Latécoère L.290

Fiche d'identité

Appareil : Latécoère L.290
Constructeur : Latécoère
Désignation : L.290
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante : L.28.9, L.293, L.294, L.296
Mise en service : 1934
Pays d'origine : France
Catégorie : Hydravions
Rôle et missions : Hydravion de torpillage, bombardier léger.

Sommaire

“ De l'Aéropostale à la guerre navale ”

Histoire de l'appareil

C’est durant la Première Guerre mondiale que les forces navales américaines et européennes comprirent l’intérêt qu’elles avaient à disposer d’une aviation adaptée. Les aéronavales étaient nées, et avec elles de nouveaux concepts guerriers. L’un d’eux fut le torpillage qui consistait souvent en l’adaptation de bombardiers terrestres ou d’hydravions à la lutte anti-navire et anti-sous-marine. L’entre-deux-guerres permit à ce niveau aussi une progression technologique nette grâce à l’apport de nouveaux aéronefs. L’une des plus belles réussites dans ce genre fut française et tirait ses origines d’un avion postal entré dans l’Histoire : le Latécoère L.290.

Au début de l’année 1931 l’avionneur Latécoère reçut une commande de l’état vénézuélien pour la transformation de trois avions postaux L.28 en bombardiers moyens diurnes. Désignés L.28.8 ils furent livrés quelques semaines plus tard, avant l’été. Malgré une inventivité indéniable l’avion n’attira aucun autre client, et surtout pas l’Aéronautique Militaire Française qui voyait dans cette machine un non-sens.
Il faut dire qu’à l’époque les Latécoères L.28, autant comme avions que comme hydravions à flotteurs, étaient bien plus connus pour leur utilisation civile. Entre les mains de pilotes audacieux comme Antoine de Saint-Exupéry ou Jean Mermoz ils firent les riches heures de la mythique Aéropostale, franchissant l’Atlantique sud avec leur précieux courrier.

Pourtant la réussite de la transformation du L.28 en L.28.8 de bombardement donna des idées à la Marine Nationale qui demanda à Latécoère d’étudier une version de torpillage de sa machine. Celle-ci fut alors désignée L.28.9. En fait il s’agissait ni plus ni moins de reprendre les plans d’un L.28.3 de transport postal et d’adapter l’appareil à l’emport d’une torpille sous fuselage.
Ainsi modifié le Latécoère L.28.9 réalisa son premier vol le 3 octobre 1931.

Malgré des essais en vol et des déjaugeages qui se passèrent sans aucun souci l’avionneur n’était pas satisfait de son appareil. Il décida de le revoir en profondeur. Les flotteurs furent renforcés ainsi que les haubans les reliant au fuselage. Diverses aspérités furent elles aussi redessinées avant que cette version finale ne soit commandée à vingt exemplaires par la Marine Nationale. Entre temps l’hydravion avait reçu sa désignation finale : Latécoère L.290.
Extérieurement il s’agissait donc d’un hydravion à flotteurs monomoteur construit en bois, contreplaqué, et métal. Sa propulsion était assurée par un moteur Hispano-Suiza 12Nbr à douze cylindres en V développant 650 chevaux. Il entraînait une hélice bipale en bois et métal. Trois hommes composaient son équipage : un pilote, un copilote, et un officier de torpillage faisant aussi office de navigateur. Celui-ci servait aussi la mitrailleuse mobile Darne de calibre 7.5 millimètres assurant l’autodéfense sur le toit de l’hydravion. La charge offensive de l’appareil était une torpille de 375 kilogrammes (dont 120 d’explosif) pouvant être remplacée par deux bombes de 140 kilos chacune.

