Le porte-aéronefs USS Kearsarge en manœuvres en Atlantique nord.

Habituellement les exercices réguliers Fleet Battle Problem se déroulent sans que quiconque ne s’y intéresse, même pas nous. Mais la période n’a rien d’habituelle avec une Russie qui chaque jour bombarde l’Ukraine au nez et à la barbe des Alliés. Aussi quand un porte-aéronefs de l’US Navy se déploie en Atlantique nord c’est forcément scruté de près, d’autant que des rumeurs existent aux États-Unis sur sa future destination. Pour autant actuellement l’USS Kearsarge dessine des ronds dans l’eau faisant décoller et apponter avions et hélicoptères.

Au centre des opérations d’un porte-aéronefs il y a les avions et hélicoptères. Ils sont même la raison d’être de ce genre de navire.

Les exercices classés FPB, pour Fleet Battle Problem, sont des manœuvres mettant en scène des profils de missions bien définis. Généralement il s’agit de lutte anti-sous-marine, de contrôle d’une espace maritime, ou encore de frappes aériennes et navales contre un territoire donnés. Ils tirent leurs origines des fameux Fleet Problem des années d’entre-deux-guerres et ont été remis au goût du jour sous l’administration Obama.

Or quand mercredi dernier, 16 mars 2022, le porte-aéronefs USS Kearsarge a appareillé de son port-base de Norfolk c’était officiellement pour participer à une mission classique dans le cadre de FPB 22-1 : appuyer les opérations spéciales et mettre en œuvre des moyens autonomes de détection anti-sous-marine. Un porte-aéronefs est souvent beaucoup de choses aux États-Unis mais rarement une plateforme dédiée à la lutte anti-sous-marine.
Qu’à cela ne tienne il participe lui aussi aux exercices en Atlantique nord.
Plus récemment le Navy Yard a révélé qu’en plus de ces deux rôles le bâtiment spécialisé dans la guerre amphibie aura pour rôle de simuler un appui aérien aux forces terrestres et aux forces navales. Ce qui est, reconnaissons-le, bien plus dans ses cordes.

En première ligne sont donc engagés ses avions d’attaques à décollages et appontages verticaux McDonnell-Douglas AV-8B Harrier II ainsi que ses hélicoptères Bell AH-1Z Viper et UH-1Y Venom ou encore Sikorsky MH-60S Knighthawk. À eux d’apporter ce savoir faire typique des opérations amphibies. Sauf que Fleet Battle Problem 22-1 se déroule au beau milieu de l’Atlantique nord, à des centaines de kilomètres de la première terre émergée.
En fait c’est le profil récent des missions de l’USS Kearsarge qui a mis la puce à l’oreille aux médias spécialisés en défense et navale : le blocus et le soutien aux opérations de pression diplomatico-militaire, comme face à l’Iran voici presque trois ans. Surtout l’équipage de ce bâtiment de guerre a l’habitude d’évoluer en Méditerranée.

Après avoir mis un certain temps à y faire leur apparition les Sikorsky MH-60S Knighthawk sont désormais pleinement à leur place à bord des porte-aéronefs américains.

De là à imaginer que les avions et hélicoptères de ce navire se voient très bientôt confiés des missions aux côtés des aéronefs embarqués des porte-avions Charles de Gaulle, Cavour, et Harry S. Truman il n’y a qu’un pas. Un pas qui pourrait être rapidement franchi si on veut bien mettre bout à bout tous les éléments qui tendent à démontrer la volonté du Pentagone à renforcer les moyens américains en Europe occidentale et méridionale.
Il n’est bien entendu pas question d’aller guerroyer face à la Russie et à son imprévisible dictateur mais sans doute plutôt de rassurer certains alliés alors même que les dirigeants des pays de l’OTAN, Joe Biden, Emmanuel Macron, Boris Johnson, Justin Trudeau, et Olaf Scholz en tête se réunissent à Bruxelles demain.

En attendant l’USS Kearsarge poursuit ses manœuvres en Atlantique nord, de plus en plus loin des côtes américaines.
Affaire donc à suivre.

Photos © US Navy

 


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

8 Responses

  1. Quelle puissance ces Américains !!
    Voilà un bâtiment pratiquement inconnu sous nos latitudes .
    Merci pour cet article Arnaud.
    Je n’avais jamais entendu parler de ce navire.

    1. C est plus un porte hélicoptères vu son envergure ce n est pas un porte avions classe NIMITZ ou GERALD FORD de 100 000 tonnes ils en on 11 en service

      1. Un porte-hélicoptères avec des AV-8B Harrier II et des MV-22B Osprey dessus cela s’appelle un porte-aéronefs.

      2. Heureusement que tu es là Burnstein pour nous dire que les américains ont onze porte-avions sinon jamais on ne l’aurait su. En fait tu es wikiburnstein.

    2. Bonjour,
      Ils ont 7 navires de cette classe (WASP). C’est navires sont massif même plus gros que le Charles de Gaulle. 257m, 44,000tonnes, contre 261m 42,000 pour le CDG
      Ils ont une autre classe en cours de construction (America) 2 construis, 1 en construction, 1 commandé pour un totale de 11 navires. 257m 47,000 tonnes.
      Et évidemment 11 portes avions géants en services, 1 en essai, 2 en constructions.

  2. Bonjour,
    Question d’un néophyte: pourquoi, alors que ce type de navire emporte des Harrier, n’est-il pas équipé d’un tremplin?
    Encore merci pour tous ces articles qui sortent vraiment des sentiers battus.

  3. Merci de ces précisions Blackbird.

    OK, la classe WASP, ça me parle maintenant.

    Nos 3 PHA classe Mistral, sont très bien, mais il nous manque bcp d’hélicoptères de gros tonnages, des V22 Osprey, pour soutenir nos troupes au sol.

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