HAI E1-79 Pegasus

Fiche d'identité

Appareil : HAI E1-79 Pegasus
Constructeur : Hellenic Aerospace Industry
Désignation : E1-79
Nom / Surnom : Pegasus
Code allié / OTAN :
Variante : Pegasus II
Mise en service : 1992
Pays d'origine : Grèce
Catégorie : Drones - U.A.V.
Rôle et missions : Drone de reconnaissance tactique et de surveillance.

Sommaire

“ Le drone tactique grec ”

Histoire de l'appareil

À la différence des classiques avions pilotés les drones télépilotés sont généralement d’une conception assez simple et d’un usinage tout aussi peu complexe. C’est pourquoi de nombreux pays se sont lancés dans le développement de telles machines dès le début des années 1990 et encore plus entre 2005 et 2015. Destinés à ne pas exposer de personnels dans des missions à haut risque les drones militaires sont avant tout des appareils de reconnaissance et de recueil du renseignement. L’un d’entre eux est le HAI E1-79 Pegasus développé et construit en Grèce.

Quand en 1975 le gouvernement grec décida de mettre en place la société publique HAI, pour Hellenic Aerospace Industry, celle-ci s’articula sous la forme d’une évolution du KEA. Ce dernier était le dépôt aéronautique de la Polemikí Aeroporía et avait pour mission de produire sous licence des avions et planeurs étrangers pour les besoins militaires locaux. Le KEA avait ainsi assemblé aussi bien l’hydravion britannique T.3 Velos que les planeurs allemands SG.38 et yougoslave Cavka. En 1927 le KEA s’était même essayé à la conception du biplan d’entraînement Chelidon, premier avion grec. Près d’un demi-siècle après l’échec de celui-ci la nouvelle structure HAI comptait bien en finir avec les plantages.

C’est donc en 1979 que le programme E1-79 fut lancé afin de doter la Polemikí Aeroporía d’un drone tactique de reconnaissance et de surveillance. À cette époque seuls quelques pays européens au sein de l’OTAN en possédaient. La Grèce voulait donc jouer dans la même cour que la France, le Royaume-Uni, ou encore les Pays-Bas. Les dirigeants de HAI choisirent pour ce drone le patronyme de Pegasus issu de la mythologie. Dans l’antiquité Pégase était le cheval ailé monture à la fois du héros Bellérophon mais aussi du demi-dieu Persée. Autant dire que les ingénieurs grecs lui donnèrent un nom connu de beaucoup de gens.

Afin de développer leur futur appareils les ingénieurs grecs allèrent chercher l’inspiration de l’autre côté de la Méditerranée : en Israël. À cette époque l’état hébreu faisait déjà figure de précurseur dans l’emploi des drones de reconnaissance et d’observation. Le Tadiran Mastiff avait prouvé son efficacité en octobre 1973 durant la guerre du Kippour contre les forces de l’Égypte, de la Syrie, et de la Ligue arabe. Surtout à la même époque les Israéliens travaillaient sur sa descendance sous la forme du I.A.I. Scout présenté à l’été 1977 sous la forme d’une maquette lors du Salon du Bourget. Le futur E1-79 Pegasus allait donc s’inspirer d’eux deux.

Comme les drones israéliens en question l’avion de reconnaissance sans pilote grec avait l’architecture d’un aéronef à empennage double dérive et voilure haute. Rompant avec le Mastiff lancé depuis une catapulte pneumatique le HAI E1-79 Pegasus disposait d’un train tricycle fixe, à l’image du Scout israélien. Recherchant un moteur capable de le propulser mais cela sans succès les ingénieurs grecs décidèrent d’en développer un eux même. Doté d’un unique cylindre et développant 11 chevaux celui-ci permettait au drone de disposer d’une charge de travail de 26 kilogrammes, suffisante pour accueillir une caméra et un système photographique tous temps. Le premier vol du drone intervint en avril 1982.

Cependant pour des raisons purement institutionnelles et politiques les cinq premiers, sur un total de dix avions sans pilote commandés, ne purent entrer en service que dix ans plus tard, au printemps 1992. La guerre froide désormais terminée les besoins la Polemikí Aeroporía un drone de surveillance étaient moindres. Cependant l’insistance de la Turquie voisine à vouloir violer les frontières aériennes et maritimes grecques forcèrent les autorités d’Athènes à envisager l’avenir de l’E1-79 Pegasus.

C’est ainsi que le programme évolua vers le Pegasus II, toujours appelé E1-79. Le moteur grec d’origine, particulièrement peu fiable, fut remplacé un modèle autrichien fourni par l’entreprise Rotax. Moyennant des améliorations structurelles et notamment l’abandon des panneaux en contreplaqué au profit de matière composite ce moteur de 36 chevaux permettait désormais l’emport d’une charge opérationnelle de 50 kilogrammes. Un FLIR couplé à une caméra thermique fit alors son apparition sur le drone. Le moteur conservait la position dite propulsive. En fait entre les deux E1-79, Pegasus et Pegasus II, seul le train d’atterrissage, le moteur, et la forme du fuselage avaient changé. Les cablâges, les systèmes de téléguidage, la voilure, et l’empennage avaient été conservés. Même les stations de contrôle au sol étaient les mêmes. Seize Pegasus II furent produits et entrèrent en service entre 2005 et 2009. Cette seconde année vit la disparition des premiers Pegasus de l’arsenal grec.

De par leur rusticité et leur simplicité les HAI E1-79 Pegasus II sont surtout dédiés à la surveillance des frontières et des nombreuses îles qui forment la Grèce. Ils ont également été employé lors d’exercices terrestres de grande ampleur sous l’égide de l’OTAN.
Jamais exportés ils ne connaissent actuellement aucune évolution notable, même si un Pegasus III fut annoncé en 2008 et finalement abandonné du fait de la crise de la dette publique grecque de mai 2011. En 2022, quelques semaines après que la Russie ait choisi d’envahir l’Ukraine une information fuitait autour de négociations entre Athènes et Tel-Aviv autour de la fourniture de drones légers I.A.I. Panther pouvant assurer la succession des Pegasus II. Début janvier 2024 aucune décision n’avait été prise en ce sens.

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Photos du HAI E1-79 Pegasus

Caractéristiques techniques

Modèle : HAI E1-79 Pegasus II
Envergure : 6.20 m
Longueur : 4.30 m
Hauteur : 1.35 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 1 moteur en ligne Rotax
Puissance totale : 1 x 36 ch.
Armement : aucun
Charge utile : -
Poids en charge : 252 kg
Vitesse max. : 155 km/h au niveau de la mer
Plafond pratique : 4600 m
Distance max. : 15 Heure(s)
Equipage : 0
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Profil couleur

Profil couleur du HAI E1-79 Pegasus

Plan 3 vues

Plan 3 vues du HAI E1-79 Pegasus
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du HAI E1-79 Pegasus

Décollage d'un Pegasus II