ou plus probablement, une francophobie tenace chez notre ministre, qui semble préférer n’importe quelle autre destination, pourvu qu’on n’y parle pas trop bien notre deuxième langue nationale.
Et puisque l’Europe offre des crédits pour acheter du matériel de défense européen, on pourrait s’attendre à ce qu’un ministre un tant soit peu cohérent s’en serve. Mais non, trop simple. L’astuce trouvée, c’est d’acheter des F-35 américains… en les faisant assembler en Italie. Un petit détour fiscal pour faire croire qu’il s’agit d’un produit européen. Le vernis européen pour un produit 100 % made in Lockheed. Une escroquerie en trois actes.
Mais que voulez-vous ? Il fallait bien sauver les apparences. Et surtout, continuer à envoyer l’argent du contribuable belge directement chez nos « amis » américains. On pourrait presque croire que notre ministre a des miles accumulés chez Lockheed Martin.
Je suis désolé – ou plutôt non, parfaitement lucide – mais je suis profondément amer face à ce ministre. Ce monsieur qu’on a nommé ministre, parce que de mon point de vue, il ne représente ni la Défense, ni ceux qui la servent au quotidien. Il représente une posture, un agenda, une politique d’image. Un pion bien aligné sur l’échiquier de ses propres ambitions.
Et ce F-35 ? Il servira peut-être à quelque chose. À part, bien sûr, pour transporter l’engin également très furtif qui n’est pas stationné à Kleine-Brogel. Pour le reste, il restera un jouet aussi clinquant qu’inutile, tout droit sorti d’un catalogue de prestige.
Conclusion
Le F-35, ce n’est pas un outil de défense : c’est une opération de communication à 4 milliards. Un exercice de style politique. Un emballage high-tech pour un vide stratégique.
Mais tout va bien : sur PowerPoint, tout vole.
Merci d’avoir regardé cette vidéo – ou lu jusqu’au bout !
Si vous avez des questions, des doutes, ou des problèmes d’atterrissage… postez-les dans les commentaires.
Cher ami, quel cri du coeur ! Vous décrivez une situation navrante… au plus haut point. Comme nous pouvons le faire avec la situation politique et financière de la France en ce moment.. Mais revenons à l’aéronautique, Arnaud veille…
Je crains que ce F-35 ne soit pour beaucoup de pays un vrai miroir aux alouettes. La vérité sur les coûts réels après 2 ou 3 ans d’exploitation risquent de faire très mal !
Mais non vous n’avez rien compris.
Comme le F-35 est un avion furtif les belges ne le voit pas sur les radars et donc les pilotes se perdent et vont visiter les (petits) voisins…..
bon ok je sort
Bonjour à tous,
Le Rafale lui n’aurait donc pas rendu le pays trop petit alors que les militaires des Pays-Bas, de Belgique et du Danemark dès l’arrivée du premier F-104 estimaient que les zones militaires destinées à l’entraînement étaient bien trop restreintes d’où des milliers d’heures de vol au-dessus de la mer du Nord et de l’Allemagne et parfois même au Canada.
L’armée de l’air et de l’espace très française ne tiendrait seul que quelques heures, elle aura besoin des ces petits pays aux frontières bien trop étroite.
Tout comme la Grande-Bretagne, elle fut heureuse d’avoir des centaines de pilotes français, Belge et surtout polonais en 1940 pour la bataille d’Angleterre.
Sans rancune.
bonjour tout le monde
cet article et tous ceux qui en parlent de cette blague belge nous font tous sourire, mais je me pose la question, comment est il possible qu’un pays soit trop petit pour le F35?
Le F16 arrivait bien a voler dans ce pays il me semble, alors qu »est ce qui change finalement? a part la technologie qui n’a rien a voir.
a supposer que si la belgique avait achete des Rafales, le probleme aurait il ete le meme ?