Martin MO

Fiche d'identité

Appareil : Martin MO
Constructeur : Glenn L. Martin Company
Désignation : MO
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante : Model 57
Mise en service : 1924
Pays d'origine : Etats-Unis
Catégorie : Hydravions
Rôle et missions : Hydravion embarqué d'observation et de reconnaissance à vue, avion de reconnaissance côtière, avion de liaisons.

Sommaire

“ Plus adapté aux cuirassés qu'aux porte-avions ”

Histoire de l'appareil

L’exfiltration de savants nazis vers les États-Unis, la Grande Bretagne, ou encore l’URSS dans les années 1945-1946 est de notoriété publique ! Nonobstant beaucoup ignorent qu’au lendemain de la Première Guerre mondiale il ne fut pas rare que des ingénieurs allemands soient là aussi évacuer de leur pays afin de rejoindre les avionneurs des pays vainqueurs du conflit. Le traité de Versailles interdisant la moindre construction aéronautique d’ampleur dans leur pays d’origine ces hommes savaient qu’ailleurs ils auraient les possibilités de travailler plus librement. L’un d’entre eux fut Georg H. Madelung qui en 1921 quitta Junkers pour le constructeur américain Martin chez qui il développa notamment l’étonnant hydravion à flotteurs MO.

C’est donc au début de l’année 1921 que Georg H. Madelung fut recruté par Glenn L. Martin comme responsable de son bureau d’étude dédié à l’US Navy. L’ingénieur allemand avait déjà un joli CV puisqu’il avait développé l’avion d’attaque au sol Junkers CL I après avoir assisté Hugo Junkers sur le développement du chasseur Junkers D I. Dans l’immédiat après-guerre les deux hommes avaient collaboré sur le développement de l’étonnant et révolutionnaire Junkers F-13. Cependant Madelung savait qu’il n’avait pas d’avenir auprès de son employeur, celui-ci ne lui laissait pas assez de latitudes et le considérait comme son subalterne. Il accepta donc de s’expatrier outre-Atlantique.
Glenn L. Martin l’accueillit à la hauteur de ce qu’il considérait comme son talent.

L’égo surdimensionné de Madelung arrivait à peine à se satisfaire du petit bureau d’étude composé d’une demi-douzaine d’ingénieurs américains que son nouvel employeur avait mis sous ses ordres. Il voyait plus grand.
Au printemps 1922 son équipe fut chargée de réfléchir à un hydravion d’observation apte à être catapulté depuis les cuirassés de l’US Navy. Dans le même temps le futur appareil devait pouvoir, en version terrestre, assurer le remplacement des Airco D.H.4 d’origine britannique et utilisés pour l’observation navale. L’avionneur Martin n’était alors pas exactement le fournisseur de l’aéronavale qu’il allait devenir quelques années plus tard.

L’avionneur américain proposa à l’US Navy son Martin Model 57. Face à lui on retrouvait les biplans Elias EM et le Naval Aircraft Factory XNO. L’architecture générale en monoplan à aile haute entièrement métallique, la marque de fabrique de l’ancien ingénieur de Junkers, surprenait les amiraux et officiers de marine américains. Madelung et son équipe optèrent pour le moteur à douze cylindres en V Curtiss D-12 d’une puissance de 435 chevaux. Celui-ci entraînait une hélice bipale en bois et métal. Les deux flotteurs de l’hydravion étaient notamment produits en aluminium, une grande première pour l’époque aux États-Unis.
L’armement de l’appareil résidait dans une unique mitrailleuse de calibre 7.62 millimètres montée sur affût mobile au centre du fuselage. Elle permettait de défendre l’hydravion contre les avions de chasse ennemi mais n’avait aucune utilité dans l’attaque de cible navale étant incapable de tirer vers le bas.
C’est dans cette configuration que le prototype vola en décembre 1923.

Immédiatement une commande officielle fut passée pour trente-six exemplaires qui reçurent la désignation de Martin MO. Les exemplaires de série entrèrent en service comme MO-1 dès le mois de février 1924, au sein de l’escadrille VO-2 de l’US Navy.
Trente d’entre eux étaient des hydravions à flotteurs et les six derniers des avions à train classique fixe. Ceux ci furent notamment employés pour l’entraînement, mais aussi après démontage de la mitrailleuse comme avions de liaisons. Pourtant le gros de la carrière du MO-1 fut dédiée à l’observation et la reconnaissance maritime à vue.

Testé à bord du porte-avions américain USS Langley, premier bâtiment de ce genre dans l’US Navy, le Martin MO-1 ne se révéla pas totalement adapté. Ce qui ne fut pas le cas à bord des trois cuirassés de classe New Mexico. Les USS New Mexico, USS Mississippi, et USS Idaho embarquèrent dès mai 1924 chacun deux de ces hydravions. Catapultés depuis une tourelle d’artillerie modifiée puis récupérés à l’aide d’une grue hydraulique les hydravions permettaient à la fois de repérer les cibles mais aussi de guider les tirs des puissants canons de marine de calibre 356 millimètres. Malheureusement les essais menés avec l’US Army Air Service conclurent que le MO-1 était très fragile face aux tirs provenant d’une chasse adverse. Le résultat fut sans appel : en février 1925 les hydravions quittaient le bord des trois cuirassés.

Désormais les Martin MO-1 n’étaient plus employés que comme hydravions de surveillance côtière et de protection des ports. Un rôle pour lequel ils n’avaient pas été conçus et qui les conduisit logiquement à une retraite anticipée. Celle-ci fut effective en septembre 1926 au profit du Loening OL-6 jugé plus adapté.
L’appareil n’ayant pas été exporté il en fut fini de sa carrière opérationnelle.

Aujourd’hui passablement retombé dans l’oubli le Martin MO fut pourtant la première réussite commerciale et technologique de son avionneur au profit de l’US Navy. Une collaboration qui dans le futur allait donner naissance à des machines aussi mythiques que le PBM Mariner ou que l’AM Mauler. Ironie de l’Histoire une petite flotte de son concurrent Naval Aircraft Factory XNO fut produite en série dont quelques exemplaires par Martin comme M2O, volant à la même époque que le MO.
Quant à l’ingénieur Georg H. Madelung il développa encore l’avion d’entraînement Model 67 n’ayant pas dépassé le stade expérimental et l’avion postal Model 70 avant de rentrer en Allemagne suite à son licenciement.
Il ne reste de nos jours plus rien du Martin MO.

 

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Photos du Martin MO

Caractéristiques techniques

Modèle : Martin MO-1, en version hydravion.
Envergure : 16.15 m
Longueur : 11.50 m
Hauteur : 4.06 m
Surface alaire : 45.30 m2
Motorisation : 1 moteur en V Curtiss D-12
Puissance totale : 1 x 435 ch.
Armement : Une mitrailleuse mobile de calibre 7.62mm.
Charge utile : -
Poids en charge : 2295 kg
Vitesse max. : 170 km/h à 2000 m
Plafond pratique : 3200 m
Distance max. : 550 Km
Equipage : 3
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Profil couleur

Profil couleur du Martin MO

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Martin MO
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Martin MO

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