Les premiers Latécoère L.290 de série entrèrent en service en décembre 1934 au sein de l’escadrille 4T1 basée sur l’étang de Berre non loin de Marseille. Pour la Marine Nationale ces hydravions pouvaient enfin assurer la mission de torpillage tant attendue en Méditerranée. Il n’était pas rare de les voir déployés en Algérie ou en Tunisie, alors sous occupation coloniale française. En mars 1935 la Marine Nationale décida d’acquérir dix L.290 supplémentaires.
Quelques semaines plus tard, en juin, c’est l’escadrille 1T1 basée à Cherbourg qui fut transformée sur cet aéronef. L’hydravion Latécoère était désormais le principal torpilleur de l’aéronavale française.
Peu avant Noël 1935 les L.290 de l’escadrille 1T1 furent engagés dans une série de manœuvres en Manche contre la Royal Navy. Ils purent alors se mesurer à leurs concurrents britanniques directs : les Blackburn Baffin. Malgré de vraies différences tant dans l’architecture générale que dans la motorisation les hydravions français n’avaient pas à pâlir face aux avions de Sa Majesté.
La vraie inconnue pour les états-majors des deux marines étaient alors de savoir comment leurs torpilleurs respectifs se positionnaient vis-à-vis du biplan bimoteur allemand Heinkel He 59 dont on disait alors le plus grand bien.

En parallèle Latécoère travaillait sur des versions améliorées. Les L.293 et L.294 étaient des L.290 dotés chacun d’un moteurs à quatorze cylindres en double étoile. Il s’agissait respectivement d’un Gnome & Rhône 14Kcrs de 725 chevaux pour le premier et d’un Gnome & Rhône 14Kdrs de 740 chevaux pour le second. Bien que les résultats des essais du L.294 furent plus que concluant la Marine Nationale ne le commanda pas en série. Pas plus d’ailleurs que le L.296 équipé d’un Hispano-Suiza 12Ydrs à douze cylindres en V développant 860 chevaux.
Si les L.293 et L.296 finirent leur carrière comme avions d’entraînement avancé, leurs flotteurs ayant laissé la place à un train classique fixe, l’unique L.294 fut lui versé à l’escadrille 4T1 qui l’utilisa en missions opérationnelles aux côtés de ses L.290.

Paradoxalement les aéronefs conçus au début des années 1930 se dépressièrent très vite au fur et à mesure que la guerre approchait. Le Latécoère L.290 n’y fit pas exception. Si bien que début 1939 il fut décidé de réaffecter l’ensemble des machines encore en état de vol au sein de l’école d’hydraviation de Cherbourg. Pour cela les machines des escadrilles 1T1 et 4T1 furent versées à l’escadrille 1S2. Leur remplacement fut réalisé par les Latécoère L.298 jugés plus modernes.
Pourtant peu après l’entrée en guerre de la France contre l’Allemagne nazie huit L.290 et l’unique L.294 furent renvoyés en unités de combat. Ils rejoignirent les hydravions biplans Levasseur PL.15 au sein de l’escadrille 7B2. Basés dans la rade de Brest ils devaient pouvoir protéger l’arsenal des attaques de la Kriegsmarine. Celles-ci ne vinrent en fait jamais.
Quand la France signa l’armistice de 1940 les L.290/L.294 furent retirés du service sans avoir jamais combattu. Vichy se vit proposer par les Allemands de les récupérer mais le gouvernement collaborationniste refusa.

Bon hydravion de torpillage à sa création le Latécoère L.290 était totalement dépassé lorsqu’il aurait pu combattre en 1939-1940. Pour autant il demeure une des meilleures adaptations de l’industrie aéronautique française des années 1930.
Il n’en reste plus rien aujourd’hui.

 

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Photos du Latécoère L.290

Caractéristiques techniques

Modèle : Latécoère L.294
Envergure : 19.25 m
Longueur : 14.49 m
Hauteur : 6.38 m
Surface alaire : 58.20 m2
Motorisation : 1 moteur en double étoile Gnome & Rhône 14Kdrs
Puissance totale : 1 x 740 ch.
Armement : Une mitrailleuse mobile Darne de calibre 7.5mm et une torpille de 375 kg ou 280kg de bombes.
Charge utile : -
Poids en charge : 5200 kg
Vitesse max. : 215 km/h à 1850 m
Plafond pratique : 5300 m
Distance max. : 800 Km en mission de torpillage
Equipage : 3
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Profil couleur

Profil couleur du Latécoère L.290

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Latécoère L.290
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Latécoère L.290

Désolé, actuellement aucune vidéo n'a été répéretoriée pour cet aéronef.