Au printemps dernier nous vous annoncions qu’Athènes s’intéressait au Dassault Aviation Rafale F4 afin de compenser une éventuelle annulation de sa commande de Lockheed-Martin F-35A Lightning II. Finalement la Grèce a choisi de maintenir l’avion furtif américain dans ses plans pour le futur tout en relançant de nouvelles négociations autour d’une vingtaine d’avions d’origine française. Pour la Polemikí Aeroporía il s’agirait d’ici 2030 de remplacer les actuels Dassault Aviation Mirage 2000-5G/-5BG à bout de souffle. Rappelons qu’actuellement elle aligne vingt-quatre Rafale F3-R commandés voici cinq ans.

Entre l’été dernier et cet automne les relations entre Athènes et Washington DC ne se sont pas plus améliorées que cela. La Grèce n’a que très peu goûté les surtaxations douanières décidées unilatéralement par Donald Trump à l’encontre de l’Union Européenne et donc des exportations agricoles grecques vers les USA. Pour autant le Lockheed-Martin F-35A Lightning II étant ce qui se fait de mieux aujourd’hui dans le monde la Polemikí Aeroporía a maintenu sa commande de vingt exemplaires. Mais alors pourquoi Athènes a t-elle engagé des négociations avec Paris autour d’une vingtaine de Rafale F4 ?
La réponse est à chercher de l’autre côté de la mer Égée. La volonté turque de renforcer son aviation de chasse autour de l’Eurofighter EF-2000 Typhoon n’est pas du tout du goût de la Grèce. En effet Ankara a récemment commandé fermement vingt exemplaires neufs auprès du Royaume-Uni et négocie le rachat de vingt-quatre à trente-six exemplaires de seconde main actuellement en possession d’Oman et du Qatar. Surtout l’Allemagne et l’Italie ont lâché du lest sur la vente à la Turquie du missile air-air Meteor qui permettrait aux futurs Typhoon turcs de menacer clairement les Rafale grecs.
En fait la vingtaine de Rafale F4 qu’Athènes négocie avec Paris représente deux aspects du problème. Il s’agit dans un premier temps de remplacer les vingt-quatre derniers Mirage 2000 encore en dotation, et tous au standard 2000-5. C’est aussi une manière de montrer sa désapprobation à l’administration Trump puisque ces mêmes Mirage 2000 devaient initialement avoir comme successeurs les vingt F-35A Lightning II pour lesquels la Grèce avait placé une option, qui devient désormais très hypothétique. En fait la France gagne ici sur les États-Unis et la Grèce démontre qu’elle est autant un maillon fort de l’OTAN que de l’Union Européenne.
Le Dassault Aviation Rafale F4 (forcément au standard F4.3) apporte comme plus-value d’être vendu sur le marché export avec le dit missile air-air Meteor à longue portée. Une arme qui rééquilibrera face à la Turquie et à ses volontés expansionnistes en Méditerranée centrale. Niveau armement toujours le Rafale F4 permet l’emport de l’A2SM 1000 d’une tonne. Mais surtout c’est son avionique qui fait la différence autour de son radar RBE2 aux capacités accrues et de son optronique secteur frontale revue et corrigée.

On remarquera que pour Athènes la réponse à Ankara passe toujours par le Dassault Aviation Rafale. Les pilotes grecs ne tarissent en effet pas d’éloge envers l’avion de combat d’origine française.
Affaire (évidemment) à suivre.
Photos © Polemikí Aeroporía
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.













Une réponse
Mais si la France dit non à la vente du missile METEOR à la Turquie, comment les Eurofighters peuvent ils être vendus avec ? Je m’interroge…