Souvent critiqué par des associations et ONG qui lui reprochent une absence totale d’éthique le DSEI est désormais un salon défense qui compte. Et l’édition 2025 qui se tient cette semaine fait largement la part belle aux aéronefs sans pilote. On retiendra notamment la participation cette année encore des entreprises israéliennes qui avaient été bannies du dernier salon Eurosatory en raison de la guerre à Gaza. Les constructeurs BAE Systems et Lockheed-Martin y ont d’ores et déjà fait une annonce historique !
Il s’est donc ouvert ce mardi 9 septembre 2025 au matin au parc des expositions ExCel London sis dans l’est de la capitale britannique et se refermera ce vendredi 12 septembre au soir. Le Defence and Security Equipment International n’est pas un salon aéronautique, c’est un salon défense. Pourtant celui-ci est devenu, l’instar d’Eurosatory en France, depuis une dizaine d’années the place to be pour de nombreux dronistes.
Les constructeurs américains et européens sont évidemment les vedettes de cette édition 2025 mais la présence de quatre entreprises israéliennes ne passe pas inaperçue. Elbit Systems, Israel Aerospace Industries, Rafael Advanced Defense Systems, et UVision Air y ont pignons sur rue. Leurs stands sont même pour deux d’entre eux parmi les plus imposants. Et la présence de munitions rodeuses comme les Harop d’I.A.I. ou encore les HERO-70 et HERO-120 de UVision Air accusées par plusieurs ONG d’être utilisées contre les populations civiles gazaouies ne passe pas, même dans les allées de ce salon extrêmement professionnel. Histoire d’en rajouter une couche quelques heures après l’inauguration du DSEI 2025 l’état d’Israël choisissait de frapper, sans aucune déclaration préalable, le Qatar souverain lors d’un raid aérien appelé «Summit of Fire». Il n’en fallait pas plus aux associatifs et humanitaires pour manifester devant l’ExCel London… et pour créer un certain malaise jusque sur certains stands.
Heureusement cette première journée du DSEI 2025 ne s’est pas résumé au niveau des drones aux seuls soucis de la présence israélienne. MBDA a par exemple présenter son tout nouveau Crossbow, une munition rodeuse dotée d’un guidage GPS pouvant être corrigée en vol par une intelligence artificielle en cas de brouillage actif de la zone. Il se dit que l’engin intéresse déjà l’Allemagne et la France. Mais la grande nouveauté scrutée de très près est le Raybird anglo-ukrainien dont on dit qu’il pourrait remplacer le Thales UK Watchkeeper dans les rangs de la British Army.
L’industriel autrichien a succès Schiebel de son côté a rajeuni son best-seller S-100 Camcopter aux travers des S-101 et S-301, ce dernier étant clairement un drone de combat pouvant disposer d’une charge de guerre.
La grosse surprise de ce premier jour est pourtant venue du britannique BAE Systems et de l’américain Lockheed-Martin avec l’annonce du lancement d’un programme commun de drone collaboratif. Il devrait pouvoir mener des missions de guerre électronique et de destruction des défenses antiaériennes ennemies. Ce futur engin disposera d’une signature radar particulièrement dégradée et pourrait entrer en service dans la première moitié de la prochaine décennie.
La présence massive des drones au DSEI 2025 implique également celle des industriels travaillait sur les solutions de DCA justement dédiées à la destruction des seuls aéronefs télépilotés, et notamment des munitions rodeuses. Nous reviendrons entre demain et vendredi sur la présence également d’hélicoptéristes avec leurs programmes.
Photo © Schiebel
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Une réponse
Aaahh, un super article sur les drones… Nous avons tous bien remarqué que sur les théâtres de guerre aujourd’hui et en particulier les évolutions de la guerre déclenchée en Europe par la RuSSie, cela tourne quelque peu à la guerre des drones. Des armes relativement peu coûteuses (quelques milliers de dollars), pouvant être fabriquées en quantité dans de petites usines rustiques, (assez) facilement transportables, (assez) facilement mis en oeuvre pour une efficacité qui peut être redoutable à grande distance: elles tuent et blessent les humains, et peuvent facilement détruire des matériels rares, longs à produire et des milliers de fois plus coûteux que le drone lui-même. Une arme parfaite? A son apogée aujourd’hui mais demain? Gageons que les industriels compétents doivent mettre des bouchées quadruples pour développer des parades efficaces: les brouilleurs, sur terre, en mer (et aéroportés?) pour les moyens de guidage type GPS ça doit déjà exister. Et pour le guidage optique, des armes à énergie dirigée de type lasers mégajoules et autres masers devraient arriver à brûler les capteurs voire abattre une nuée de ces petits engins. Aujourd’hui déjà les radars tactiques sont capables de détecter ces cibles par centaines voire milliers. Un drône tactique doit aussi rester relativement peu cher, donc (à priori) sera peu « durci » vis à vis des moyens de contre-mesure en cours de développement. Contrairement aux élucubrations d’un certain Mr Musk qui ne croit plus aux avions au mains d’un humain, je m’autorise à penser que la disparition complète de l’avion piloté n’est pas pour demain: un cerveau, deux yeux, et une bonne carte « papier » à bord: pas si facile à brouiller…