Morane-Saulnier MS.130

Fiche d'identité

Appareil : Morane-Saulnier MS.130
Constructeur : Aéroplanes Morane-Saulnier
Désignation : MS.130
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante : MS.129, MS.131, MS.132, MS.133, MS.130CM
Mise en service : 1926
Pays d'origine : France
Catégorie : Avions d'entraînement
Rôle et missions : Avions d'entraînement intermédiaire

Sommaire

“ Un monoplan d'entraînement particulièrement innovant ”

Histoire de l'appareil

Dès la Première Guerre mondiale un modèle de voilure fut spécifiquement française, même si quelques avionneurs britanniques et italiens s’y essayèrent de manière très marginale : le parasol. Ce monoplan à aile haute semblant reposé au-dessus de la tête du pilote avait pour avantage certain d’être alors plus stable que les ailes hautes droites et les ailes basses cantilever que nous connaissons aujourd’hui et dont la technologie étaient encore mal connue. Parmi les constructeurs français s’il en est un qui porta durant plusieurs années cette architecture c’est bien Morane-Saulnier, avec notamment durant la guerre 14/18 son fameux chasseur Type-L. L’une de ses réalisations notables en la matière fut le petit monomoteur d’entraînement MS.130 apparu au milieu des années 1920.

En fait cet avion assez réussi tire ses origines d’un échec.
Au début de l’année 1923 le ministère de l’Air émit un cahier des charges relatif à un avion de catégorie E2, c’est à dire biplace d’entraînement. Le futur appareil devait pouvoir à terme remplacer le Hanriot HD.14 entré en service trois ans plus tôt et globalement jugé obsolète. L’une des particularité résidait dans le fait que l’Aéronautique Militaire réclamait un avion stable, rustique, et très facile d’emploi. Trois avionneurs répondirent présents : Blériot-SPAD avec son S.61, Hanriot et son H.34, et enfin le MoS.50 de Morane-Saulnier. C’est ce troisième qui fut sélectionné. Si le prototype vola avec un moteur à neuf cylindres en étoile Salmson c’est avec un moteur rotatif Clerget, issu de la Première Guerre mondiale, que les exemplaires de série entrèrent en service. Et très rapidement les militaires français déchantèrent. Le MoS.50 n’était nullement à la hauteur de leurs espérances.

Plutôt que de relancer un programme E2 le ministère de l’Air s’entêta et demanda à Morane-Saulnier de revoir en profondeur sa copie. Pour commencer l’avionneur limogea l’ingénieur à l’origine du MoS.50, présent dans l’entreprise depuis son fondement. En lieu et place une équipe plus jeunes, avec notamment des ingénieurs n’ayant pas participé à la guerre et ayant un regard plus neuf sur l’aviation, fut montée. Le futur avion fut désigné MoS.129.
S’il reprenait les grandes lignes du MoS.50 à savoir monoplan parasol biplace en tandem doté d’un train classique fixe il intégrait de vraies innovations pour l’époque en matière d’aviation d’entraînement.

La première fut d’abandonner définitivement les moteurs rotatifs jugés trop peu rentables au regard des productions françaises de l’époque. Le stock de moteurs Clerget était appelé à disparaître. Les jeunes ingénieurs de Morane-Saulnier leur préférèrent le moteur à huit cylindres en V Hispano-Suiza 8Ab de 180 chevaux. Ensuite l’aile fut redessinée de manière à ne plus recouvrir totalement l’élève-pilote placé à l’avant. En lieu et place une échancrure au centre de la voilure lui permettait d’avoir un meilleur champ de vision vers le haut. Enfin Morane-Saulnier abandonna la construction type bois entoilé du MoS.50 pour un assemblage en panneaux de bois sur structure métallique. Des feuilles de métal firent même leur apparition autour du moteur.
Le prototype du MoS.129 réalisa son premier vol en juin 1925.

