Il faut remonter à décembre 1972 et à la mission Apollo 17 pour trouver quelqu’un qui a posé une machine sur la Lune et qui soit encore en vie : l’astronaute et géologue américain Harrison Schmitt. Aussi les Européens ont choisi dans le cadre de la mission lunaire internationale Artemis III d’apprendre à alunir via… des hélicoptères biturbines Eurocopter EC-135. Alexander Gerst, Matthias Maurer, Samantha Cristoforetti, et Thomas Pesquet sont les quatre représentants de l’European Space Agency à se former de la sorte. C’est à Bückeburg en Basse-Saxe qu’ils s’entraînent.

Harrison Schmidt a 90 ans. Ses deux coéquipiers de la mission Apollo 17, Gene Cernan et Ron Evans, sont morts. Il faut donc tout réapprendre si on veut que des humains viennent alunir dans les années à venir. Les Allemands Alexander Gerst et Matthias Maurer, l’Italienne Samantha Critoforetti, et le Français Thomas Pesquet sont donc les trois astronautes et le spationaute choisis par l’ESA pour cette mission au sein d’Artemis III. Comme il n’existe pas aujourd’hui de module lunaire d’entraînement ce qui s’en rapproche le plus c’est l’hélicoptère.
C’est pourquoi un partenariat ESA Bundeswehr a été monté afin que nos trois hommes et notre femme de l’espace puissent essayer de comprendre comment on se pose sur la Lune. On pourrait se dire qu’avec deux missions ISS, dont une comme commandant de mission, cela ne serait qu’une formalité pour l’ancien pilote Thomas Pesquet par ailleurs colonel de réserve et pilote d’A330 MRTT Phénix. Sauf que sa première carrière c’est sur monocouloirs de la famille A320 qu’il la réalise chez Air France. On est loin de l’Eurocopter EC-135 de la Heer. Il a aussi piloté l’A310 Zéro G de Novespace.

Trois semaines c’est le temps dédié en intensif aux deux binômes, celui composé d’Alexander Gerst et de Matthias Maurer, et celui avec Samantha Cristoforetti et Thomas Pesquet. Ça va très vite même pour ces quatre supers pros de l’ESA. Ils peuvent s’appuyer sur les formateurs militaires allemands de la Heer pour apprendre à se poser dans les conditions les plus extrêmes. Il n’y a qu’ainsi qu’ils seront prêts à alunir. Particularité notable la fonction de pilote automatique a été désactivée afin que les trois astronautes et notre spationaute puissent se préparer au mieux à ce qu’ils pourraient rencontrer de pire là haut dans l’espace.

On peut avoir confiance. Nos trois hommes de l’espace et notre femme de l’espace vont tout déchirer. Et c’est en Allemagne sur un hélicoptère franco-allemand que leur aventure lunaire démarre vraiment. Par contre l’histoire ne dit pas si les sacs à vomi sont prévus pour ces entraînements de haut niveau…
Photos © Bundeswehr & ESA
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3 réponses
On en vient presque à regretter que Sophie Adenot ne soit pas de la partie, vu qu’elle est justement pilote d’hélicoptère 🙂
Bien d’accord avec vous Jul. Mais avant d’aller sur la Lune il faut d’abord passer par l’ISS. Et puis la colonelle Adénot risquerait de priver Pesquet de jouer à Tintin…
Aérodynamiquement, dans une descente verticale, il y a une différence importante entre un vaisseau contrôlé par des rétro-fusées et un hélicoptère, à savoir que ce dernier pourrait se trouver dans une situation de décrochage.
En effet, en descendant verticalement, les pales du rotor principal de l’hélicoptère entrent dans le flux d’air perturbé de son propre souffle et peuvent décrocher, les pales ne créent plus assez de portance pour permettre aux pilotes de contrôler la vitesse de descente.
C’est pour cette raison que les hélicoptères descendent toujours avec une pente pour éviter le phénomène décrit ci-dessus.
Mais on peut faire aux formateurs et aux pilotes pour éviter cette situation, en limitant par ex. la vitesses de descente.