Lockheed-Martin X-35

Fiche d'identité

Appareil : Lockheed-Martin X-35
Constructeur : Lockheed Martin Corporation
Désignation : X-35
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 2000
Pays d'origine : Etats-Unis
Catégorie : Avions expérimentaux
Rôle et missions : Prototype de chasseurs multi-rôles.

Sommaire

“ Aux origines du Lightning II ”

Histoire de l'appareil

Dès l’origine de l’aviation militaire il y eut besoin de prototypes. Certains ne dépassèrent jamais ce stade tandis que d’autres connurent la construction en série et donc le service actif. Les compétitions les opposant les uns aux autres sont généralement objectives, parfois cependant un peu moins. Arbitraires ou non elles permettent de départager les compétiteurs. À la toute fin du siècle dernier vola un prototype qui allait donner naissance à un chasseur omniprésent dans les cieux du monde entier : le Lockheed-Martin X-35.

Au début des années 1990 l’US Department of Defense se prit de plein fouet les évolutions géopolitiques et géostratégiques propres à l’effondrement du bloc soviétique. Jusque là l’ennemi se trouvait à l’est de l’Europe, à Moscou. Pourtant l’orientation prise depuis 1986 et l’opération El Dorado Canyon contre la Libye de Mouammar Khadafi semblait se confirmer avec Desert Storm contre l’Irak baasiste de Saddam Hussein. Il lui fallait donc revoir en profondeur ses avions de combat, aller vers plus de polyvalence. Le modèle de la guerre froide qui voulait un avion pour une mission était désormais obsolète. Les Américains allaient devoir s’inspirer de ce qui se faisait alors en Europe occidentale avec les avions de combat multi-rôles.

Deux programmes furent alors lancés : le CALF et le JAST, pour respectivement Common Affordable Lightweight Fighter et Joint Advanced Strike Technologies. Le premier concernait un avion de combat léger permettant de remplacer à la fois les General Dynamics F-16A/B/C/D Fighting Falcon de l’US Air Force, les McDonnell-Douglas F/A-18A/B/C/D Hornet de l’US Navy, et les McDonnell-Douglas AV-8B Harrier II de l’US Marines Corps. Le second concernait un avion dédié avant tout aux missions air-sol et devant lui prendre la relève des Fairchild Republic A-10A Thunderbolt II et General Dynamics F-111G Aardvark de l’US Air Force.

À l’été 1994 le Congrès américain décida d’annuler les programmes CALF et JAST jugés redondants afin de les fusionner au sein d’un totalement nouveau appelé JSF, pour Joint Strike Fighter. L’annulation à la même époque du développement de l’aile volante furtive d’attaque au sol McDonnell-Douglas A-12 Avenger II offrit au JSF une mission supplémentaire : remplacer les derniers Grumman A-6E Intruder. Mais surtout Washington DC avait compris que pour permettre d’obtenir des financements moins lourds le JSF ne devait plus se limiter aux seuls US Air Force, US Navy, et US Marines Corps. Il devait s’ouvrir à l’internationale. Ça tombait donc bien que la Royal Air Force et la Royal Navy allaient elles aussi avoir des besoins en un avion unique. Celui-ci allait devoir remplacer aussi bien les derniers Blackburn Buccaneer S Mk-2 mais aussi à plus long terme les Panavia Tornado F Mk-3/Tornado GR Mk-4, BAe Harrier GR Mk-7 / Sea Harrier F Mk-2, et SEPECAT Jaguar GR Mk-3.

Quatre avions américains se mirent alors sur les rangs du programme JSF : Boeing, Lockheed-Martin, McDonnell-Douglas, et Northrop-Grumman. Le cahier des charges prévoyait que le nouvel avion dispose de qualités furtives intrinsèques très fortes. L’époque était à ces avions, le Lockheed F-117A Night Hawk avait été révélé au grand public et le très secret programme du bombardier stratégique Northrop B-2 Spirit était entré dans sa phase finale de tests. Il y avait aussi une course technologique à gagner afin d’asseoir la suprématie américaine dans le domaine, notamment vis-à-vis des Européens.
Deux projets seulement furent retenus par l’US Department of Defense : le Boeing X-32 et le Lockheed-Martin X-35. Et tous deux étaient radicalement différents.