Immédiatement proposé à l’Aéronautique Militaire l’avion ne suscita pas immédiatement l’engouement espéré. En tous cas pas auprès des militaires français mais de leurs homologues d’une mission d’achat roumaine. Cette dernière décida de commander quinze Morane-Saulnier MoS.129 tandis qu’une demi-douzaine d’autres exemplaires étaient produits pour le marché civil. Les ingénieurs identifièrent bien vite le problème et proposèrent aux militaires le MoS.130.
Il s’agissait en fait d’un MoS.129 remotorisé autour d’un Salmson 9Ab à neuf cylindres en étoile de 230 chevaux. Et là le charme opéra. L’Aéronautique Militaire passa immédiatement commande pour cent trente exemplaires. Les premiers entrèrent en service au milieu de l’année 1926.

La même année Morane-Saulnier présenta ses deux modèles MoS.129/MoS.130 au Salon de Paris, sous la verrière du Grand Palais. Et là encore l’avion séduisit les clients. Des commandes militaires arrivèrent de Belgique, du Brésil, de Chine, du Guatemala, et de Turquie. À peine mise sur pied un mois plus tôt l’US Army Air Corps s’intéressa aussi à l’avion, proposant qu’une licence de production américaine soit acquise par un avionneur local. Désigné MoS.131 la version destinée aux États-Unis était dotée d’un moteur à sept cylindres en étoile Lorraine 7M de 240 chevaux. Malheureusement le projet de construction sous licence échoua et le seul prototype MoS.131 ne quitta jamais la France, étant livré à l’ambassade américaine de Paris.

Pendant ce temps là l’Aéronautique Militaire découvrait les joies de posséder un des avions d’entraînement les plus modernes de son temps. Au début de l’année 1928 l’avionneur décida de modifier sa nomenclature et fit disparaitre la lettre « o » centrale. Les MoS.129 et MoS.130 devinrent alors des MS.129 et MS.130. Il en fut de même des sous-versions connues désormais comme MS.131, MS.132, et MS.133. Cette dernière ne reposait que sur un changement de moteur, au profit d’un Bristol Titan britannique à cinq cylindres en étoile construit sous licence française par Gnome & Rhône. Le MS.133 fut principalement utilisé par le Portugal.
Le MS.132 était quant à lui une version navalisée du MS.130 destinée à la Marine Nationale et construite à cinq exemplaires. Cet avion d’entraînement devait permettre aux pilotes français d’acquérir la qualification à l’appontage sur le porte-avions Béarn. En opération deux avions furent perdus dans ce genre d’exercices périlleux.

Le Morane-Saulnier MS.130 demeura le principal avion d’entraînement intermédiaire et avancé de l’Aéronautique Militaire jusqu’en 1931. Il fut remplacé par le MS.230 du même avionneur disposant d’une architecture générale très similaire. Celle-ci fut même poussé à son paroxysme au travers du mythique MS.315. En 1929 une version civile profondément modifiée, appelée MS.130CM, remporta la Coupe Michelin. C’est le pilote d’essais Michel Détroyat qui tenait le manche.
Les derniers exemplaires militaires retirés du service furent ceux achetés par le Brésil et le Guatemala puisqu’ils volèrent jusqu’à la première moitié des années 1940.

Avion passablement retombé dans l’oubli le Morane-Saulnier MS.130 fut pourtant une étape importante dans l’aventure aéronautique française : le premier avion d’entraînement militaire de conception véritablement moderne. Et ça, ce n’est pas rien.

 

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Photos du Morane-Saulnier MS.130

Caractéristiques techniques

Modèle : Morane-Saulnier MS.130
Envergure : 10.70 m
Longueur : 6.97 m
Hauteur : 2.85 m
Surface alaire : 19.70 m2
Motorisation : 1 moteur en étoile Salmson 9Ab
Puissance totale : 1 x 230 ch.
Armement : aucun
Charge utile : -
Poids en charge : 1149 kg
Vitesse max. : 205 km/h au niveau de la mer
Plafond pratique : 5000 m
Distance max. : 500 Km à masse maximale
Equipage : 2
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Profil couleur du Morane-Saulnier MS.130

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Morane-Saulnier MS.130
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Morane-Saulnier MS.130

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