L’Armée de l’Air et de l’Espace en ordre de bataille pour Paris 2024.

De nos aviateurs aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris il y aura ce que le grand public verra, et surtout il y aura ce qu’il ne verra pas. Dans la première catégorie il y aura forcément la Patrouille de France et ses Alpha Jet E qui viendront fendre le ciel de la capitale de leur panache tricolore. Dans la seconde il y aura tout le reste, et notamment tout ce qui va permettre de transformer les sites sportifs en une énorme bulle de sécurité infranchissable. Il faut dire que les menaces contre Paris 2024 sont protéiformes.

Sur les eaux de la Seine autant que dans les rues de Paris et des départements limitrophes mais également sur les sites de province et d’outremer c’est le ministre de l’Intérieur qui gère. À lui et aux dizaines de milliers de gendarmes et de policiers d’anticiper les menaces terroristes, la petite délinquance du quotidien, ou encore les risques de manifestations de râleurs et de mécontents qui voudraient empêcher la fête (business) du sport d’avoir lieu. Et dans le ciel ? C’est là la chasse gardée du ministère des Armées et plus particulièrement de l’Armée de l’Air et de l’Espace.

Si les hélicos de la Gendarmerie Nationale et de la Sécurité Civile pourront assurer le soutien opérationnel aux forces de l’ordre, et notamment aux équipes d’élites du GIGN et du RAID, le strict contrôle de la 3e dimension revient aux seuls aéronefs de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Et à ses personnels au sol, ses fameux rampants !

C’est le jeudi 8 août 2024 en après-midi que la PAF survolera Paris dans le cadre des Jeux Olympiques.

Or depuis ce début de mois de février 2024 les infos autour de la bulle de sécurité aérienne nous sont parvenues. Celle ci n’est jamais que la réactualisation de procédures que la France maîtrise depuis trois décennies. Jeux Olympiques d’Albertville en 1992, Coupe du monde de football en 1998, différents anniversaires du débarquement de Normandie, organisations de visites papales ou de sommets du G7, COP21, marche pour Charlie Hebdo, ou plus récemment Coupe du monde de rugby 2023 : la France sait faire. Sauf que là ce sont les jeux d’été. Tous ces évènements ont préparé nos aviateurs à l’excellence de Paris 2024.

Et comme toujours il y aura plusieurs strates, comme les couches d’un 1000 feuilles. De la plus légère à la plus grave des missions, du plus près du sol aux plus hautes altitudes. Pour contrer les menaces que représentent des avions de combat, des avions de ligne ou des jets d’affaire détournés on peut compter sur ce qui se fait de mieux dans l’Armée de l’Air et de l’Espace : sa chasse ! Mirage 2000-5F et Rafale seront en l’air en permanence tandis que d’autres seront déployés et prêts à prendre les airs en quelques minutes seulement. Dans le ciel d’ailleurs ils pourront compter sur l’aides des «gros». Entendez par là les Airbus DS A330 MRTT Phénix de ravitaillement en vol et les Boeing E-3F de détection aéroportée. Tous ce petit monde permettra d’éviter la catastrophe. Rappelons qu’en dehors du Président de la République c’est au Premier Ministre que revient l’ordre d’abattre en vol un aéronef civil ou militaire au-dessus du territoire national. Une charge de plus qui pèsera alors sur les épaules de Gabriel Attal.

Une des autres menaces à prendre en compte c’est celle des aéronefs lents. Il s’agit là des avions de tourisme, des hélicoptères, et les ULM. Afin de les contrer et là encore éventuellement de les descendre les avions de combat peuvent être utiles mais souvent superflus. L’Armée de l’Air et de l’Espace dispose dans ces cas là d’un outil de premier plan : la fameuse MASA. Les AS.555 Fennec et leurs tireurs de haute précision peuvent parfaitement intercepter ces appareils et les forcer à se poser voire ouvrir le feu contre eux. Enfin il existe une menace assez nouvelle, inconnue en 1992 et en 1998 : les drones.

On ne parle pas ici de drones militaires, même pas de munitions rodeuses, qui seraient alors à la charge des Mirage 2000-5F, des Rafale, ou encore des Fennec. Non on parle bien des drones légers qu’on peut acheter dans le commerce ou sur le net pour quelques centaines d’euros maxi et qui donnent à madame ou monsieur tout-le-monde l’impression de tutoyer les nuages. Entre de bonnes mains ils sont totalement inoffensifs. Entre de mauvaises ils peuvent servir à commettre des attentats en se transformant au bombes volantes du pauvre. C’est une menace largement théorisée depuis plusieurs années et à laquelle l’Armée de l’Air est prête à répondre avec des outils derniers cris. L’un d’entre eux a d’ailleurs été récemment présenté à Emmanuel Macron, dans son costume de Chef des Armées : le drone Thales RapidEagle. Il s’agit là d’un drone tueur de drone, reprenant les codes esthétiques des engins de loisirs et de travail. Par ailleurs nos aviateurs pourront s’appuyer sur des systèmes s’apparentant à de la DCA sous la forme du brouilleur multibande omnidirectionnel Nerod F5. Ce dernier est encore parfois appelé fusil antidrone en raison de son esthétique rappelant une arme d’épaule.

