Xian KJ-2000 ‘Mainring’

Fiche d'identité

Appareil : Xian KJ-2000 ‘Mainring’
Constructeur : Xi'an Aircraft Industrial Corporation
Désignation : KJ-2000
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN : Mainring
Variante :
Mise en service : 2006
Pays d'origine : Chine
Catégorie : Avions de reconnaissance
Rôle et missions : Avion de veille radar, surveillance radar aéroportée.

Sommaire

“ Le faux jumeau chinois du Beriev A-50 ”

Histoire de l'appareil

Depuis le dernier quart du 20e siècle chaque puissance aérienne sait que sans un parfait contrôle radar de son espace aérien il lui est impossible de maintenir sa pleine souveraineté territoriale. C’est là l’émergence des AWACS avec d’abord le Boeing E-3 Sentry américain puis avec de plus petits modèles en provenance de divers pays. Des avions tout aussi imposants que ce lointain dérivé du Boeing 707 sont apparus au fil des années en Russie et en Chine. Dans ce dernier pays l’un des avions les plus modernes dans ce sens est le quadriréacteur Xian KJ-2000 opérationnel depuis 2007.

C’est véritablement après l’effondrement de l’Union Soviétique que la Chine a cherché à acquérir à bon prix l’avion de guet aérien radar Beriev A-50 Mainstay. Cette solution fut désignée Projet 998 et prévoyait l’entrée en service opérationnel de l’appareil pour début 1998. Des négociations furent alors initiées entre Pékin et Moscou tandis que Tel-Aviv était entré dans la boucle afin de fournir un nouveau radar plus puissant et une avionique moins marquée que celle de l’avion soviétique. Un programme qui dès fin 1992 fut connu des différentes autorités aéronautiques internationales. Un accord tripartite fut signé début 1994, prévoyant la livraison de quatre Beriev A-50 à l’industriel israélien Elbit.
À la même époque cette société travaillait avec l’avionneur I.A.I. autour du programme Phalcon développé pour le compte de la Fuerza Aérea de Chile à partir d’un ancien avion de ligne américain Boeing 707. La Russie eut alors peur que sa technologie ne tombe entre de mauvaises mains et décida d’apposer son véto à la livraison par Beriev des quatre avions. Finalement en mai 1997 les diplomates israéliens et russes s’entendirent sur une alternative : la livraison à Elbit des quatre avions mais sans aucun équipement électronique de pointe et le montage dessus du système Phalcon.

La Russie a encore décidé de faire volte-face. Elle changea encore le contrat tripartite n’autorisant cette fois que la livraison à Israël de quatre Ilyushin Il-76 Candid en lieu et place des Beriev A-50. Après accord de Pékin un premier avion de transport stratégique fut livré à l’état hébreu à l’automne 1999. À cause d’une peur russe irrationnelle et de la diplomatie le Projet 998 avait déjà plusieurs mois de retard.

Finalement c’est au printemps 2000 que le premier Il-76 équipé du radar israélien Phalcon monté dans un rotodome réalisa ses essais de roulage depuis l’usine chinoise de Shaanxi où il avait été assemblé. À l’époque Elbit garantissait la possibilité de suivre 60 à 100 cibles en temps réel dans un rayon de 500 kilomètres. C’est à ce moment là que sa désignation de Shaanxi KJ-2000 fit son apparition. Malheureusement pour Pékin le programme eut encore à connaître des errements. L’administration fédérale américaine de Bill Clinton fit pression sur l’état hébreu pour qu’il abandonne ses travaux avec la Chine.
Washington craignait, à juste raison, que le futur AWACS ne serve en réalité à surveiller le Japon et Taïwan. Finalement fin août 2000 la mort dans l’âme les responsables d’Elbit et d’I.A.I. informèrent Shaanxi et le gouvernement chinois de la fin du programme commun autour du KJ-2000.

