Douglas A-26 Invader

Fiche d'identité

Appareil : Douglas A-26 Invader
Constructeur : Douglas Aircraft Company
Désignation : A-26
Nom / Surnom : Invader
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1944
Pays d'origine : Etats-Unis
Catégorie : Bombardiers avant 1950
Rôle et missions : Bombardier léger

Sommaire

“ un bombardier léger optimal ”

Histoire de l'appareil

Le Douglas A-26 Invader constitue l’un des bombardiers légers bimoteurs les plus polyvalents et endurants de l’histoire de l’aviation militaire américaine. Conçu pour succéder aux Douglas A-20 Havoc en fin de guerre 39-45, il alliait puissance de feu, vitesse élevée et modularité d’emport, s’inscrivant dans une nouvelle génération d’appareils capables d’opérer efficacement aussi bien à basse qu’à moyenne altitude, de jour comme de nuit. Bien que sa participation à la Seconde Guerre mondiale fût relativement limitée dans le temps, il connut une exceptionnelle longévité, étant engagé dans les conflits de Corée et du Vietnam, et restant en service opérationnel jusqu’au début des années 1970, voire au-delà dans certains rôles spécialisés.

Le programme débuta officiellement en juin 1941 avec la commande de trois prototypes, à un moment où les États-Unis, bien qu’encore non engagés dans le conflit mondial, anticipaient une montée rapide des besoins en moyens d’attaque tactique. Le premier prototype, désigné XA-26, vola le 10 juillet 1942. Il se présentait comme un bombardier moyen conventionnel, doté d’un nez vitré pour le bombardier-navigateur et d’un armement défensif classique. Le second prototype, XA-26A, prenait une orientation tout à fait différente. Conçu comme un chasseur nocturne, il comportait quatre mitrailleuses de 12,7 mm dans une tourelle dorsale télécommandée, ainsi que quatre canons de 20 mm logés dans le fuselage ventral. Le troisième prototype, XA-26B, séduisit finalement le commandement américain. Armé initialement d’un canon de 75 mm monté en nez fixe, celui-ci fut rapidement remplacé par six mitrailleuses lourdes, complétées par deux tourelles télécommandées (dorsale et ventrale), chacune équipée de deux mitrailleuses.

Cette modularité remarquable, signature du Douglas A-26, permit de décliner plusieurs configurations selon les besoins opérationnels. Les ailes pouvaient être équipées de jusqu’à dix mitrailleuses supplémentaires, montées par paires, ainsi que de paniers à roquettes ou de réservoirs largables. La charge offensive typique pouvait comprendre près de 2 700 kg de bombes internes et externes, assorties de seize roquettes de 127 mm HVAR pour l’attaque au sol.

La première version de série, le A-26B, entra en service en 1944. Produite à 1 355 exemplaires, elle comportait un nez plein avec mitrailleuses fixes orientées vers l’avant, en remplacement du poste de bombardier. Cette configuration se prêtait tout particulièrement aux attaques en piqué ou en vol rasant contre les convois, les ponts et les installations fortifiées. Le baptême du feu du A-26B eut lieu le 19 novembre 1944 en Europe, au sein de la 9th Air Force. Dans les mois suivants, il fut également intégré aux forces aériennes du théâtre Pacifique, où sa vitesse et sa puissance de feu le rendirent redoutable contre les colonnes japonaises et les bases côtières.

Le A-26C, introduit en 1945 et produit à 1 091 exemplaires, représentait une version alternative destinée aux missions de bombardement de précision. Il rétablissait le nez vitré pour permettre l’embarquement d’un bombardier-navigateur et se distinguait par un armement offensif légèrement réduit. Cette variante, souvent engagée à moyenne altitude, complétait l’usage plus tactique de la version B. Avec l’unification des désignations dans l’US Air Force après 1947, la catégorie « A » (Attack) fut supprimée, et les A-26 survivants furent officiellement renommés B-26. Cette désignation, qui pouvait prêter à confusion avec celle du Martin B-26 Marauder, resta néanmoins en vigueur jusqu’au retrait final des appareils dans les années 1960.

