Des Sea King brésiliens bientôt sous cocarde argentine ?

L’aéronavale argentine n’en finit pas de vouloir racheter des Sikorsky SH-3 Sea King de seconde main. Neuf mois après avoir acquis deux UH-3H Sea King de soutien opérationnelle et de servitude auprès du contractor américain Carson Helicopters Inc. L’Armada Argentina s’oriente désormais vers deux à trois S-61D-3 en provenance de la Marinha do Brasil. Ces hélicoptères sont en fait quasi identiques aux S-61D-4 acquis par l’Argentine à la fin des années 1970. Ils permettraient de maintenir une capacité de lutte anti-sous-marine sans pour autant tomber sous le coup des pressions économiques britanniques.

En fait plus les mois passent et plus on a l’impression que l’Argentine devient l’El Dorado des Sea King, enfin de ceux produits aux États-Unis et éventuellement en Italie. Car pas question pour elle d’acheter d’occasion des Westland Sea King, le gouvernement britannique ne le tolérerait pas. Les répercussions économiques et industrielles à la guerre des Malouines, voici quarante ans, demeurent toujours aussi fortes entre les deux pays.

Dans le collimateur des amiraux de l’Armada Argentina se trouvent donc désormais les S-61D-3. Il s’agit d’une version export spécifiquement conçue pour le Brésil et dotée de capacités anti-sous-marines accrues grâce à une avionique en partie d’origine italienne. Surtout le S-61D-3 brésilien a donné naissance au S-61D-4 argentin toujours en dotation aujourd’hui. La communauté d’équipements entre les deux versions est donc très importante. La Marinha do Brasil a de son côté retiré ses exemplaires du service l’an dernier et les a depuis placés sous cocons. La livraison des Airbus Helicopters H225M européens assemblés localement par Helibras a fini de ringardiser le mythique hélicoptère de facture américaine. Il était devenu redondant, et donc inutile.

Selon la presse locale les négociations porteraient sur trois hélicoptères, dont un destiné à la cannibalisation. Argentins et Brésiliens cherchent aussi à s’entendre autour d’un lot de munitions dont des charges de profondeurs et des mines. La question qui se pose désormais est de savoir si l’actuel dirigeant Jaïr Bolsonaro perd les élections le contrat sera t-il toujours d’actualité avec son successeur ? La réponse viendra sans doute très rapidement.

Photo © Marinha do Brasil