Certes c’est un hélicoptère moins impressionnant qu’un Tigre HAD/HAP de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre mais son équipage connait parfaitement ses profils de missions. Ce lundi 29 septembre 2025 le ministère des Armées a déclaré avoir déployé un biturbine léger AS.555 Fennec de l’Armée de l’Air et de l’Espace afin de renforcer les moyens de la Flyvevåbnet. Trente-cinq personnels l’accompagnent au Danemark afin de mener sa mission d’interception et de destruction des drones qui pourraient tenter de violer la souveraineté aérienne locale. Il s’agit là d’un savoir-faire français hérité des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Depuis plusieurs jours des drones d’une taille annoncée comme respectables (entendez par là qu’ils pourraient faire celle d’un petit monomoteur de tourisme) sont régulièrement aperçus au-dessus d’aéroports, d’installations militaires, et de sites énergétiques au Danemark. Au titre de l’OTAN autant que de l’Union Européenne Copenhague a fait une demande d’assistance militaire. Paris y a répondu. Conformément à l’article 15 de la Constitution de 1958 le Président de la République Emmanuel Macron a décidé l’envoi d’un petit corps expéditionnaire français. Ce sont donc ces trente-cinq personnels de l’Armée de l’Air et de l’Espace, ainsi que leur hélicoptère AS.555 Fennec.
Afin de les transporter un avion tactique CN-235M a réalisé le vol de transit entre la France et le Danemark. Selon le communiqué officiel du ministère des Armées paru hier l’hélicoptère est déjà opérationnel. Les militaires français opèrent directement sous l’autorité de la Flyvevåbnet. Outre leur habituel armement type MASA composé d’un fusil de précision et/ou d’un fusil à pompe, voire d’une mitrailleuse légère portative les opérateurs de l’Armée de l’Air et de l’Espace disposent deux équipements totalement adaptés à leur mission danoise : les fusils anti-drones.
Fabriquées par la PME française MC2 Technologies, sise à la Haute Borne à Villeneuve-d’Ascq dans la banlieue lilloise, les armes anti-drones Nerod RF et Nerod F5-5 ne sont en fait pas des fusils. Ils n’en ont que l’aspect général. Les RF (voir la photo de couverture de l’article) et les F5-5 permettent la neutralisation des drones par disruption des systèmes de positionnement et des protocoles de communication entre le drone et son télépilote. Ces équipements ont largement permis de sécuriser les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ou plus récemment la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris et la visite papale en Corse, deux évènements de décembre dernier. Elles font désormais pleinement partie de l’arsenal des commandos de l’Air engagés dans les mesures actives de sûreté aérienne.
C’est donc véritablement un savoir-faire français que l’Élysée a déployé au Danemark. Bien sûr les aviateurs français avec leur Fennec et leurs armes anti-drones ne sont pas l’alpha et l’oméga de la lutte contre les violations de l’espace aérien danois mais à coup sûr ils vont gripper la mécanique de celles et ceux qui veulent atteindre notre allié européen. Je ne sais pas pourquoi mais j’aurais tendance à regarder du côté du Kremlin et de son dictateur, le Danemark étant un des principaux fournisseurs de F-16MLU à l’Ukraine.
Affaire à suivre.
Photo © Armée de l’Air et de l’Espace
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