Mais les Chinois voulaient leur AWACS. Ils décidèrent donc de poursuivre les livraisons des trois Il-76 Candid restant et en commandent même un supplémentaire. Par rétro-ingénierie, une méthode qu’ils connaissent parfaitement depuis les années 1970, les ingénieurs chinois créèrent un radar air-air basé à la fois sur le Phalcon israélien mais aussi le Type 346 de facture indigène et connu en Amérique du nord et en Europe sous le nom de code OTAN de Dragon Eye. Ce radar équipe notamment les destroyers chinois de type 052C et 052D.
Sa version air-air est connue, selon certaines sources, comme Type 1473, et selon d’autres comme Type 1475. Le développement de ce radar étant confié à une branche du géant Xian c’est lui qui fut choisi pour assembler les nouveaux KJ-2000.

Extérieurement le Xian KJ-2000 se présente sous la forme d’un quadriréacteur à aile haute Ilyushin Il-76 Candid russe doté d’un rotodome de 14 mètres d’envergure et de diverses antennes d’extrados et d’intrados de fuselage. L’antenne rotative renferme un radar à balayage électronique dont la couverture atteint 360 degrés couplé à un radar à réseau phasé, lui aussi monté dans ce rotodome. Les données exactes concernant les capacités du KJ-2000 sont classifiées mais les différentes sources indiquent 60 à 90 pistes qui peuvent être suivies en même temps sur une distance allant de 450 à 480 kilomètres.
Finalement les deux premiers exemplaires, l’avion construit par Shaanxi et le premier assemblé à Xian, furent acceptés au service par la force aérienne chinoise en novembre 2006. Ils furent déclarés opérationnels en février suivant.
Dans le même temps l’industriel œuvrait à l’assemblage des trois autres Xian KJ-2000. C’est à la même époque que le nom de code OTAN de l’avion commença à apparaître : Mainring.

Principalement affectés sur la façade océanique de la Chine les Xian KJ-2000 Mainring servent aussi bien à la défense aérienne qu’à la conduite d’opérations de grande envergure. Demeurant au-dessus du territoire chinois ils couvrent les exercices dans le détroit de Formose, restant à l’abri des chasseurs Dassault Aviation Mirage 2000-5 et Lockheed-Martin F-16V Viper taïwanais. Depuis 2016 il semble que l’entreprise Xian travaille sur une version dérivée, connue comme KJ-3000 et qui s’appuie sur le quadriréacteur de transport stratégique chinois Xian Y-20. Une manière comme une autre de ne plus dépendre de la Russie. On ignore actuellement le niveau d’avancement de ce programme.

Malgré un développement plus long que prévu l’AWACS chinois Xian KJ-2000 Mainring semble tenir toutes ses promesses. Il est juste impressionnant de voir qu’un pays de cette taille ne possède que cinq de ces avions. Ils servent aux côtés des Shaanxi KJ-200 et KJ-500 plus petits mais pas forcément moins modernes.
Selon toutes vraisemblance le KJ-2000 n’est actuellement pas ravitaillable en vol, à l’exception de son premier exemplaire.

 

PARTAGER

Photos du Xian KJ-2000 ‘Mainring’

Caractéristiques techniques

Modèle : Xian KJ-2000
Envergure : 50.60 m
Longueur : 49.65 m
Hauteur : 14.76 m
Surface alaire : 300.00 m2
Motorisation : 4 réacteurs Aviadvigatel PS-90A
Puissance totale : 4 x 14500 kgp.
Armement : aucun
Charge utile : -
Poids en charge : 165000 kg
Vitesse max. : 900 km/h à 12500 m
Plafond pratique : 14000 m
Distance max. : 13 Heure(s) en patrouille
Equipage : 24
[...] Passez dans le comparateur...

Profil couleur

Profil couleur du Xian KJ-2000 ‘Mainring’

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Xian KJ-2000 ‘Mainring’
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
Facebook
Twitter
Pinterest
Email
Print

Vidéo du Xian KJ-2000 ‘Mainring’

Vidéo de propagande chinoise (en VF) autour du KJ-2000.