En effet quand Boeing avait fait le choix audacieux de proposer un Joint Strike Fighter bien plus tourné vers l’attaque au sol que vers la chasse Lockheed-Martin avait jouer la prudence en faisant le choix inverse. X-32 et X-35 étaient donc des avions radicalement différents.
Les ingénieurs de Lockheed-Martin avaient cependant tiré profit de l’expérience acquise autour du F-22 Raptor alors lui aussi en phase final de tests et devant très rapidement entré en service dans l’US Air Force. Deux prototypes furent développés, le X-35A qui préfigurait le chasseur terrestre et devait par la suite, dès l’origine, être modifié en X-35B à décollages et atterrissages verticaux, et le X-35C construit dès le départ afin de servir sur les ponts d’envol des porte-avions américains.

L’une des principales difficultés dans le programme X-35 fut le développement d’un réacteur permettant le décollage et l’atterrissage à la verticale du X-35B. Bien avant le premier vol du X-35A le motoriste britannique Rolls-Royce proposa à son partenaire américain Pratt & Whitney son ILFPS, pour Integrated Lift Fan Propulsion System, destiné au 1F119-PW-611 qui devait motoriser l’avion. Une tuyère verticale fut implanté, ouvrant un capotage de grande taille, brisant au passage toutes velléités de furtivité pour les phases d’atterrissages et de décollages. Malgré cela le système fut adopté.

C’est le 24 octobre 2000, à la toute fin donc du 20e siècle, que le Lockheed-Martin X-35A réalisa son premier vol. Celui-ci fut conclu en un peu plus d’une heure sans le moindre souci. Sept semaines plus tard, le 16 décembre le X-35C l’imitait. Après vingt-huit vols tests le X-35A fut renvoyé en ateliers et transformé en X-35B. Le réacteur fut déposé et remplacé par celui disposant de l’ILFPS. Ainsi modifié le prototype réalisa son second premier vol le 20 juillet 2001. À ce moment là l’avion ne décolla pas à la vertical, en étant incapable en fait, mais en «marches d’escaliers» sur une distance de 150 mètres. Lors ce vol inaugural le X-35B franchit Mach 1 en vol vertical.

Largement supérieur à son concurrent de chez Boeing le Lockheed-Martin X-35 fut officiellement déclaré vainqueur le 26 octobre 2001. Sa carrière est dès lors terminée. Celle de sa version de série F-35 Lightning II pouvait commencer. Aujourd’hui le National Air and Space Museum de Washington DC abrite et présente au public le X-35B tandis que le Patuxent River Naval Air Museum sis sur la base aéronavale éponyme préserve le X-35C.

Si le Lockheed-Martin F-35 Lightning II dont il est issu a connu de nombreux couacs, il s’agit également d’un succès commercial incontestable faisant de lui un des grands chasseurs de l’histoire aéronautique américaine. Et tout cela découle donc de ces deux X-35 à la carrière finalement assez courte.

 


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Photos du Lockheed-Martin X-35

Caractéristiques techniques

Modèle : Lockheed-Martin X-35C
Envergure : 12.20 m
Longueur : 15.50 m
Hauteur : 4.10 m
Surface alaire : 50.17 m2
Motorisation : 1 réacteur Pratt & Whitney F119-PW-611
Puissance totale : 1 x 11340 kgp.
Armement : aucun
Charge utile : -
Poids en charge : 23735 kg
Vitesse max. : 1550 km/h à 8500 m
Plafond pratique : 15000 m
Distance max. : 2600 Km
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du Lockheed-Martin X-35

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Lockheed-Martin X-35
Fiche éditée par
Image de Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Lockheed-Martin X-35

Essais du X-35B