Antonov An-26 ‘Curl’

Fiche d'identité

Appareil : Antonov An-26 ‘Curl’
Constructeur : Antonov Design Bureau
Désignation : An-26
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN : Curl
Variante : Y-7H
Mise en service : 1969
Pays d'origine : U.R.S.S.
Catégorie : Avions de transport
Rôle et missions : Transport de fret, transport de troupes, lutte contre les feux de forêts.

Sommaire

“ An-26 ”

Histoire de l'appareil

Devant le succès grandissant de l’Antonov An-24 sur les marchés militaires, et notamment de sa version An-24RV, le constructeur décida en 1966 de lancer l’étude d’une version dérivée spécifiquement adaptée au transport militaire. En effet,  si l’An-24 était un bon avion pour le transport de troupe ou de fret sur palette il restait assez peu doué pour les opérations de parachutage, d’évacuation sanitaire, ou de transport tactique. Il fallait donc un nouvel appareil pensé et conçu dès le départ pour les besoins de l’armée. D’autant que l’Aviation du Front lui réclamait alors de toute urgence un avion de ce type afin de remplacer les derniers Lisunov Li-2 encore en service dans quelques unités de premières lignes. En effet le vénérable bimoteur, copie soviétique du Dakota, n’était plus du tout adapté aux missions de l’énorme territoire soviétique. Antonov décida donc de mettre rapidement au travail ses équipes. Le nouveau programme reçut la désignation d’An-26. Les designers et ingénieurs d’Antonov décidèrent, pour des raisons aussi économiques que politiques, que le nouvel appareil disposerait de plus de la moitié des pièces communes avec l’An-24.

Extérieurement, il se présentait donc comme un biturbopropulseur à aile haute cantilever disposant d’un empennage classique et construit intégralement en métal. Si en effet il ne pouvait guère faire d’illusion sur la parenté avec l’An-24, le nouvel avion était toutefois assez novateur. Notamment dans l’installation de certains équipements alors inconnus sur la plus part des avions militaires, tant au sein des forces du Pacte de Varsovie qu’au sein de l’OTAN. Parmi ces équipements figuraient des hublots bombés, sortes de skydomes, placés sur le fuselage. On trouvait aussi un système rudimentaire de gonflage des pneus en vol afin de s’adapter aux conditions divers du terrain où l’avion allait se poser. La motorisation reposait sur deux turbopropulseurs Ivchenko AI-24T de 2 820 chevaux chacun entraînant une hélice à quatre pales et sur un turboréacteur Tumanski RU-194-300 d’une poussée de 800kg installé dans la nacelle du turbopropulseur de droite.

Le prototype de l’An-26 réalisa son premier vol en juillet 1968. Les essais en vol se déroulèrent dans la plus grande discrétion sous l’égide de l’Aviation du Front, et ce n’est véritablement que début 1969 que l’OTAN découvrit ce nouvel avion de transport militaire. Rapidement les Occidentaux prirent la mesure de cette machine à qui ils attribuèrent le nom de code de Curl. Quelques semaines plus tard, en juin, l’avion fut révélé au monde entier lors du Salon du Bourget.

Outre à l’Union Soviétique, Antonov livra des An-26 à tous les pays de la zone d’influence de Moscou : de l’Angola à la Yougoslavie, en passant par Cuba, la Hongrie, ou encore la Roumanie, l’An-26 devint rapidement l’avion de transport tactique standard du Pacte de Varsovie.

En 1972, Pékin fit savoir à Moscou que l’An-26 l’intéressait au premier plan pour servir dans sa force aérienne. Mais comme pour l’An-24 la Chine demanda à acquérir la licence de fabrication et c’est ainsi que naquit le Y-7H qui allait inonder les unités de transport léger et moyens chinois. Mais comme pour l’An-26 et l’URSS, la Chine se servit du Y-7H pour asseoir sa domination politique, idéologique, et industrielle sur la région. C’est ainsi que des Y-7H furent livrés au Cambodge, à la Corée du Nord, au Laos, et à la Mongolie. Ce dernier pays étant d’ailleurs le seul au monde à utiliser à la fois des Y-7H et des An-26 dans les mêmes unités.

