Les AV-8B Harrier II de l’USS Kearsarge au cœur du dispositif en mer d’Arabie.

Ils sont embarqués sur un navire à peine plus petit et plus léger que le porte-avions français Charles de Gaulle. Depuis le début de la crise au large des côtes iraniennes les avions d’attaque au sol McDonnell-Douglas AV-8B Harrier II volent sans arrêt, réalisant aussi bien des missions opérationnelles que des vols d’entraînement. À tel point même que l’US Navy commencent à s’intéresser de nouveau à ces avions que beaucoup disaient déjà obsolètes depuis l’arrivée en unité des premiers Lockheed-Martin F-35B Lightning II. L’avion rustique prendra t-il sa revanche ?

Scène du quotidien à bord de l’USS Kearsarge.

Pourtant lorsqu’il est entré en service en 1985 le McDonnell-Douglas AV-8B Harrier II était le nec plus ultra de l’avion d’attaque au sol, et pas uniquement dans les rangs de l’US Marines Corps. On lui octroyait notamment les missions nocturnes et l’appui aérien des fantassins et des troupes aéroportées. Puis ce fut la guerre du Golfe entre août 1990 et février 1991. Les avions à décollages et atterrissages verticaux furent parmi les premiers engagés au feu face aux forces baasistes de Saddam Hussein.
Les années 1990-2000 puis 2010 verront les AV-8B Harrier II déployés partout où l’Amérique avait besoin d’eux.

Mais l’arrivée progressive des Lockheed-Martin F-35B Lightning II sur les porte-aéronefs de la classe Wasp allait changer la donne. Globalement jugés bien plus polyvalents et disposant d’une signature radar bien moindre les nouveaux appareils ne sont pourtant pas présents sur le théâtre d’opération iranien. Enfin sur des navires de guerre puisque l’US Air Force aligne des F-35A dans la région. Pourtant les Lightning II de l’US Marines Corps ont déjà démontré leurs capacités en opérations.

Or c’est bien l’USS Kearsarge qui navigue actuellement en mer d’Arabie, avec ses six AV-8B Harrier II à son bord. Des avions qui de jour comme de nuit prennent les airs. Alors bien sûr comme les autres avions embarqués américains ils réalisent des vols d’entraînement, mais pas que. Car les pilotes des Marines se préparent à certainement la seule chose qu’ils savent vraiment faire : la guerre. Et les charges offensives emportées par leurs avions à décollages et atterrissages verticaux démontrent bien que ces jets opéreront au plus près du champ de bataille. Bombes lisses et paniers à roquettes figurent en bonne place, des armements quasi anachroniques de nos jours dans une opération militaire menée par les États-Unis. Pour autant ces avions ont aussi été vu il y a peu avec des munitions de précision comme les GBU-16 Paveway II et les GBU-32 JDAM.
Mais surtout désormais les Harrier II américains ne prennent plus les airs sans systèmes d’autodéfense actifs et passifs, exactement comme en temps de guerre.

Seulement voilà le souci c’est que l’Amérique contemporaine n’est pas (encore) en guerre contre la république islamique d’Iran. Certes elle lui met la pression, sans doute même beaucoup trop, mais toutes ces gesticulations n’ont aucune légitimité internationale. Alors quel crédit apporter à ce qui pour l’instant n’est qu’une énorme manœuvre aéronavale en mer d’Arabie ? Avec n’importe quel autre président américain on aurait tendance à penser qu’il s’agit juste de diplomatie très musclée mais avec Donald Trump c’est autre chose. L’actuel locataire du bureau ovale est tellement imprévisible que bien malin sera celui qui saura lire la réalité de ses intentions vis à vis du régime des mollahs. Il faut savoir qu’actuellement les États-Unis entretiennent plus de 150 avions de combat à moins de cinquante kilomètres des eaux territoriales iraniennes, dont donc six AV-8B Harrier II d’attaque au sol.

Paré au combat ?

Alors en attendant que la situation évolue, dans le bon ou dans le mauvais sens, les pilotes de Harrier II font voler leurs avions. Dans le même temps dans les entrailles de l’USS Kearsarge leurs mécanos les bichonnent. Il faut dire que ces avions vieillissent.

Photos © US Navy.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

Une réponse

  1. B 52, f18, av8b… Et sûrement f35 et f22… Un président Américain dont le nom commence par un T à utilisé l’arme atomique… Un autre commencera peut-être la 3ème guerre mondiale…?
    Ça me fait penser au b29 silver plate.
    Arnaud nous ferait pas un article sur le sujet ?

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