Que vont devenir les Gazelles serbes ?

Véritables reliquats de la guerre froide, à l’époque où la Yougoslavie titiste s’approvisionnait en matériels militaires aussi bien auprès des Soviétiques que des Européens ou des Américains, l’aviation serbe peine actuellement à se maintenir à un niveau technologique raisonnable. Les causes sont multiples. Bien entendu, elle paye encore les exactions commises par certains durant la guerre civile qui vit l’éclatement du pays et la naissance de plusieurs républiques, mais cela n’explique pas tout. En effet, la Serbie est petit à petit revenue dans le concert des nations, au point même d’être actuellement un sérieux candidat à l’élargissement européen.

Cependant sa défense nationale et notamment son aviation militaire souffrent. Au point que de nombreux parlementaires serbes se demandent combien de temps encore elle pourra conserver ses aéronefs. L’exemple le plus frappant concerne les hélicoptères, et notamment le cas des quarante deux Gazelles dont on peut se demander pendant combien de temps encore elles pourront assurer les missions de lutte antichar et de reconnaissance armée. Celles-ci sont en fait d’anciens hélicoptères SA-341 et SA-342 construits sous licence par Soko à l’ère communiste. À l’époque, les militaires yougoslaves les avaient surnommé Partizan, en référence à la résistance contre l’oppression nazie.

À la différence des appareils volants sous les couleurs françaises, les Gazelles serbes emportent comme principale arme antichar le missile russe 9M14M Malyutka, mieux connu sous sa désignation OTAN d’AT-3 Sagger. Ceux-ci avaient été initialement pensés pour l’hélicoptère soviétique Mil Mi-24 Hind. Le couple Gazelle-Sagger (voir la photo ci-dessus) a largement démontré ses capacités durant la guerre civile yougoslave où il fut employé aussi bien contre les forces rebelles que contre celles chargées de l’interposition.
Seulement voilà, le système d’arme est désormais vieillissant et les militaires serbes aimeraient bien pouvoir rétrofiter leurs Gazelles. Il faut souligner qu’il s’agit là des seuls et uniques hélicoptères de combat, les Mil Mi-8 et Mi-17 n’étant plus employés que pour les seuls missions de transport et de manœuvres.

Il ne reste plus qu’à savoir dans quelles conditions un tel chantier pourrait exister. Si celui-ci serait porté par Airbus Helicopter ou un autre hélicoptériste ? Et aussi comment serait-il financer, la Serbie n’étant membre ni de l’UE ni de l’OTAN elle ne pourrait bénéficier d’aides économiques de leurs parts.
Reste alors la possibilité du remplacement des Gazelles par un hélicoptère de combat de nouvelle génération, type Apache ou Tigre, mais là ce sont les fonctionnaires de l’économie de Belgrade qui s’y opposent.

Photo © ministère serbe de la défense.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

Une réponse

  1. D’après son concepteur-ingénieur d’essai, bien entretenue, ça peut voler indéfiniment…
    Maintenant les politiques et les militaires voudront sûrement du matériel moderne, maintenant à quel prix ?
    Le moins cher reste du Cobra, HAL LCH, Md.500 ou W-3W.

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