L’US Air Force bloquée par le froid et la neige

Depuis un mois environ maintenant, une bonne partie de la côte est et le nord des États-Unis sont totalement soumis à un épisode hivernal extrême. Des températures polaires, des chutes de neige à foison, des couches de verglas épaisses rendent l’activité humaine, économique, et industrielle très pénibles. Même les aéroports de JFK et Boston ont un temps été obligés de fermer leurs pistes.

L’US Air Force n’est pas en reste. En effet, depuis le début du phénomène l’aviation militaire américaine fonctionne au ralenti. Seuls les avions strictement nécessaires volent. La plupart des missions d’entraînement ont été annulée, de même que certaines liées à la logistique à l’intérieur du pays. Bien évidemment les avions qui transportent du matériel ou des personnels vers les zones d’opérations extérieures comme l’Afghanistan ou Djibouti décollent toujours, mais avec difficultés.

Même l’US Air Force Academy, la célèbre école de formation, implantée dans le Colorado connait des plages horaires de vols annulés. Les nombreux General Dynamics F-16 et Boeing KC-135 de l’US Air National Guard ne prennent quasiment plus les airs, sauf en alerte. Le gros de l’activité de transport interthéâtre est désormais dévolu aux unités basées en Californie ou au Texas. Même les puissants Lockheed C-5M ne peuvent plus décoller (voire photo ci-dessus) correctement. Autant dire que la situation n’est pas à la fête pour les mécaniciens qui doivent redoubler d’effort pour entretenir le parc aérien américain.

Alors on pourrait raisonnablement se demander si une telle météo pourrait arriver en France métropolitaine. La réponse est non. Tout comme l’Espagne, le Portugal, ou l’Irlande, notre pays est « protégé » par le Gulfstream, un puissant courant marin qui remonte une eau tempérée en provenance du golfe du Mexique. Ce bouclier naturel protège notre climat. C’est ce qui nous évite de connaître des températures polaires, même au plus fort de l’hiver. Les Bretons le savent bien, eux pour qui le thermomètre descend rarement bien bas.

Photo (c) US Air Force


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 Responses

  1. Le phénomène dont parle Arnaud est un «vortex polaire», soit une masse d’air arctique relativement stable qui descend plus bas que d’habitude. La zone de contact entre cette masse d’air très froid et l’air humide qui remonte du Golfe du Mexique provoque d’abondantes chutes de neige et de verglas. Au Canada, nous sommes habitués à de telles conditions hivernales et sommes équipés en conséquence, mais nos voisins du sud sont plus désarmés face à ces caprices de la nature. La perturbation des vols commerciaux dans le nord-est des USA a toutefois eu un effet domino sur l’ensemble des plaques tournantes nord-américaines et plus particulièrement sur les aéroports internationaux de Toronto et de Montréal. À Québec même, bien que le mercure ait oscillé autour de -25C pendant une semaine, la plupart des activités se sont poursuivies tant bien que mal et la température est maintenant revenue à la normale. Le printemps reviendra dans quelques mois… Nos cousins français bénéficient effectivement de la chaleur du Gulfstream mais les changements climatiques pourraient bien, de l’avis des spécialistes, perturber ce courant marin et même l’arrêter. Comme la France est sensiblement à la même latitude que le Québec méridional, on peut s’imaginer le reste… mais espérons que nos dirigeants se réveilleront avant d’en arriver là.

    1. Oh non Marcel ne me dis pas que la France va se mettre à ressembler au Québec. J’ai pas envie de parler comme Garou ou Robert Charlebois… Plus sérieusement en effet le Gulfstream commence à connaitre quelques « ratés », et c’est ce qui entre autre explique l’apparition momentanée de zones de convergences météo dans l’Atlantique nord. Un peu à la manière du fameux « pot au noir » de l’Atlantique sud, mais sur des durées très courtes. Certains scientifiques, notamment français, ont établi également une corrélation avec la recrudescence des vagues scélérates, qui se forment plus aisément dans les régions océaniques où la température change.
      Tout cela pourrait entraîner des changements notables dans la circulation des navires, mais aussi des avions, principalement les avions de ligne. C’est un phénomène inquiétant, et on est en droit de se demander s’il n’est pas déjà trop tard pour inverser réellement la donne. La balle est désormais dans le camp des politiques et des institutionnels, à eux d’essayer de transformer l’essai.

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