Blériot 67

Fiche d'identité

Appareil : Blériot 67
Constructeur : Avions Louis Blériot
Désignation :
Nom / Surnom : Blériot 67
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1916
Pays d'origine : France
Catégorie : Avions expérimentaux
Rôle et missions : Prototype de bombardier lourd

Sommaire

“ La cathédrale de Buc ”

Histoire de l'appareil

Le nom de Louis Blériot raisonne toujours aujourd’hui comme celui d’un des plus grands aviateurs français de l’Histoire. L’homme de la première traversée maritime était un pilote audacieux et un concepteur d’avions… malavisé. Dans leur très grande majorité les machines qu’il inventa, en dehors de son extraordinaire Blériot XI, se révélèrent inadaptés et ne dépassèrent que rarement le niveau expérimental. Son calamiteux Blériot 127 pourtant construit en série en est la démonstration flagrante. Déjà durant la Première Guerre mondiale il conçut des avions totalement inaptes aux opérations militaires. L’un des exemples les plus frappants est le prototype de bombardier lourd Blériot 67.

Au début de l’année 1916 le ministère de la guerre avait pris conscience des avantages certains que l’aviation pouvait amener aux attaques contre l’Allemagne et son allié austro-hongrois. Ceci était encore frais dans les têtes des généraux français mais suffisamment pour qu’ils lancent le très ambitieux Concours des Avions Puissants. Sous ce vocable il fallait comprendre que les armées françaises entendaient se doter d’une flotte de bombardiers lourds capables d’aller frapper des cibles ennemis à plus de 600 kilomètres de leurs bases et y revenir sans avoir à craindre de la chasse allemande. Ce programme était particulièrement ambitieux et de nombreux constructeurs décidèrent de jeter l’éponge tant les problèmes inhérents au cahier des charges leurs semblaient insurmontables.
Des avionneurs pourtant alors en pointe comme Caudron, Farman, Letord, Paul Schmitt, ou encore Voisin lui tournèrent tout bonnement le dos.

En fait la majorité des constructeurs qui proposa des avant-projets n’avait alors aucune connaissance en matière de bombardiers multi-moteurs. Les sociétés Bassan-Gué, Blériot, Borel-Otier, et Niepce & Fetterer se virent confier la tâcher de produire chacun un prototype. Quelques semaines plus tard Bassan-Gué et Borel-Otier jetaient l’éponge laissant les Blériot 67 et Niepce & Fetterer NF.3 seuls en compétitions. Les deux avions étaient très différents, dans leur conception autant que dans leur logique d’emploi.

Pour permettre l’assemblage de son futur bombardier Louis Blériot fit agrandir ses ateliers de Buc en Seine-et-Oise. Il faut dire que le Blériot 67 se présentait sous la forme d’un biplan quadrimoteur de grande envergure. Pour l’époque c’était un avion gigantesque avec son envergure de près de vingt mètre et ses quatre-vingt-neuf mètres carrés de surface alaire.
Ce Blériot 67 possédait des innovations pour son époque comme le fait que le contrôle de l’avion se faisait par gauchissement de l’aile, un vrai plus pour un avion de cette taille. En outre le poste de pilotage et la soute à bombes situés entre les plans de voilure étaient censés offrir une meilleure pénétration dans l’air. Enfin l’installation des nacelles des moteurs rotatifs à neuf cylindres en étoile Gnome Monosoupape 9B de cent chevaux chacun en carrés était là aussi vu comme une innovation en matière de sécurité.
Pour le reste le Blériot 67 était un avion totalement dans l’air du temps avec son assemblage en bois entoilé de lin et contreplaqué. Son train d’atterrissage classique à doubles roues à l’avant permettait à l’avion d’atterrir et de décoller depuis des terrains secs autant que boueux.

Sur le papier le Blériot 67 devait emporter une charge de bombes de 900 kilogrammes. Ce qui en 1916 représentait un exploit pour un avion. Les bombardiers lourds contemporains excédaient rarement 350 ou 400 kilos de charges. Son armement défensif était prévu pour quatre mitrailleuses mobiles montées deux par deux dans des postes de tirs centraux et ventraux.
Fin août 1916 alors que le prototype était assemblé et que les équipes de Blériot attendait une météo favorable pour le vol inaugural l’usine accueillit un aréopage de députés et de généraux français venus s’enquérir des avances du chantier. Et à la vue de l’avion un général, dont l’Histoire n’aura pas retenu le nom s’écria : «désormais le village de Buc a sa propre cathédrale !».

Quelques jours plus tard, le 16 septembre 1916 l’avion faillit décoller mais un vent trop fort le cloua au sol. Finalement deux jours plus tard il s’envola enfin pour la première fois. Un vol d’environ une heure durant lequel le Blériot 67 ne dépassa pas les milles mètres d’altitude, pour des raisons de sécurité. Malheureusement pour lui l’atterrissage ne se fit pas sans encombre. Au moment de toucher le sol le train d’atterrissage se brisa net et l’avion s’écrasa. Par chance les deux pilotes d’essais s’en sortirent avec seulement quelques commotions et sans doute une énorme frayeur.

Détruit à plus de 50% le Blériot 67 ne fut pas reconstruit. Les généraux français avaient décidé d’abandonner le Concours des Avions Puissants. De ce fait son concurrent, l’étrange trimoteur Niepce & Fetterer NF.3 en resta lui aussi au stade expérimental.
Mais les équipes de Blériot n’en restèrent pas là et poussèrent plus loin leur logique que l’on retrouva sur deux autres bombardiers demeurés également sans suite : les Blériot 73 et Blériot 76.

Le Blériot 67 est représentatif d’une époque où tout était à inventer en matière d’aviation militaire. Malheureusement tout n’était pas fait pour voler, et ce quadrimoteur sous motorisé et à l’architecture délirante en est la preuve par l’exemple.
Il n’est rien resté de cet étrange avion.

 

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Photos du Blériot 67

Caractéristiques techniques

Modèle : Blériot 67
Envergure : 19.60 m
Longueur : 11.80 m
Hauteur : 5.25 m
Surface alaire : 89.00 m2
Motorisation : 4 moteurs rotatifs Gnome Monosoupape 9B
Puissance totale : 4 x 100 ch.
Armement : aucun
Charge utile : -
Poids en charge : 4000 kg
Vitesse max. : 155 km/h à 300 m
Plafond pratique : 1000 m
Distance max. : 1200 Km (en théorie)
Equipage : 2
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Profil couleur

Profil couleur du Blériot 67

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Blériot 67
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Blériot 67

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