Être allié et surtout voisin de l’Ukraine c’est aussi parfois risquer de se retrouver dans le collimateur de Moscou. Dans la nuit de ce mardi 9 à ce mercredi 10 septembre 2025 au moins dix-neuf drones et munitions rodeuses appartenant à la fédération de Russie ont violé l’espace aérien souverain de la Pologne. Au moins quatre ont été descendu par des General Dynamics F-16C Fighting Falcon polonais et des Lockheed-Martin F-35A Lightning II néerlandais. Ces derniers sont prépositionnés dans la région au titre des missions de réassurance de l’OTAN.
Les engins télépilotés en question sont des Gerbera, des munitions rôdeuses développées en Chine pour le compte de Moscou et produites en Russie par JSC Yelabuga. Elles sont directement dérivées des tristement célèbres Shahed 136 iraniennes. Particularité notable la très grande majorité n’avait pas traversé la frontière entre la Pologne et l’Ukraine et ne provenait donc pas directement de Russie. Ces munitions rôdeuses Gerbera russes ont violé la souveraineté polonaise depuis l’espace aérien de Biélorussie, le principal allié militaire de la Russie. Biélorusses et Polonais se partagent 605 kilomètres de frontières terrestres, l’une des plus tendues d’Europe.
Les chaînes de détections radars polonaises ont en effet rapidement identifié les engins violant l’espace aérien : des drones. Des chasseurs F-16C Fighting Falcon de la Siły Powietrzne et des F-35A Lightning II de la Koninklijke Luchtmacht ont immédiatement pris les airs. Selon les déclarations officielles néerlandaises et polonaises au moins quatre Gerbera ont été détruits, à chaque fois par des passes au tirs canon. Aucun missile air-air n’a été employé pour les descendre. Rappelons que tout s’est déroulé de nuit, entre minuit et 6 heures du matin. C’est donc une belle prouesse de la part des pilotes de chasse de les avoir descendu «à l’ancienne».
Sur la plan diplomatique le premier ministre polonais Donald Tusk n’entend pas en rester là. Il a décidé d’activer l’article 4 du traité de l’Atlantique Nord. Celui-ci dit très clairement : «Les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée». La Pologne compte donc sur la solidarité de l’OTAN bien plus que par une ONU qui se verrait muselée par le droit de véto de la Russie et par les nombreux pays africains inféodés à Moscou. C’est plutôt intelligent comme technique. Il faudrait que l’UE aussi tienne sa place.
Et du côté de Moscou ? Eh bien sans grande surprise la diplomatie russe ment au monde entier en arguant qu’elle n’est pour rien dans cette affaire.
Affaire à suivre.
Photo © Siły Powietrzne
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