Retour en grâce du Changhe WZ-10 auprès des Pakistanais.

Et si la Chine réussissait enfin à vendre à l’étranger un de ses hélicoptères de combat ? Le gouvernement pakistanais a récemment fait savoir qu’il s’intéressait à l’acquisition du Changhe WZ-10ME pour les besoins de sa défense. Cette volte-face vers un hélicoptère qu’elle avait rejeté il y a trois ans démontre que l’armée pakistanaise n’est pas sûre que les contrats qu’elle a passé avec les États-Unis et la Turquie n’aboutissent réellement. À moins que tout cela ne soit qu’un coup de poker à destination d’Ankara et de Washington.

Car sur le papier la Pãkistãn Fãuj, l’armée pakistanaise devrait disposer d’ici quelques mois d’un arsenal d’hélicoptères de combat des plus conséquents… et hétéroclites. En théorie début 2021 elle devrait aligner douze Bell AH-1Z Viper en provenance des États-Unis et trente TAI T129K Atak fournis par la Turquie. Ce dernier est une version locale de l’AW.129 Mangusta italien.
Sans compter qu’elle possède une petite dizaine de Mil Mi-35M, l’une des versions les plus récentes du célèbre Mi-24 Hind de la guerre froide, ainsi que des monoturbines légers Eurocopter AS.550C Fennec de reconnaissance armée.

Il faut savoir que les AH-1Z Viper et les T129K Atak sont censés permettre la mise à la retraite des vieux monoturbines Bell AH-1F Cobra datant de la guerre froide. Des hélicoptères qui sont aujourd’hui à bout de souffle à force de voler aux frontières indiennes ou bien lors de missions antiterroristes au plus près des zones tribales afghanes.

Or la dégradation progressives des relations diplomatiques entre le Pakistan d’un côté et les États-Unis et la Turquie de l’autre laisse entrapercevoir la possibilité que jamais ces deux modèles d’hélicoptères ne soient livrés. C’est la raison pour laquelle les militaires cherchent une troisième voie à leur portée. Les Airbus Helicopters Tiger et Boeing AH-64D/E Apache leur étant inaccessibles ils se sont logiquement tournés vers l’allié chinois.

Et c’est le Changhe WZ-10ME qui les intéresse. Il est directement dérivé du WZ-10M que les Pakistanais avaient testé en 2017 sans succès et présente une capacité d’emport accrue avec une nouvelle motorisation et un avionique revue et corrigée incluant notamment un système IFF.
Le WZ-10ME emporte jusqu’à seize missiles antichars HJ-10 (contre des HJ-8 pour le WZ-10M) ou bien un mélange de ceux-ci avec des roquettes air-sol en paniers. En outre il est apte au tirs de missiles air-air TY-90. L’hélicoptère de combat WZ-10ME possède également un canon-mitrailleur de calibre 25mm à grande cadence de tir dérivé du M242 Bushmaster américain.

Jusqu’à présent la Chine n’a jamais réussi à exporter le moindre Changhe WZ-10, pas plus d’ailleurs qu’un Harbin WZ-19 plus léger et plus moderne. Cela pourrait donc changer si Ankara et Washington continuent à ne pas soutenir le Pakistan, et n’honorent pas leurs contrats. L’annonce de cet intérêt pakistanais pour l’hélicoptère chinois peut aussi être perçu comme une manière pour le pouvoir local de remettre la pression sur ces deux pays. Rien n’est donc encore réellement joué dans cette histoire.

Photo © Keypublishing.

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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