Durant la guerre de Corée, les B-26 Invader jouèrent un rôle essentiel, tant pour les attaques nocturnes que pour les missions d’interdiction sur les voies ferrées, les ponts et les dépôts logistiques nord-coréens. Capables de voler à basse altitude à plus de 570 km/h, avec une bonne maniabilité pour leur gabarit, ils devinrent l’un des vecteurs d’attaque les plus employés durant les phases critiques du conflit. L’un d’eux eut même l’honneur de réaliser le dernier bombardement du conflit avant l’entrée en vigueur de l’armistice en juillet 1953. Leur aptitude à intervenir de nuit et leur résilience sous le feu ennemi consolidèrent leur réputation auprès des équipages.

Le Douglas A-26 Invader possédait des dimensions comparables à celles des autres bimoteurs de sa catégorie : une envergure de 21,3 mètres, une longueur de 15,2 mètres et une surface alaire d’environ 50,2 m². Propulsé par deux moteurs Pratt & Whitney R-2800 Double Wasp de 2 000 chevaux chacun, il atteignait des vitesses proches de 570 km/h, avec un plafond opérationnel de plus de 6 500 mètres et un rayon d’action tactique supérieur à 2 250 km. Son équipage se composait généralement de trois membres (pilote, bombardier ou mitrailleur avant, et mitrailleur arrière), mais cette configuration variait selon la version et le théâtre d’opération.

Si sa participation à la Seconde Guerre mondiale fut brève, l’A-26 connut une carrière opérationnelle remarquable par sa longévité. Dans les années 1960, plusieurs Invader furent remis à niveau dans le cadre du programme On Mark Engineering, aboutissant à la création des variantes B-26K Counter Invader, modernisées pour des opérations de contre-insurrection. Ces appareils furent engagés par les États-Unis en Asie du Sud-Est, notamment au Laos et au Vietnam, pour des missions de harcèlement et de soutien direct. Là encore, l’appareil démontra son utilité tactique dans des conditions d’environnement difficiles et face à des réseaux de défense dense.

Au total, 2 446 exemplaires de l’Invader furent produits entre 1942 et 1945. Son adaptabilité, sa puissance de feu, et ses performances en firent un chasseur-bombardier d’exception, capable de s’adapter à l’évolution des doctrines militaires et des menaces sur plusieurs décennies. À la fin de sa carrière militaire, plusieurs appareils furent revendus à des opérateurs civils, convertis en avions de lutte anti-incendie ou utilisés pour des missions de reconnaissance et d’essai en vol.

Le Douglas A-26 Invader incarne ainsi une transition décisive dans l’histoire de l’aviation d’attaque : celle d’un appareil préfigurant les vecteurs polyvalents de l’après-guerre, à la croisée des chemins entre les bombardiers classiques et les futurs chasseurs d’assaut multirôles. Sa silhouette racée et son efficacité opérationnelle lui valurent de figurer parmi les rares avions américains à avoir été engagés dans trois conflits majeurs consécutifs, avec un succès constant. Plusieurs exemplaires restaurés sont encore visibles aujourd’hui dans des musées comme le National Museum of the United States Air Force ou maintenus en état de vol lors de meetings historiques aux États-Unis et en Europe.


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Photos du Douglas A-26 Invader

Caractéristiques techniques

Modèle : Douglas A-26B Invader
Envergure : 21.33 m
Longueur : 15.45 m
Hauteur : 5.63 m
Surface alaire : 50.20 m2
Motorisation : 2 moteurs Pratt & Whitney R-2800-27
Puissance totale : 2 x 2000 ch.
Armement : 20 mitrailleuses de 12,7 mm
1.815 kg de bombes en soute
910 kg sous voilure
Charge utile : -
Poids en charge : 15876 kg
Vitesse max. : 571 km/h
Plafond pratique : 9600 m
Distance max. : 2900 Km
Equipage : 3
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Profil couleur

Profil couleur du Douglas A-26 Invader

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Douglas A-26 Invader
Fiche éditée par
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Claudio
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Vidéo du Douglas A-26 Invader

Douglas A-26 Invaders et leurs équipages en action