L’une des premières missions des aéronefs de l’US Navy fut le torpillage aéroporté, apparu dès la fin de la Première Guerre mondiale. L’idée était de disposer d’avions capables d’emporter et de tirer une torpille afin de détruire navires de surface et sous-marins. Les charges de profondeurs ou encore les mines ne faisaient alors pas parties de l’arsenal aérien de ces bombardiers très particuliers. Dans cette catégorie d’avion le constructeur Martin sut rapidement se faire une place d’abord avec le T2M développé conjointement avec Curtiss puis avec les T3M et T4M de sa seule conception. Son ultime machine de ce type ne dépassa cependant pas le stade expérimental. Il s’agissait du XT6M.
En février 1930 l’US Navy envisagea de se doter d’un nouveau modèle de torpilleur embarqué afin de remplacer ses Martin T4M et Great Lakes TG. Ces derniers étaient en fait une évolution des premiers, similaires à plus de 90%. Malgré le fait que TG et T4M remplissaient parfaitement leurs missions l’aéronavale américaine craignait de se retrouver distancer par la concurrence des pays européens et du Japon. Un concours fut donc lancé et six avionneurs présentèrent chacun un avant projet : Berliner-Joyce, Blackburn, Detroit, Douglas, Great Lakes, et Martin. Seuls trois furent retenus afin de donner naissance à un prototype : ceux de Blackburn, de Douglas, et de Martin.
L’avionneur britannique Blackburn présentait ni plus ni moins qu’une version américanisée de son T.2 Dart spécialement renommé BST Swift. Douglas et Martin de leur côté proposaient chacun un avion nouveau.
Connu comme Model 118 l’avion de ce dernier se présentait sous la forme d’un très académique biplan d’envergure égale à train d’atterrissage classique fixe et postes de pilotage en tandem à l’air libre. L’avion était assemblé en métal et contreplaqué. Il était animé par un Pratt & Whitney R-1860-11 Hornet à neuf cylindres en étoile d’une puissance de 600 chevaux, entraînant une hélice bipale en métal. Outre sa torpille d’une masse de 730 kilogrammes il disposait de trois mitrailleuses de calibre 7.62 millimètres, deux tirant en position de chasse et la troisième montée sur affût mobile arrière.
Le Martin Model 118 réalisa son premier le 30 novembre 1930. Son concurrent de chez Douglas n’avait même pas encore entamé ses essais de roulage. Le Blackburn BST Swift avait alors déjà été rejeté, principalement pour des raisons politiques, liées à l’isolationnisme américain. Les deux avions encore en compétition reçurent les désignation de Douglas XT3D et Martin XT6M. Plus le temps passait et plus celui-ci semblait destiner à l’emporter et à être commandé en série par l’US Navy.
Des essais comparatifs eurent lieu entre mai et août 1931 et à bien des égards le Martin XT6M se révéla plus simple mais aussi plus réussi que le Douglas XT3D malgré quelques avancées de celui-ci comme la voilure repliable au sol. Les tirs simulés de torpille montrèrent une plus grande facilité sur le XT6M. Aussi à l’automne 1931 l’avion fut déclaré vainqueur de la compétition. Malgré cela aucun T6M de série ne fut jamais construit.
En effet deux mois après la victoire de l’avion le programme fut annulé et la commande de trente exemplaires résiliée. L’aéronavale américaine conserva alors ses T4M et TG jusquà l’entrée en service à l’été 1937 des monoplans Douglas TBD Devastator. Le Martin XT6M demeura de ce fait à l’état de prototype. Restitué par l’US Navy il vola jusqu’à l’été 1934 en soutien aux essais en vol de l’avionneur. Par la suite il fut tout bonnement envoyé à la casse.
Après son échec l’avionneur mit plus d’une décennie complète avant de développer de nouveau un monomoteur destiné à l’US Navy. Ce fut alors l’AM Mauler d’attaque au sol. Il ne reste logiquement plus rien de nos jours du XT6M, ultime biplan de torpillage de la société Martin. Rappelons que la désignation T5M qui le précédait n’existe pas, l’avion en question étant connu comme bombardier en piqué BM.
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