Les pilotes de CL-415 de la Sécurité Civile « découvrent » la Saône-et-Loire.

Quand on parle d’avions bombardiers d’eau en France on pense généralement à la Corse, au littoral varois, ou encore aux Landes. Ce mardi 15 mars 2022 la Sécurité Civile avait déployé deux Bombardier CL-415 en mission d’acclimatation en région Bourgogne-Franche-Comté. L’idée était de repérer les plans d’eau permettant d’accueillir les avions amphibies dans le département de Saône-et-Loire, peu habitué à ce genre de moyens anti-incendies. Il s’agit aussi d’une réponse concrète aux nouvelles exigences opérationnelles liées au réchauffement climatique.

Pourquoi le faire aussi tôt dans la saison ?
Justement parce qu’actuellement les feux de forêts nécessitant un appui aérien rapproché de la part des Canadair, les surnoms populaires des Bombardier CL-415, sont encore marginaux dans le tiers sud du pays. Deux appareils de moins sur la Base Sécurité Civile de Nîmes ne manqueront donc pas trop.
Pourquoi alors la Saône-et-Loire ?
En premier lieu parce que c’est un département encore très rural sur lequel les procédures d’intervention des avions amphibies sont inexistants. Malgré cela c’est un territoire où les plans d’eau sont nombreux, et assez espacés. On y compte les étangs de Bresse et du Charolais de réputation mondiale. En second lieu parce que plus personne ne peut nier le danger sur nos écosystèmes que fait peser le réchauffement climatique. Ce dernier est reconnu comme un accélérateur du processus d’inflammation des sols.
En gros là où jadis les feux de végétation étaient rares aujourd’hui ils sont de plus en plus fréquent.

Pour la Direction de la Sécurité Civile et de la Gestion de Crises il n’en fallait pas plus. L’idée a donc été d’envoyer sur place les équipages afin de vérifier lesquels des étangs de Saône-et-Loire pouvaient réellement servir à l’aéro-écopage et donc au rechargement en eau des Bombardier CL-415. Entre la théorie sur cartes et plans et la réalité dans le poste de pilotage et au ras des flots il peut parfois y avoir une vraie différence.
Cet exercice / mission de repérage a aussi permis aux pompiers volants d’habituer leurs collègues rampants du Service Départemental d’Incendies et de Secours à agir au plus près d’un bombardement d’eau. Voir tomber six tonnes d’un seul coup ça peut être très impressionnant même pour des soldats du feu aguerris.

Largage d’eau à la verticale de trois CCF du Service Départemental d’Incendies et Secours de Saône-et-Loire.

Avec un dérèglement climatique désormais omniprésent ce genre de mission est appelé à se reproduire dans d’autres régions que l’on aurait pu croire à l’abri : Hauts-de-France, Île-de-France, ou encore Normandie pour ne citer qu’elles. C’est sans doute aussi l’occasion de revoir les positionnements des différents pélicandromes du territoire, d’en ajouter de nouveaux.

Photos © Direction de la Sécurité Civile et de la Gestion de Crises


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 Responses

  1. Bonjour,
    Avant d’aller en Saône et Loire, les Canadair ont fait des essais dans le Morvan sur le plan d’eau de Pannecière-Chaumart. Ce n’était qu’une pure formalité, car les avions ont besoin de deux kilomètres libres pour effectuer leurs exercices. Or le plan d’eau, déjà immense, n’est pas entouré de bois, tout au moins pour les manoeuvres d’écopage. Reste que, là aussi, si les Canadair sont allés dans le Morvan, c’est parce que les forêts de conifères sont menacées. Les arbres affaiblis par la sécheresse manquent d’eau pour lutter contre les scolytes. Ces derniers finissent par tuer l’arbre. Entre résineux et bois morts, le feu peut s’étendre rapidement.

    Le réchauffement climatique pose ainsi de gros problèmes aussi bien pour les sapins de Noël (Morvan 1ère région productrice – le sapin de l’Elysée en vient chaque année-) que pour les sylviculteurs. Car par quoi remplacer le sapin sur ces terrains granitiques pauvres.

    Bonne journée

  2. A titre historique anecdotique, à Mâcon, la Saône a été une escale des hydravions d’Imperial Airways de 1936 à 1939.

  3. Bonjour les Arnaudphiles et Gaëtanphiles.
    Je suis hors sujet certes mais demain je me prends un Boeing 777 d’Air Austral afin de venir goûter pour quelques jours les giboulées de mars en Europe !
    Bonne continuation sur ce site et doucement les articles sur les conflits qui démoralisent les lecteurs.
    A bientôt

  4. Tant mieux pour vous bravo Charlie moi j’ai pas les moyens pour ça….
    Cependant le désir d’informer en restant dans le domaine de l’aéronautique….qui est censé nous réunir ici n’oblige personne à lire ces articles qui rappellent cruellement que certain.e.s dans le monde ne peuvent s’offrir ce luxe qui vous vaudra de passer un « agréable moment  » en 7777
    Bonne route !

  5. Ah le CL-415 un avion que j’aime bien même si son cout d’entretien est un peu cher.
    A quand un Canadair quadrimoteur avec 12T d’eau et tout aussi manœuvrable ?

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