Au delà des alliés traditionnels de l’URSS et de la Chine, l’An-26 a réussi à s’imposer auprès de plusieurs pays non alignés comme le Bénin, le Cap Vert, la république démocratique du Congo, l’Ethiopie, l’Irak, Madagascar, ou encore le Mali. Ce panel de client fit que le Curl se tailla vite une réputation d’avion particulièrement adapté aux missions en Afrique et au Moyen Orient. Dans les anciennes colonies françaises le Curl remplaça d’ailleurs fréquemment au début des années 80 les Noratlas issus de l’Armée de l’Air.

Au lendemain de l’écroulement de l’empire soviétique, les Antonov An-26 furent répartis entre les différentes forces des nations nouvellement indépendantes, ce qui accentua encore un peu plus l’importance du nombre de client du Curl. C’est ainsi que pendant les différentes guerres qui déchirèrent les Balkans dans les années 90 des Curl anciennement yougoslaves se retrouvèrent tantôt entre les mains de pilotes croates, tantôt de pilotes macédoniens, serbes, ou slovènes. Pour beaucoup de jeunes forces aériennes nées à cette époque l’An-26 était le seul avion de transport tactique disponible. C’est la raison pour laquelle il fut si omniprésent durant cette décennie.

On pourrait croire que le XXIème siècle allait sonner le glas de cet avion mais il n’en fut rien. C’est d’ailleurs en 2002 que l’An-26 connut un de ses clients les plus singuliers : l’US Air Force. En effet, l’aviation américaine acheta auprès de l’Ethiopie une demi-douzaine de Curl qui sert aujourd’hui aux côtés d’hélicoptères soviétiques Mil Mi-8 Hip au sein d’une unité de soutien des opérations spéciales. Ces Curl américains volent sans aucun marquage de nationalité et n’ont pas été codé dans la nomenclature des Etats-Unis. Au printemps 2008 trois de ces avions ont été aperçu sur une base américaine proche de Kaboul en Afghanistan, aux côtés de deux Basler BT-67.

L’An-26 a donné naissance à plusieurs sous versions dont les principales sont l’An-26B Curl-A disposant d’une nouvelle cabine et d’un plancher renforcé, l’An-26RTR Curl-B de recueil du renseignement et d’écoute électronique, et l’An-26P de lutte anti-incendie. Si quelques Curl soviétiques (puis russes) ont porté les couleurs d’Aeroflot, la majorité des avions servirent (et servent encore) sous l’étoile rouge. Le remplacement des An-26 en Russie ne semble pas à l’ordre du jour.

Aujourd’hui nombres de Curl sont encore en service actif, et le seront au moins jusqu’en 2020, preuve s’il en fallait de la robustesse de celui qui reste un des principaux avions de transport moyen de la Guerre Froide. L’An-26 a donné naissance à une version plus « musclée » : l’An-32 Cline. Rien qu’en Russie le Curl a été produit à plus de 1 400 exemplaires, donc sans compter les machines chinoises.

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Photos du Antonov An-26 ‘Curl’

Caractéristiques techniques

Modèle : Antonov An-26B 'Curl'
Envergure : 29.20 m
Longueur : 23.80 m
Hauteur : 8.58 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 2 turbopropulseurs Ivchenko AI-24T
Puissance totale : 2 x 2820 ch. 1 réacteur d'appoint Tumanski RU-194-300 de 800 kgp
Armement : aucun
Charge utile : 5500 kg de fret, ou 40 soldats équipés, ou 35 parachutistes équipés
Poids en charge : 24000 kg
Vitesse max. : 435 km/h à 3000 m
Plafond pratique : 7950 m
Distance max. : 1240 Km
Equipage : 3 ou 4
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Profil couleur

Profil couleur du Antonov An-26 ‘Curl’

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Antonov An-26 ‘Curl’
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Antonov An-26 ‘Curl’

Atterrissage d'un An-26 russe