L’insularité du Japon a toujours représenté un enjeu majeur dans ses engagements militaires et c’est la raison pour laquelle ce pays s’est doté dès les années 20 d’une vaste flotte d’hydravions pour des missions aussi différentes que la patrouille maritime, la reconnaissance voire même dans certains cas la chasse. Avec les besoins croissants qu’elle ressentait suite aux désirs expansionnistes du pay,s la Marine Impériale nippone se dota de nouveaux appareils dans le courant des années 30, et plus encore au début des années 40. Parmi ces appareils, on retrouve l’appareil d’observation nocturne Aichi E10A.
Au début de l’année 1934, l’état major de l’aéronavale japonaise fit savoir qu’elle recherchait un nouvel hydravion à coque de reconnaissance et d’observation nocturne destiné à être embarqué à bord des navires de guerre, et notamment des porte-avions. Deux constructeurs furent retenus : Aichi et Kawanishi. Dans les deux cas le programme portait la désignation de programme expérimental 6-Shi.
L’appareil d’Aichi se présentait sous la forme d’un hydravion à coque biplan monomoteur. La propulsion était assuré par un moteur de douze cylindres en W type 91 d’une puissance de 650 chevaux usiné par Aichi, et entraînant une hélice à quatre pales en bois. La structure de l’appareil, assemblé en bois entoilé et métal, disposait d’une voilure repliable permettant l’entreposage de l’appareil dans les hangars des navires. Destiné à l’observation de nuit il emportait un puissant phare amovible sous le plan inférieur de l’aile. L’armement de l’hydravion se composait d’une mitrailleuse mobile type 89 d’un calibre de 7.7mm installé à l’air libre dans le nez. Le prototype de l’appareil, désigné Aichi AB.12 réalisa son premier vol en décembre 1934.
A cette époque, l’appareil fut mis en concurrence avec le prototype de Kawanishi et remporta le marché. L’AB.12 devint E10A. Celui-ci fut commandé en série à quinze exemplaires. Les premiers exemplaires firent leur entrée dans les unités de combat de la Marine Impériale en août 1936. A cette époque l’E10A était la machine la plus évoluée en Asie. Plusieurs de ces appareils furent utilisés pour des missions de surveillance nocturne des ports chinois lors de l’invasion de ce pays par le Japon.
Lents et peu maniables, les Aichi E10A représentaient des cibles potentiels pour la chasse chinoise, ce qui explique que ces hydravions volèrent dès 1937 sous la protection de chasseurs Mitsubishi A5M. Malgré ses défauts l’hydravion japonais resta en service en première ligne jusqu’en novembre 1941. Quelques jours seulement avant que le Japon n’attaque les États-Unis à Pearl Harbour les Aichi E10A furent rapatriés dans l’archipel afin de servir pour des missions de patrouille côtière de nuit.
Ils furent finalement retirés du service en mars 1942, laissant la place au Kawanishi E11K, et à une version profondément améliorée, l’Aichi E11A. Bien que n’ayant vraisemblablement jamais rencontrés les forces américaines les Aichi E10A furent désignés Hank dans la nomenclature des Alliés.
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