Je me demande bien quelle ville française est ici survolée par cet AS.555 Fennec ?

En parlant de DCA elle sera forcément elle aussi de la partie, répartie un peu partout autour de Paris avec ses batteries de missiles sol-air Crotale et Mamba mais également près des sites de banlieue, de province, et d’outremer. Enfin durant toute la période olympique et paralympique les drones MALE MQ-9 Reaper viendront renforcer les moyens traditionnels de surveillance grâce à leurs moyens dernier cri.

Vous l’aurez compris l’Armée de l’Air et de l’Espace sera sur le pied de guerre pour permettre aux sportifs de la planète entière de pouvoir s’adonner à leur passion en toute sécurité. Ils protègeront aussi les centaines de milliers de passionnés venus des quatre coins du globe !

Affaire (évidemment) à suivre.

Photos © Armée de l’Air et de l’Espace


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 Responses

  1. Je suis totalement opposé aux J.O. à Paris en 2024. Et pour ces raisons : Aucun, oui aucun autre pays n’en voulait, nous avons 23000 milliards de dettes, ****** a creusé la dette de Paris à 10 milliards, sa gestion autoritaire et ubuesque a transformée la Ville lumière ( ou je suis né) en ville ***** ! Il y a des rats des travaux et des embouteillages 24/24 h. 5,78%% des parisiens votant à la dernière pitrerie d’***** portant le tarif de l’heure de parking à 18 hrs de l’heure pour les SUV ont omis de préciser que seuls les banlieusards et provinciaux sont concernés , pas eux, encore une escroquerie de ***** aux dernières Présidentielles !
    L’idée ***** du défilé sur la Seine avec 150 péniches réquisitionnées est une folie sur le plan de la sécurité. Tout cet argent aurait pu muscler notre Armée de l’Air et de l’Espace et aider nos alliés, mais….

    1. Primo votre commentaire est hors-sujet puisque ne concernant nullement l’aspect aéronautique de l’évènement et ensuite je me suis vu obligé de caviarder la vulgarité et surtout les noms de personnes publiques que vous mettez en cause car vous nous exposeriez dans le cas contraire à des poursuites de leurs parts en diffamation. Si vous voulez tenir ce genre de propos monsieur Pinoteau vous avez des sites ou des chats politiques qui vous accueilleront volontiers.

      Tout prochain com’ du même acabit conduira son auteur dans les limbes de la modération pour pas mal de temps. Il n’y aura aucune exception ! On en a fini avec le « fils du colonel » on ne va pas recommencer avec d’autres trolls aussi bas du plafond que lui.

      Cordialement.

      1. L’auteur du commentaire auquel j’ai répondu ci-dessus n’a pas compris ma mise en garde il est donc désormais modéré comme tout bon troll qui se respecte.

    2. Vois tu Philippe (tu me permettras de te tutoyer) je suis parisienne et moi oui je soutiens Hidalgo et Macron dans leur décision d’organiser ici les JO d’été. Et je soutiens aussi la mairie de Paris dans son vote interne sur les SUV qui n’ont rien à faire dans la ville tant ils polluent. Les SUV d’ailleurs ce sont les voitures favorites des boomers qui vivent au dessus de leurs moyens. Freud aurait sans doute adorer étudier les conducteurs de ces voitures. Alors oui c’est courageux de vouloir utiliser 150 péniches plutôt que la piste d’athlé du Stade de France mais sans courage aucune gloire. C’est dire si la gloire tu ne dois pas la connaitre mon petit vieux. Tu râles contre les rats et les embouteillages ? Ne vas alors jamais à Berlin, Londres, ou New York et reste dans ta petite vie égoïste. Ne prends surtout pas l’avion tu risquerais là encore de critiquer.
      C’est simple les vieux comme toi ça critique tout.

      L’article d’Arnaud est factuel ton commentaire est politique. Je me suis amusée à te googliser et oh surprise je suis tombée sur ta fiche Facebook, celle d’un vieux réactionnaire un peu fascisant qui croit avoir tout fait et avoir tout vu de tout. Je me doute que ma réponse, celle d’une femme libre, mère de famille, et militante LGBTQI+ ne va pas te plaire mais je m’en moque. Tu n’apporte rien à ce site. Je ne dis pas en apporter moi mais hormis dans ce commentaire j’ai toujours su être positive et enjouée.

      Je pense que tu devrais Phiphou (tu me permettras de t’appeler Phiphou) t’ouvrir un peu plus aux autres. Tu aurais l’air moins c– !

    1. À priori non Marc 02 cette batterie Mica VL n’est pas annoncée comme déployée sur le dispositif olympique.

  2. J’espère que nous aurons une belle fête olympique et que nos militaires comme nos forces de l’ordre sauront éviter les ennuis. Paris 2024 sera un évènement majeur de cette décennie. Merci Arnaud pour cet article factuel passionnant.

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