Le Président des États-Unis Donald Trump pousse peut-être un peu loin le principe du «plus c’est gros plus ça passe». Ce samedi 25 octobre 2025 l’US Department of War a officialisé le fait que l’USS Gerald R. Ford fonçait désormais vers la zone Antilles Caraïbes afin de renforcer les moyens militaires sur place. Ses cinq escadrilles d’avions de combat embarqués représentent à eux seuls plus de moyens que ce que la Colombie et le Venezuela peuvent aligner à eux deux. C’est clairement une démonstration de force.
Disposer de l’USS Iwo Jima et de ses avions d’attaque au sol AV-8B Harrier II semblait déjà être une idée assez folle. Mais alors là déployer le plus puissant porte-avions de l’arsenal de l’US Navy, on atteint des sommets. Car rappelons que les opérations américaines dans l’arc caribéen et aux Antilles sont sensées mettre à mal les exportations de cocaïne depuis la Colombie et le Venezuela. À quoi peuvent bien servir des F/A-18E/F Super Hornet et des EA-18G Growler dans un tel scénario ? Sauf si la guerre contre le narcotrafic n’est en fait qu’un leurre.
C’est ce que déclarent désormais les hauts responsables colombiens et vénézuéliens qui craignent qu’avec l’USS Gerald R. Ford la Maison-Blanche ne veuille les destituer et placer leurs pays sous administration de l’Oncle Sam. Pour autant le porte-avions et sa centaine d’aéronefs ne sont pas encore en zone Antilles Caraïbes. Lorsque l’ordre leur a été donné ce vendredi 24 octobre 2025 de la rejoindre ils se trouvaient encore en Méditerranée occidentale, après un passage en Adriatique. Bien sûr les porte-avions ne navigue pas seul. Il est accompagné des destroyers lance-missiles USS Bainbridges, USS Mahan, et USS Winston S. Churchill. L’USS Roosevelt qui l’accompagne n’a lui pas été signalé quittant la zone Méditerranée où il croise habituellement.
Outre la charge de protéger l’USS Gerald R. Ford et ses avions et hélicoptères embarqués ces trois destroyers lance-missiles représentent une puissance de feu considérable. Leur armement de base est le missile de croisière BGM-109 Tomahawk, d’une redoutable précision.
Selon les premières estimations du Pentagone les navires de guerre devraient arriver en mer des Caraïbes aux alentours de jeudi. Cela laisse le temps aux aviations colombiennes et vénézuéliennes de s’y préparer. Cependant ni les A-37B Dragonfly et les Kfir colombiens ni les F-16A/B Fighting Falcon et les Su-30MK2 Flanker-C vénézuéliens ne pourront faire grand chose contre eux. En cas d’affrontement direct ils auraient toutes les probabilités d’être balayés par les pilotes et équipages de l’aéronavale américaine.
Affaire à suivre.
Photo © US Navy
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5 réponses
Bonjour Arnaud et les passionnés
Personnellement, je n’aime pas ces démonstrations de force en montrant ses gros bras, surtout quand elles s’accompagnent de la destruction de navires et de leur équipage, certes de trafiquants de drogue que je ne porte absolument pas dans mon cœur, mais parce qu’elles sont menées en dehors de tout fondement juridique ce qui est l’un des principes de base de nos démocraties. Que les navires soient arraisonnés et les trafiquants traduits devant la justice puis condamnés à de lourdes peines, très bien, mais on ne peut pas tuer des gens ainsi, froidement, en exhibant ensuite les films sur les chaînes info, on n’est pas au Far West.
Et par ailleurs, je crains comme vous le soulignez que Trump et sa clique veuillent déstabiliser puis destituer des régimes sud-américains, qu’ils soient légitimes ou non ce sont à leur peuple de juger, et ce sans mandat international. On revit les activités pas moins illégales de l’époque Kissinger et consorts qui ont mené à la montée de dictatures au Chili, en Argentine etc.
Désolé pour ce coup de gueule peu aéronautique et donc hors sujet, mais je tenais à le faire.
La guerre contre le narco-trafic est certes une noble cause. Après, les moyens colossaux déployés par les US ne sont-ils pas disproportionnés ? Faut-il deux porte-avions nucléaires pour neutraliser quelques hors-bord et autres voiliers supposés transporter de la drogue ? J’ai la guerre du Vietnam et celle d’Afghanistan en tête : aujourd’hui comme hier, la force de frappe US m’a l’air inadaptée par rapport à la menace : un marteau pilon pour écraser quelques guêpes.
Et si c’est pour « envahir » le Venezuela à coup de F-35 pour renverser son régime politique, le rapport de force est là aussi disproportionné.
Donald Trump, encore candidat pour le prix Nobel de la Paix ?
« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». (Corneille)
Une question me taraude. Pour l’instant c’est de la gesticulation trumpienne. Normalement pour engager une action militaire d’envergure hors action de défense ou en fonction d’accord de défense. Trump doit avoir l’accord de l’assemblée. Il me semble qu’il ne l’a pas pour l’instant. Va-t-il s’associer sur la Constitution ?
Oups beaucoup d’actions intempestives du correcteur automatique
Dire que ce sont les démocraties qui mettent ces fous au pouvoir. Se vanter de tuer est une chose horible quand on est president.
Pour un pays qui sombre dans le shundown donc sans budget, on dépense beaucoup en ces temps incertains, le mid term va peut etre remettre les pendules a l’heure.
Pas sur que des f35, 22… soient utiles à la situation.
Un drone reaper serait-il pas mieux pour faire le meme carnage